Ma rencontre avec Mary Dollinger date maintenant d'il y a un an et demi, et c'était à l'occasion de la sortie de Au secours Mrs Dolloway. Elle s'était alors prêtée avec bonne grâce à une interview pour le blog. Quelques mois plus tard, je m'étais régalée du Journal désespéré d'un écrivain raté (que je continue de vous recommander). Elle vient de publier, dans la même collection, un très court récit, pour le moins étrange.

Blanche est une jeune femme célibataire qui se laisse porter par le train train quotidien. Métro, boulot, dodo, rien de trépidant en soi. Sauf que sa mère a décidé de conter fleurette à son nouvel amant et qu'un chat vient contrarier ses projets. Ni une ni deux, elle refile le chat à sa fille sans autre forme de procès. Et l'arrivée d'Harmonie (c'est le nom du matou) va totalement bouleverser les petites habitudes de Blanche.

Ce récit est tellement court qu'il est difficile de vous en dire plus sans risquer d'en déflorer les différentes péripéties. Disons que c'est une histoire complètement loufoque et déjantée. Ça se lit en moins d'une demi-heure, avec plaisir, mais malheureusement, ça s'oublie tout aussi vite. On retrouve l'humour anglais si cher à l'auteur, certains passages sur l'industrie agro-alimentaire sont très bien sentis, mais j'ai fini l'ouvrage avec un goût d'inachevé. Le tout manque un peu d'épaisseur, de matière. Mais je dois être un peu bégueule, puisque  Fashion, Joëlle Bellashi et Cathulu ont beaucoup aimé (je vous invite donc à lire ce qu'elles en disent). Pour ma part, j'ai préféré de loin Le journal désespéré d'un écrivain raté que j'avais trouvé bien plus drôle et acide.

Du même auteur : Au secours Mrs Dolloway et Le journal désespéré d'un écrivain raté.
Lire aussi l'interview de l'auteure sur ce même site

Laurence

Extrait:

La porte était restée ouverte et Harmonie l'attendait sur le paillasson. La voyant sortir de l'ascenseur, il rentra tranquillement dans l'appartement, sauta sur le canapé, s'installant cette fois carrément sur les coussins si péniblement brodés.
« Tu dégages ! » Elle joignit le geste à la parole en l'envoyant faire un vol plané à quelques centimètres du mur. Il se secoua, jeta un regard assassin en sa direction, se remit sur ses pattes couleur chocolat et disparut en direction de la chambre. « Et puis je m'en fous », cria Blanche, la douleur dans la tête battant au rythme de sa colère, « n'imagine pas que tu vas faire la loi ici ! »


Éditions Jacques André - 62 pages