Du jour au lendemain, sans aucun signe avant-coureur, Yaël se retrouve livrée à elle-même, seule, se débattant dans ce qui semble être un cauchemar. Ou du moins le début de sa folie. Car comment expliquer autrement la sensation qu’elle a d’être toujours épiée, et ces mots sur son ordinateur éteint, et ces Ombres dans les miroirs, chez elle ?
Comment expliquer la tension qui l’habite dès qu’elle sort de chez elle, cette course folle contre Eux ?
Et puis il y a Thomas, un jeune canadien qu’elle rencontre dans un bar. Lui, il la croit, il la défend, il veut l’aider. Avec lui, c’est une poursuite à mort qui s’engage, mais contre quoi ? Ou contre qui ?

Non, ce n’est pas de la Fantasy, ni du fantastique, ni de la SF. Comment ça, déçu ? Aucunement. Il suffit d’ouvrir le livre et d’en commencer la lecture pour être pris dans un tourbillon, que dis-je un tourbillon, un véritable mælstrom d’informations sur notre monde et notre société, entre complots, codes secrets, désinformation médiatique, ésotérisme… Vous pensez ne plus pouvoir douter après Da Vinci Code, vous pensez que plus rien ne vous ferait frémir après Le Silence des Agneaux, vous croyez encore être maître de votre destin ? Alors surtout n’ouvrez pas ce livre.

Sinon, après tout, ce n’est qu’un roman…

Ce « roman » est l’œuvre d’un jeune auteur qui est actuellement considéré comme le Maître du Thriller français. Peut-être avez-vous entendu parler de la Trilogie du Mal ? Non ? C’est une œuvre qui par sa densité, sa profondeur et ses descriptions renvoie au vestiaire l’auteur de la Trilogie du Cannibale, Thomas Harris (je parle d’Hannibal Lecter…). Auteur découvert en 2000 par Bernard Werber (oui, celui des Fourmis) Chattam s’attaque d’abord au Thriller, puis au polar avec Le Sang du Temps. Il a également écrit un roman fantastique, son tout premier en réalité, Le 5ème Règne. Pour moi, c’est un auteur que je trouve de qualité et que je suis depuis 2001, date de la parution de L’âme du Mal qui m’a fait passer une bonne nuit blanche

Ici, ce n’est pas qu’une nuit que vous passerez à vous tourner dans le lit pour comprendre ce qui est dit. Les informations données dans ce roman (qu’il a mis environ 4 ans à écrire) sont majoritairement vérifiables sur Internet (d’où le choix de l’extrait… En plus, vu le contexte socio-politique actuel, ça me paraissait intéressant).
Vous l’aurez compris, c’est un roman que j’ai particulièrement aimé et que je ne peux que vous encourager à ouvrir, ne serait-ce que par curiosité. Vous trouverez des informations sur l’auteur en visitant son site internet ou en faisant un tour sur mon blog… Bonne lecture :)

Du même auteur : Prédateurs, La théorie Gaïa, Le sang du temps, Léviatemps

Par Cœur de chene

Extrait :

Blog de Kamel Nasir, Extrait 8 (p.299 et ss)

« On peut sourire à la lecture de mes mots, me traiter de paranoïaque, de conspirateur, certes. Mais je ne fais que mettre bout à bout les informations qui traînent. Allez-y, prenez votre ordinateur et allez sur Internet. Faites quelques recherches sur ces « délires », et vous constaterez qu’ils sont bien réels. Consultez les archives des journaux sérieux. Interrogez quelques historiens bien documentés. Fouillez. Vous verrez
[…]
Et si la paranoïa était devenue vertueuse ?
Dans un monde d’ultracommunication manipulée, où les peuples sont gouvernés et orientés par les mensonges d’une poignée d’individus qui ne servent que leurs propres intérêts, la paranoïa ne serait-elle pas l’instrument de survie moderne ?
[…]
Ne méprisons pas la liberté sous prétexte que la nôtre n’est pas menacée. Car la liberté des nations et des peuples est un jeu de dominos fragile. Les forces en action aujourd’hui ont bien compris que faire trébucher les dominos était trop risqué, alors elles les laissent debout en suçant toute leur moelle de l’intérieur pour ne laisser que des enveloppes vides.
Et la France n’échappe pas à la règle.
Derrière tous les prétextes possibles, derrière des statistiques tronquées ou des faits sortis de leur contexte, on peut nous faire accepter bien des choses, bien des lois, bien des mesures restrictives.
[…]
La France est comme tous les autres pays, elle couve ses mensonges, elle drape ses secrets habilement, voilà tout. Il suffit de creuser.
Ne soyons pas aveugles ou méprisants sous couvert d’une certaine finesse.
J’invite tout le monde à cultiver, au contraire, son jardin de paranoïa.
C’est aujourd’hui la seule clé pour comprendre réellement le monde. »

couverture
Éditions Albin Michel - 458 pages