Pierre, le père d'Adrien, décide aussitôt d'emmener les trois princesses dans la maison de campagne. Attentif au moindres désirs de ses petites-filles la journée, il se transforme en infirmier la nuit venue.
Lui, réputé autoritaire, taciturne et indifférent au sort des autres, va se livrer à Chloé comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Et bientôt, on se demande qui est la béquille de l'autre.

Le roman démarre de façon abrupte par un dialogue dont on a du mal à saisir les tenants et les aboutissants. Mais très rapidement, le charme d'Anna Gavalda opère : face à nous, des personnage si imparfaitement humains qu'il en deviennent bouleversants.
Pratiquement tout le roman se déroule sur une seule et unique nuit. Mais pendant ces quelques heures, Pierre va s'abandonner sans fard ni complaisance, et les deux éclopés vont se reconstruire doucement.
J'ai littéralement dévoré ce livre. La simplicité a parfois une force exemplaire.

Ne manquez pas l'interview exclusive sur ce même site

Du même auteur :
Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part
L'échappée belle
Ensemble c'est tout
La consolante

Extrait :

"- Il est bon, hein?
- Très. Dommage qu'il tienne si peu ses promesse...
- C'est la première fois que j'en bois.
- Moi aussi.
- C'est comme ton rosier, je l'avais acheté pour l'étiquette...
- Oui. Quelle cochonnerie... C'est n'importe quoi.
- Mais tu est jeune encore...
- Non, je suis vieille, je me sens vieille. Je suis toute cabossée. Je sens que je vais devenir méfiante? Je vais regarder ma vie à travers un judas. Je n'ouvrirai plus la porte. Reculez. Montrez patte blanche. C'est bien, l'autre maintenant. Prenez les patins. Restez dans l'entrée. Ne bougez plus. - Non, tu ne deviendras jamais cette femme-là. Quand bien même tu le voudrais que tu ne pourrais pas. Les gens continueront à entrer dans ta vie comme dans un moulin, tu souffriras encore et c'est très bien comme ça. Je ne me fais pas de soucis pour toi.
- Non, bien sûr...
- Bien sûr quoi?
- Vous ne vous faites pas de soucis pour moi. Vous ne vous en faites pour personne de toute façon...
- C'est vrai, tu as raison. Je ne sais pas me pencher.
- Pourquoi?
- Je ne sais pas. Parce que les autres ne m'intéressent pas, je suppose."

je l'aimais
Éditions le Dilettante - 217 pages