Hector est détective privé au moment où il rencontre Pimprenelle. Elle le convaincra de changer de métier pour être plus souvent à la maison. Hector écrit donc des nouvelles pour le magazine Le Privé des histoires d'horreur plus abracadabrantes les unes que les autres. Pimprenelle est névrosée, ça ne fait aucun doute. Elle n'aime pas trop les gens et isole Hector de ses amis. Mais ça s'est avant l'accouchement (l'accouchement justement, parlons-en (parce qu'il faut bien parler de ces moments importants (bien que ne lisez pas ce livre si vous êtes en voie de (en voie d'accoucher je veux dire)))). L'accouchement, en effet, sera pénible de chez pénible et après celui-ci, Pimpernelle débloque complètement (je doute que le mot soit assez fort (radicalement me semble plus approprié)). Développant des obsessions-compulsions calquées sur sa mère, elle devient une maniaque reine au foyer qui gâche la vie de tout le monde.

J'ai sincèrement pensé que ce livre serait mon livre de l'été jusqu'à la page 160 (de l'édition poche (et ne me demandez pas d'aller vérifier dans d'autres éditions (bande de maniaques en puissance))). Tout le récit de la grossesse et de l'accouchement est complètement hilarant. Écrit à la première personne, le récit laisse toute la place aux pensées absurdes (et dieu sait qu'il y en a dans nos têtes) d'Hector. Écrit avec maintes parenthèses comme je tente maladroitement (no comment) de l'illustrer depuis le début de mon commentaire. Le style me semblait original et je me suis vraiment bidonnée.

Et pour la deuxième section, relatant l'enfer matrimonial d'Hector avec une névrosée obsessive-compulsive, ça se gâche. D'abord c'est beaucoup moins drôle. Ensuite on se demande comment on peut avoir recours si souvent à la violence physique dans cette famille sans que personne ne réagisse (et puis c'est difficile à mes yeux de faire rimer violence conjuguale avec humour déjanté!). J'ai trouvé qu'on évacuait un peu vite le recours aux psys de tout ordre pour aider la pauvre femme qui déraille (d'ailleurs si je devais récrire ce livre (oui je sais je ne manque pas d'humilité) ou si du moins on me demandait mon avis (ce qui est un peu le cas si vous fréquentez ce site (mais peut-être pas monsieur Jaenada)) moi j'aurais écrit une deuxième section aussi délirante que la première mais sur le processus d'une thérapie de couple (j'imagine bien les pensées d'Hector complètement décallées par rapport aux propos du psy)).

Et puis la fin, bon, la fin, déprimant au max pour moi.

Vous me permettrez de bidouiller un peu l'extrait histoire que vous compreniez sans que je vous recopie cinq pages (c'est quand même un livre de digressions et de parenthèses!). Ah oui (comment oublier? (indigne fille!)), j'ai lu ce roman parce que l'auteur est l'Aristochat chez les Chats de bibliothèque(s).

Par Catherine

Extrait :

 ... j'avais découvert par hasard à la télé une méthode pour affronter la vie en toute sérénité, celle du chameau sauvage d'Australie (lors des duels, qui se déroulent toujours sans violence (ce sont des sortes de parades parallèles), il décide lui-même s'il a «gagné» ou non, en se couchant sur le flanc, sans se soucier de son adversaire). [...]

Depuis cette rencontre avec le chameau sauvage, j'étais donc devenu un vrai costaud. Plus personne ne pouvait me faire de mal (ou du moins je m'en remettais vite), plus rien ne pouvait sérieusement m'atteindre, il suffisait que je me couche mentalement sur le sol, me déclarant ainsi le plus fort, et mes adversaires ne comptaient plus, mentalement (la plupart du temps ils ne s'en rendaient pas compte et me balançaient sur le crâve tout ce qu'ils avaient à portée de la main, mais dans mon esprit, ils s'en allaient tête basse en maugréant qu'ils étaient nuls). Donc j'étais invincible. Ce qui m'a échappé dans cette histoire de technique formidable, c'est qu'elle ne fonctionne  que chameau contre chameau: le jour où le chameau d'Australie croise un tigre du Bengale qui veut lui faire un sort, ou bien, pour que l'exemple soit plus parlant, le jour où le brave chameau sauvage d'Australie (moi) croise cent tigres du Bengale très groupés (Pimprenelle) qui veulent lui faire un sort, il aura beau s'allonger serein sur le sol, il se fera déchiqueter quand même. Ça fera de la peine à voir. Il se fera d'ailleurs déchiqueter d'autant plus qu'un chameau sereinement allongé est encore plus vulnérable qu'un chameau debout (sur ses quatre pattes, je veux dire (parce qu'un chameau vraiment debout, tout de même, ça doit être impressionnant)). Les tigres ne tiennent pas trop compte de tout ce qui est mental.

Le cosmonaute
Le livre de poche - 319 pages