Laurence : Bonjour Philippe Carrese,
C'est un grand plaisir pour moi de vous accueillir sur le Biblioblog. Entrons tout de suite dans le vif du sujet.
Quand on évoque vos roman, on pense tout de suite à Marseille. La ville phocéenne et ses environs sont toujours au centre de vos histoires. Était-ce incontournable pour un auteur marseillais?

Philippe Carrese : C’est Marseille qui m’a poussé à me lancer dans la littérature. Mon premier roman « Trois jours d’engatse » est parti d’un besoin de témoigner sur la réalité de cette ville complexe impossible à décrire en quelques lignes. Je cherchais un moyen pour raconter ma ville, le roman (en fait l’écriture) a été la forme la plus évidente, alors que mon premier métier est (et reste) la réalisation, c’est à dire raconter des histoires avec des images et des sons.

L : Pourriez-vous un jour situer vos intrigues ailleurs que dans le sud de la France?

P.C.: Non seulement je pourrais mais je l’ai déjà fait, et sans problème. Il est vrai qu’on écrit bien sur ce qu’on connaît, et que depuis que je vis (49 ans) et travaille (28 ans) dans le sud de la France, c’est un territoire que je connais bien.
Mes premiers romans se passaient dans Marseille. Je trouvais le territoire propice. Par la suite, j’ai commencé à m’éloigner avec « le successeur », « flocoon paradise » puis « le tambour du diable ». Ce qui est curieux (ou marrant) (ou normal), c’est que j’ai commencé à m’éloigner de la ville au moment où le phénomène « Marseille » devenait un phénomène de mode. Réaction épidermique… Je pense que ça m’a gonflé ; de la même manière que j’ai écrit « tue-les à chaque fois » en réaction épidermique au personnage (insupportable pour moi, mais bon, c’est une autre histoire) de Fabio Montale d’Izzo. Mon inspecteur Ronaldi, le seul personnage de flic que j’ai utilisé en tant que tel jusqu’à présent, en est l’exacte antithèse.
Mes deux derniers romans chez Fleuve Noir (Une belle histoire d’amour, et Les Veuves Gigognes) s’éloignent aussi de Marseille, puisqu’ils se déroulent d’une part à Marseille mais aussi dans les Alpes du sud, les Alpes du Nord, Nice, Le Havre, etc…

L : Vous entretenez avec votre ville des rapports complexes. Elle est à la fois la protagoniste principale, pour laquelle vous avez beaucoup de tendresse, mais aussi l'objet de toutes vos critiques. On vous sent inquiet pour son avenir.
L'écriture est-elle une façon pour vous de régler vos compte et d'exprimer votre mécontentement face aux dysfonctionnements présents dans votre ville?

P.C.: Ma relation à Marseille est une relation totalement passionnelle, et conduit à tous les excès, comme toutes les passions. Cette ville est à la fois désespérante et passionnante. Elle est surtout à cent lieux des clichés qu’elle trimballe tout en les alimentant de manière imbécile. C’est comme ça. Ce qui me mine le plus c’est surtout l’allure que cette ville prend et le manque total d’ambition dont font preuve les institutions qui la gère (ou plutôt qui ne la gère pas). Je suis effectivement très inquiet pour son avenir, donc pour mon avenir, et très sincèrement, ça me fait suer de ne pas pouvoir laisser à mes enfants la possibilité de s’épanouir et de vivre dans un cadre de vie aussi magnifique et aussi plein de potentiels. Alors que j’ai fait le choix il y a bientôt trente ans de m’installer et de mener une carrière professionnelle dans cette ville, je m’aperçois que Marseille est une impasse. Une impasse confortable, soit, mais une impasse.
Cela dit, l’écriture n’est pas un règlement de compte, ce serait idiot. Néanmoins, l’écriture est à mon avis le meilleur moyen d’expliciter et de témoigner sur les dysfonctionnements de ce bordel indémerdable qu’est Marseille. Et l’aspect psychanalytique de l’écriture me parait évident.
Là où le journalisme n’a plus le moyen d’investigation, la littérature noire a au moins la possibilité de témoignage, c’est sans doute un outil intéressant pour contrebalancer les forces et les ambitions aux commandes de notre démocratie prête à vaciller. Mais l’outil n’est pas suffisamment utilisé. Si les élus avaient lu un peu plus de polars et un peu moins de notes des consultants de salons mondains, on aurait peut-être pu éviter les flambées de violence de ces derniers temps. Tout ce qui s’est passé était déjà écrit sous forme de fiction dans pas mal de romans récents. J’ai décrit il y a dix ans ce type de situation dans « pet de mouche et la princesse du désert », livre de politique fiction. Je n’étais pas loin de la réalité.

L : Ce mélange d'attirance et de répulsion est très bien retranscrit dans « Conduite accompagnée », publié en 2002. Qu'en est-il aujourd'hui de vos rapports avec la capitale du Sud? Pourriez-vous un jour, comme Jean Pierre Martin (in « Conduite accompagnée ») tout quitter pour vous installer ailleurs? Qu'est-ce qui motiverait ce choix?

P.C.: Cette question est assez drôle parce que c’est effectivement une question que je me pose depuis deux ans (j’ai écrit conduite accompagnée il y a quatre ans). L’incivisme, le déficit de circulation, le manque d’ambition, la crasse et l’inculture générale sont des handicaps réels qui alimentent une réflexion quotidienne sur un départ de cette ville dans laquelle j’avais décidé de vivre il y a maintenant près de trente ans. En tant que citoyen, je fais au quotidien un vrai constat d’échec. Mais pour aller où ? La mer me semble indispensable. La présence d’une vraie ville aussi. Nous pensons à la Bretagne, peut-être. J’ai eu un vrai coup de foudre pour Lille et la Belgique, aussi. Mais ce ne sont que des hypothèses.

L : Vos personnages étant Marseillais, ils parlent bien évidemment « avé l'assen » et les expressions had hoc. Moi même, enfant de la mer Méditerranée, je retrouve à la lecture de vos romans un univers très familier. Les lexiques, parfois présents en fin d'ouvrage, me font toujours beaucoup rire. Mais, en étant très ancré « région », ne craignez-vous pas de vous priver d'une partie du lectorat qui n'aurait pas cette culture commune? Ou même d'être catalogué « auteur local »?

P.C.: A priori, l’utilisation d’un langage très local ne gène pas du tout les lecteurs. Depuis que mon lectorat s’est élargi, je m’aperçois que les gens qui connaissent pas le sud découvrent une ambiance, une « bande son » originale, et que non seulement ça ne les gène pas, mais que ça crédibilise pas mal de scènes. J’essaie dans la mesure du possible de n’utiliser ce vocabulaire que dans des situations crédibles, là où d’autres utilisent le parler marseillais comme une vitrine publicitaire pour vendre un fond de commerce folklorique. Et je me suis rendu compte que, autant j’utilisais le langage marseillais dans mes premiers livres, autant je m’en éloigne aujourd’hui, simplement parce que le langage a très vite évolué et qu’on n’utilise plus du tout une bonne partie des expressions marseillaises très usitées au début des années 90.
Mais c’est vrai qu’il m’arrive d’être catalogué comme auteur local, surtout dans les librairies marseillaises, ce qui gonfle un peu mais bon… Les étiquettes permettent au moins aux lecteurs de repérer qu’on existe.

L : Bon, assez parlé de Marseille. Parce qu'il ne faudrait pas croire que ce sont là les seuls atouts de vos livres. Une des premières choses qui m'ait surprise en vous lisant, c'est l'humour permanent qui baignent vos récits. Il m'est arrivé de rire aux éclats pendant mes lectures. Prenez-vous autant de plaisir à écrire que nous à vous lire?

P.C.: L’écriture ne peut être que jubilatoire (là, je parle pour moi, bien sur). Je prends un réel plaisir à écrire et je pense que ce plaisir est communicatif avec le lecteur. J’aime bien la notion de complicité entre celui qui écrit et celui qui lit. C’est aussi pour ça que je tutoie mon lecteur, comme je raconterais une histoire à un copain. Ce qui est plutôt drôle, c’est quand il m’arrive de relire des trucs que j’ai écrit il y a quelques temps et que je me surprends à rire en redécouvrant des formules ou des situations que j’avais oublié. J’utilise l’humour pour faire passer des idées ou des situations qui ne passeraient pas du tout si elles étaient décrites au premier degré. C’est une formule que j’utilise aussi en télévision, où j’ai réalisé et créé quelques séries comiques dans lesquelles le fond donne à réfléchir mais ou la forme est plutôt délirante (Bzzz, Bazar, Le petit lexique…).

L : Souvent les situations les plus sanguinolentes ou effrayantes sont immédiatement contrebalancées par un événement totalement cocasse. Je pense notamment à l'assassinat du 2ème cow boy dans « Trois jours d'engatse ». Est-ce pour vous une façon de ne pas sombrer dans le « Thriller », ou un refus de vous prendre au sérieux?

P.C.: C’est surtout un moyen d’aller très loin dans l’horreur. Et c’est aussi un état d’esprit. J’ai été élevé aux films de Lautner et de Sergio Leone et aux livres de Cavanna, de Celine et de Boris Vian. Je continue à me nourrir des films des frères Cohen et des compils des Monty Python.

L : Tous vos personnages, même ceux qui ne font qu'une brève apparition, sont peints avec beaucoup de détails et de mordant. Est-ce dû à vos talents de dessinateur-caricaturiste? Il y a-t-il des points communs entre ces deux activités? Et d'ailleurs, dessinez-vous vos personnages au moment de l'écriture?

P.C.: Il y a beaucoup plus de points communs entre mes activités de réalisateur et d’auteur, qu’entre mes activités de dessinateur et d’auteur. Mon amour du détail dans les personnages vient sans doute de la précision que j’apporte aux seconds rôles dans les fictions que je réalise (voir Le radja des mers, Malaterra ou Liberata).
J’ai par contre beaucoup de mal à mettre des dessins sur les histoires que j’écris. j’ai tenté l’expérience une fois, sur un roman qui s’appelle « une petite bière pour la route », sorti en 2001 (Fleuve Noir). Il est illustré par des crobars et j’ai eu énormément de mal à garder les caractéristiques des personnages dessinés jusqu’au bout de l’histoire. Je ne suis pas un vrai dessinateur, j’entends par là que je n’ai ni la méthode ni la rigueur pour garder des personnages dessinés sur une longue distance. J’ai jamais appris. Mes dessins sont beaucoup plus instinctifs, plus sur le moment, plus prés du dessin de presse (one shot). D’ailleurs, quand il faut que je refasse un dessin déjà exécuté, en général, je n’y arrive pas. La copie n’a plus du tout la force de l’original. (Pour info, je viens de publier un recueil de dessins de presse « place aux huiles » qui sort le 13 décembre, éditions l’écailler du sud et qui regroupe les dessins de presse que j’ai fait pour différents journaux depuis une dizaine d’années).
J’ai fait l’expérience, sur deux romans, de livrer mon texte à des dessinateurs qui se sont emparés de mon univers et le résultat est passionnant. Le premier, c’est Jacques Ferrandez, avec un petit roman très sombre qui s’appelle « le tambour du diable », l’autre expérience est sur la réédition de Pet de Mouche et la princesse du désert, chez L’écailler du sud sous le titre « les introuvables ». Là, c’est Sylvie Giraud qui a dessiné, et le rendu est étonnant.

L : Pour l'instant, je n'ai lu que trois de vos romans (Trois jours d'engatse, Conduite accompagnée et Une belle histoire d'amour). A chaque fois, l'intrigue se déroule sur moins de trois jours. Est-ce une constante chez vous et pourquoi?

P.C.: Cette valeur de temps a été une constante sur mes premier romans. Trois Jours d’engatse, filet garni, pet de mouche, graine de courge… Je l’ai constaté à la fin de l’écriture de Graine de courge. C’est sans doute parce que ça correspond à trois actes : premier acte exposition du thème et des personnages, deuxième acte déroulement du fait marquant et action, troisième acte conclusion et résolution.
Mais ce n’est pas une règle. Le bal des cagoles se déroule sur neuf mois, Les veuves gigognes se déroulent sur un peu plus d’une semaine… A noter que « une petite bière pour la route » se déroule en temps réel. L’action du livre se déroule le temps de la lecture par le lecteur (environ quatre heures)

L : Dans ces trois romans, la musique prend une place de plus en plus importante. Pratiquement absente dans « Trois jours d'engatse » (1994), anecdotique dans « Conduite Accompagnée » (2002) elle prend toute ses aises dans « Une belle histoire d'amour » (2003). Je sais que vous êtes par ailleurs musicien de Jazz. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de mêler réellement la musique à vos écrits?

P.C.: J’ai essayé de ne pas tout mélanger, surtout de ne pas tomber dans ce cliché, justement, du polar associé avec le jazz des années cinquante, et qu’on retrouve encore aujourd’hui dans nombre de romans qui se veulent pourtant contemporains. Les approximations et les lieux communs qui courent dans et autour des romans noirs me nifflent particulièrement. Ça me parait aussi tartignole (et aussi vain, aujourd’hui) de décrire un détective avec un imper dans un bureau avec machine à écrire éclairé par le soleil qui filtre a travers les stores, que de lui faire écouter du jazz dans un bar enfumé. Et surtout quel jazz ? (et surtout quel bar ? A Marseille, il n’y a plus un seul lieu où on puisse écouter du jazz). Cette musique est suffisamment riche et vivante pour éviter les éternels standards éculés.
Des qu’il s’agit de musique, je deviens maniaque. C’est un univers qui me touche trop.

L : Pourrait-on imaginer un futur roman où la musique serait le ressort principal de l'intrigue?

P.C.: Absolument. Mais ça deviendrait alors peut-être un livre pour spécialistes. Je ne sais pas encore. Une course poursuite entre Stravinsky et les contrebassistes du Sacre du Printemps qui refusent de désaccorder leurs instruments ? Un roman à tiroirs, avec trois histoires simultanées sur Charles Ives ? Un roman construit sur le modèle structurel et harmonique de la valse de Ravel ? Ça ne sera peut-être pas le prochain, mais un de ces jours…

L : Vos romans mettent toujours en scène de simples citoyens que rien ne destinait à vivre de telles aventures. Cela est-il plus intéressant que de mettre en scène des policiers et des détectives? Et si oui, pourquoi?

P.C.: Je n’ai jamais écrit d’histoire sur la police (à part dans « tue-les à chaque fois ») parce que l’univers de la police est un univers que je ne connais pas. Et je n’arrive à écrire que sur des univers que je connais.
Et j’aime bien l’idée d’histoires qui peuvent mettre en scène des gens ordinaires confrontés à des événements exceptionnels. Faire tirer un flic avec un gros flingue n’a aucun intérêt. Par contre, mettre un gros flingue dans les mains d’un doux rêveur antimilitariste qui n’a jamais touché d’arme de sa vie est beaucoup plus intéressant.

L : Au niveau de l'écriture comment procédez vous? Quel est généralement l'élément déclencheur du début d'une histoire?

P.C.: Il y a toujours et pour chaque romans plusieurs éléments déclencheurs, jamais un seul. Pour « conduite accompagnée », il y a à la fois l’envie d’écrire un roman sur les espions aujourd’hui, l’envie de décrire un personnage comme Biquette (il existe, il m’a retrouvé après trente ans d’oubli, histoire vécue), l’envie de raconter un tournage d’émission par une équipe lourde de la télé… etc…

L : Quand vous commencez la rédaction, connaissez-vous déjà la fin, ou est-ce que vous vous laissez surprendre par le cours du récit? De même, faites-vous comme certains un véritable cahier des charges (avec la description des personnages, les différents éléments importants de l'histoire, la structure...) ou tout se construit-il en cours d'écriture?

P.C.: Je n’écris pas un seul mot avant de commencer la vraie écriture de chacun de mes romans. Par contre, je gamberge sur l’histoire pendant un an ou deux avant d’attaquer ; Je me nourris de tout ce qui m’entoure (expériences, voyages, personnages croisés ou rencontrés, etc…). Et quand je m’y mets, ça part… Six mois après, le roman est écrit (à raison de deux ou trois heures d’écriture par jour)
Je connais les personnages principaux, le début, le milieu, les scènes fortes et la fin du roman quand je commence l’écriture mais je me laisse toujours surprendre par les personnages qui ont chacun une logique et qui peuvent partir dans des recoins de l’histoire que je ne soupçonne pas au démarrage de l’écriture.

L : Dans « conduite accompagnée » et « une belle histoire d’amour », le schéma narratif est à deux voix. Dans le premier, la réalité alterne avec le virtuel, dans le second, le narrateur interrompt son récit pour parler avec un dénommé « Lucas ». Est-ce un désir de varier les plaisirs ou, dès le départ, l’intrigue imposait-elle une structure de ce genre ?

P.C.: Très franchement, je ne me suis pas posé la question. Dans « conduite accompagnée », c’était un moyen de déterminer plus précisément l’univers du gamin qui raconte l’histoire. Dans « une belle histoire d’amour », c’était un moyen de remettre en scène Lucas Rozarian, qu’on a rencontré dans « une petite bière pour la route » et qu’on retrouve aujourd’hui dans « les veuves gigognes ».

L : Il y a quantité de rebondissements, d'actions spectaculaires, de morts à tout va.... Est-ce que pour vous l'écriture d'un polar est proche d'un scénario de film catastrophe?

P.C.: J’aime bien quand dans une histoire, il se passe autre chose que « rien entre deux personnages introvertis cohabitant dans un petit appartement qui sont fâchés et qui ne se parlent pas ». Comme je suis un peu excessif, dans mes histoires, il se passe des choses. Tant qu’à faire, autant y aller… C’est compliqué de rendre intéressant un thème de Shostakovich si on utilise une simple flûte à bec. L’écriture me donne la possibilité d’un orchestre symphonique, alors je l’utilise. (cette phrase n’est peut-être pas très claire mais je me comprends, ce qui est déjà bien…)(je m’intéresse plus aux compositions de Shostakovich qu’à celles de Guy Béart, à qui une flûte à bec suffit largement, mais c’est pas beaucoup plus clair…)

L : Si si, c'est très clair. :) Et pourquoi avoir choisi le registre du polar? Qu'est-ce que ce genre a de plus que les autres selon vous?

P.C.: Ecrire sur Marseille et sur la vie d’aujourd’hui mène forcement vers des histoires sombres. Et il se trouve que mon éditeur « fleuve noir » est catalogué Polar, donc je suis catalogué « polar ». Mais quand on regarde les romans que j’ai écrit jusqu’à maintenant, ils sont souvent plus proche du roman que du polar.

L : Quels sont vos projets? Avez-vous commencé un nouvel épisode de la vie marseillaise?

P.C.: Pas pour l’instant. Je suis sur l’écriture de deux scénarios (qui ne se passent du tout à Marseille, je n’arrive plus à faire d’image sur cette ville). Et je ne suis pas certain que le prochain roman sera sur Marseille. S’il l’est, il sera plus proche d’un roman politique que d’un polar. La situation ici est trop préoccupante pour raconter des histoires anecdotiques.

L : Pour finir, j'ai cru comprendre en vous lisant que vous aimiez les néologismes. Que pensez-vous de dégoussailler? Pourrait-il un jour trouver une place dans un de vos romans?

P.C.: J’aime bien inventer des mots, parce que souvent, je trouve pas celui dont j’aurais besoin. J’aime bien surtout inventer des verbes, mais des verbes pratiques, comme demitourner… Mon dernier roman, les veuves gigognes, en contient quelques uns plutôt rigolos. Alors, je veux bien tenter l’utilisation de dégousailler.

L : Je connais un petit magicien qui sera fou de joie si ça arrive un jour. Sa maman aussi d'ailleurs ;). Merci encore Philippe Carrese, je laisse maintenant la parole aux internautes.

Philippe Carrese a la gentillesse de vous communiquer son adresse mail (carrese.phil(at)numericable.fr) faîtes-en bon usage.

Voir aussi Les veuves gigognes