La blogosphère littéraire, une aubaine pour les publicitaires ??

Quand j'ai démarré ce blog, il y a quatre ans, il faut bien dire que l'on était peu nombreux et que de fait, on était assez tranquilles. Mais depuis quelques années j'ai constaté que les professionnels s'intéressaient de plus en plus au phénomène des blogs littéraires. Une bonne chose ? Oui, peut-être... sauf que j'ai la désagréable impression que certains profitent largement de notre naïveté.

Il y a quelques mois, un éditeur s'était associé avec un site internet pour proposer aux blogueuses un roman en service de presse. Sentant l'opération marketing à grande échelle, j'avais décliné la proposition, et bien m'en a pris. En effet, quelques semaines plus tard, une quinzaine de billets sur le dit-roman fleurissait dans la blogosphère, et je me suis demandé à ce moment-là, si on ne finissait par ressembler aux média traditionnels, puisque l'on parlait tous du même livre. Ce que j'aime depuis 4 ans que j'ai commencé cette aventure, c'est la diversité de nos regards.
Mais ce qui m'a laissée encore plus perplexe, c'est quand le dit éditeur a ensuite payé un encart publicitaire pleine page dans un magazine professionnel, pour expliquer aux libraires que ce roman avait été repéré et apprécié par la blogosphère. « Apprécié », oui... mais « repéré » me semble un tantinet mensonger.... En tout cas, l'éditeur avait réussi sa campagne de lancement à moindre frais, même si c'était en manipulant les blogueurs.

Mais voilà que cette semaine je reçois une nouvelle proposition, d'un grand opérateur téléphonique, qui, en échange d'un billet parlant de sa dernière opération, me proposait de me donner deux invitations à l'inauguration du Salon du Livre, et 5 places à gagner pour mes lecteurs-internautes. Je n'ai pas donné suite à ce mail pour plusieurs raisons : d'abord, les soirées strass et paillettes ne m'ont jamais vraiment attirée, et si je compte bien aller au Salon du Livre cette année, c'est avant tout pour rencontrer les éditeurs régionaux que je ne trouve pas dans ma librairie.
Et puis, je trouve que l'opérateur téléphonique en question est tout de même sacrément gonflé... Parce que finalement, ce qu'il me demande, c'est une vitrine publicitaire, visible tant que ce site sera ouvert. Alors, quand on sait à quel tarif se négocie les encarts publicitaires, 5 invitations au Salon du Livre me semblent.... comment dire.... un peu « limites » ? Et puis cette façon d'avancer masqué, de ne pas appeler un "chat" un "chat", et une "pub" une "pub", finit par m'exaspérer.

Toutes ces entreprises sont persuadées que nous serons extrêmement flattés de leurs propositions et pensent que nous plongerons tête baissée. Oseraient-ils proposer la même chose à des organes de presse ? Bien sûr, nous ne sommes pas des professionnels, loin de moi cette idée, mais justement, c'est parce que nous ne sommes pas des professionnels qu'ils imaginent pouvoir nous pigeonner.