Ici le rôle de l’ancien est tenu par Mamie Rose, une retraitée énergique et drôle. Elle prend sous son aile de catcheuse professionnelle Oscar un jeune garçon en phase terminale de cancer. Malgré son sujet grave, ce livre est une bulle d’oxygène pleine d’espoir et d’amour. On sourit et on rit au fil des pages, même si l’on sait que la fin est inévitable. Ce livre, de par son thème, devrait être un testament, et Eric-Emmanuel Schmitt a le talent d’en faire une ode à la joie. L’écriture, simple et limpide, rend ce livre accessible à toute la famille : à lire, à raconter ou à écouter, laissez-vous emporter par la magie d’Oscar.

Laurence

Extrait :

Depuis, quand j'ai un coup de morosité et qu'elle est certaine que personne ne peut nous entendre, Mamie-Rose me raconte ses grands tournois : l'Étrangleuse du Languedoc contre la Charcutière du Limousin, sa lutte pendant vingt ans contre Diabolica Sinclair, une Hollandaise qui avait des obus à la place des seins, et surtout sa coupe du monde contre Ulla-Ulla, dite la Chienne de Buchenwald, qui n'avait jamais été battue, même par Cuisses d'Acier, le grand modèle de Mamie-Rose quand elle était catcheuse. Moi, ça me fait rêver ses combats, parce que j'imagine ma copine comme maintenant sur le ring, une petite vieille en blouse rose un peu branlante en train de foutre la pâtée à des ogresses en maillot. J'ai l'impression que c'est moi. Je deviens le plus fort. Je me venge.


Éditions Albin Michel – 100 pages

Du même auteur :
Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, La part de l'autre, Lorsque j'étais une oeuvre d'art, L'enfant de Noé, La nuit de Valognes, Le visiteur, Le baillon et L'école du diable, Odette Toulemonde, La rêveuse d'Ostende et L'évangile selon Pilate
Brice a eu la gentillesse de poser à Eric Emmanuel Schmitt mes questions. Vous pouvez entendre ses réponses ici