Joséphine, écrivaine, vit à Paris, dans un appartement cossu du 16e arrondissement. Après une relation avec le mystérieux Lucas et la mort de son mari Antoine (mais est-il mort vraiment ?), elle doit bien admettre qu’elle est amoureuse de Philippe, son ex beau-frère. Sa sœur, la sublime Iris, tente en vain de reconquérir Philippe après sa déconvenue (voir le premier roman) et se consolera finalement dans les bras d’un banquier, voisin de sa sœur Joséphine. D’autres histoires se greffent, dont l’une tourne autour du vaudou ou d’un enfant génie. On suit aussi de loin d’anciens personnages qui sont plus secondaires mais ont leur importance. Au cœur de tout cela, plusieurs meurtres et une enquête. Qui est l’homme qui a tenté de tuer Joséphine et pourquoi ?

Je n’ai pas lu le premier roman donc suis incapable de comparer. J’ai commencé ma lecture pleine de bonnes intentions avec une envie très claire de ne pas me prendre la tête. Mais tout de même : si au départ je trouvais les personnages divertissants, plus ma lecture avançait et plus je trouvais cette histoire grotesque et carrément mauvaise. Mes griefs seront nombreux. D’abord, cet aspect simili-ésotérique m’a semblé complètement tombé de nulle part, plaqué là, et mal plaqué. La sorcellerie, le père de Joséphine qui lui parle à partir des étoiles, Marcel Junior qui est la réincarnation d’Albert Einstein… Oh boy ! J’ajouterais qu’il s’agit vraiment de la vie des gens riches et célèbres et bien qu’il s’agisse d’un cadre comme un autre pour développer une histoire, cette fois leurs préoccupations vestimentaires et gastronomiques m’ont semblé complètement indigestes.

Ensuite, au plan de la psychologie plusieurs choses clochent. Un des personnages sera happé dans une relation de séduction empreinte de violence : lorsque son «maître» la frappe, elle se sent excitée. Or toute cette entrée dans le monde du masochisme est beaucoup trop directe, sans gradation, sans préparation. Ça manque franchement de crédibilité. Et que dire du fait qu’après l’un des meurtres les proches de la victime disent qu’elle a récolté ce qu’elle a semé à cause de sa vie vide. Pardon ? On parle quand même de quelqu’un qui vient de se faire froidement assassinée! Voilà deux exemples, mais dans l’ensemble plus ma lecture avançait plus je trouvais tout ça insupportable. Les personnages les plus intéressants sont ceux de Gary et Hortense, mais ils sont finalement bien peu présents.

Du même auteur : Un homme à distance

Par Catherine

Extrait :

Ce pourrait être le début d’un roman. Un homme accroché à une branche. Il fait nuit noire comme ce soir. Il aurait gardé son imperméable et se hisserait en comptant chaque effort. Les femmes se retourneraient sur lui en se dépêchant de regagner leur logis. Allait-il se pendre ou se jeter à l’assaut d’un passant ? Un désespéré ou un meurtrier ? C’est alors que l’histoire commencerait. Elle faisait confiance à la vie pour lui envoyer des indices, des idées, des détails qu’elle convertirait en histoires. C’est comme ça qu’elle avait écrit son premier livre. En ouvrant grands les yeux sur le monde. En écoutant, en observant, en reniflant. C’est comme ça aussi qu’on ne vieillit pas. On vieillit quand on s’enferme, quand on refuse de voir, d’entendre ou de respirer. La vie et l’écriture, ça va souvent ensemble.

Elle avança au milieu du parc. C’était une nuit sans lune, une nuit sans lumière aucune. Elle se sentit perdue dans une forêt hostile. La pluie brouillait les lumières des feux arrière des voitures, faibles lueurs qui jetaient un éclat incertain sur le parc.

La valse lente des tortues
Éditions Albin Michel - 700 pages