Alors que dans le premier opus, Myriam était la seule représentante de son espèce, dans cette suite nous découvrons l’existence d’autres Gardiens. Ce sont des bêtes effrayées par l’évolution des êtres humains. Ils n’ont pas su s’adapter et sont aujourd’hui menacés d’extinction. Myriam, de son côté, a quitté la vie de recluse qu’elle menait dans le roman précédent. Elle est devenue une figure célèbre des nuits New-yorkaises. Propriétaire de boîtes de nuit, elle est une véritable femme d’affaire qui sait utiliser les défaillances de notre système pour sa propre sécurité. Mais telle une femelle en chaleur, Myriam doit trouver son mâle. Un mâle qui la féconde sans la priver de cette liberté chèrement acquise au cours des siècles. Car il est hors de question de devenir une vampire soumise comme le veut la tradition.
Tout va basculer quand elle comprend qu’un humain, Paul Ward, veut exterminer la race des Gardiens. Et Myriam n’a pas l’habitude d’être une proie.
Ce roman raconte donc cette double quête : la femelle vampire à la recherche d’un géniteur et l’humain fermement décidé à tuer ces erreurs de la nature. Et l’on devine alors que leurs quêtes respectives ne seront pas aisées.
Bien sûr c’est un bon roman, et la façon de Whitley Strieber traite de la fécondité des vampires est particulièrement intéressante. Malheureusement, j’ai été tellement éblouie par son premier volet, que je n’ai pu qu’être déçue. Mais je sais aussi que je ne suis pas objective. Je vous conseillerais donc de vous laisser tenter, à condition bien sûr de lire d’abord le premier.

Laurence

Extrait :

Elle aurait dû filer directement à New York et envoyer le reste des Gardiens au diable. De surcroît, ils ne lui seraient sans doute même pas reconnaissants de ses efforts.
Mais il n'était pas question de se dérober, pas quand la plus grande catastrophe de leur histoire venait de frapper un continent entier. Par ailleurs, la nature même des victimes ne faisait que renforcer sa gravité. Ceux qui étaient tombés sous les coups des hommes étaient pour la plupart de vrais anciens, âgés de plus de dix mille ans. Leur sagesse était immense et leur prudence infinie, ils ne se déplaçaient pas d'un centimètre, si ce n'était pour se nourrir, et restaient dans leurs sombres tanières, ombres furtives aux yeux étincelants, animées par une imperceptible et lente respiration, capables de s'absorber pendant des mois dans l'observation d'un tissage complexe ou des subtils reflets d'une gemme.
Quand ces Gardiens marchaient au milieu de leurs troupeaux, les hommes tressaillaient dans leur sommeil, soupiraient avec le vent et se serraient les uns contre les autres, sans savoir pourquoi.
Ils avaient vu défiler de longues ères de l'histoire humaine, des empires s'élever et s'écrouler, des milliers de générations d'hommes retourner à la poussière. Plus encore que n'importe quel autre groupe du monde, les Asiatiques avaient géré leur bétail. Ils avaient parfois déclenché des déplacements pour provoquer de nouvelles contraintes, effectué des croisements pour préserver la beauté, l'intelligence et la succulence. Les humains appelaient ces phénomènes guerre, famine ou migrations. Pour les Gardiens, c'était de la gestion du cheptel


Éditions Fleuve Noir – 441 pages.