C'est un roman poignant qui de façon très sobre soulève le problème de l'incommunicabilité avec la plongée dans un monde totalement étrange dans sa langue, ses coutumes, la manière dont est conçu l'accueil de ces immigrés. Malgré cela, l'éclosion d'une amitié et la compassion vont aider Monsieur Linh à accepter de finir sa vie là où le destin l'a déposé.
L’écriture est fluide et facile à lire. Malgré la brièveté des phrases, toute une palette de sentiments s’offre au lecteur. Les personnages sont décrits très simplement mais l’histoire laisse transparaître les relations complexes unissant les immigrés et les services officiels qui oscillent entre les directives strictes et une certaine humanité. Nonobstant le fond de tristesse qui se dégage du roman, il y a toujours une note d’espoir au fil des pages.

Du même auteur : Parfums, L'enquête, Le monde sans enfant les enfants et autres histoires, Parle-moi d'amour, Le paquet, Le café de l'Excelsior.

Par Soize

Extrait :

Monsieur Linh s'est levé. Il vient de se rendre compte qu'il est tard et qu'il n'a rien pris dans sa poche pour nourrir sa petite fille. Il lui faut rentrer avant qu'elle ne se réveille. Avant qu'elle ne pleure parce qu'elle aurait faim. Elle ne pleure jamais, mais justement, le vieil homme espère qu'il en sera toujours ainsi, qu'elle ne pleurera jamais, tant qu'il saura s'occuper d'elle, tant qu'il sera là, pour elle à prévenir tous ses désirs et à chasser toutes ses peurs.


Éditions Stock - 159 pages