Des expositions lui seront consacrées aux Étas-Unis, en Allemagne, mais malheureusement jamais en France. Il est l’inventeur du « style documentaire », fut inspiré par Eugène Atget, et travailla avec Dorothea Lange.
Le livre se découpe en 6 parties :

1927-1932 : il commence avec un appareil amateur à photographier les rues de New York avec des portraits pris sur le vif, des gens de la rue riche et moins riche. Puis, avec le pont de Brooklyn, se sont les premières abstractions graphiques. Il emprunte un Leica et entreprend l’archivage photographique de l’architecture victorienne en compagnie de Kirstein. Il voyage aussi quelques temps en Europe et suit des cours à la Sorbonne : 61 photos

1932-1935 : en pleine crise économique Evans est engagé lors d’une croisière pour Tahiti organisée par de riches rentiers. Pour immortaliser ce voyage d’agrément , il en rapportera ses premières photos sociales, puis en mai 33 il séjourne trois semaines chez Ernest Hemingway à la Havane en pleine guerre civile sous le régime de Machado. Il en rapportera des photos illustrant la vie domestique de la ville, mais aussi des clichés d’ordre architecturaux. Durant cette période le MOMA le chargera de cataloguer l’exposition « African negro art ». Travail à la chambre, grand format, voyage dans le sud des États-Unis, reportage social et domestique qui n’existait pas encore (du point de vue des yankees au nord), et enfin reportage sur l’architecture dans cette même région.

1935-1938 : Evans est engagé par la Farm Security Administration pour faire un reportage sur les bienfaits de la politique économique de Roosevelt, mais son esprit aussi libre que celui de Dorothea Lange, le forcera à ramener des clichés de la misère de ces régions minières. Il illustrera à cette époque le reportage de James Agee sur l’Alabama, qui deviendra en 1941 le livre « Louons maintenant les grands hommes ».

1938-1945 : Evans expose au MOMA « American Photographs », 100 photographies, avec un battage médiatique énorme. Mais malgré cela Evans restera inconnu pour la majeure partie des américains. Vers 1941 Evans décide de « voler » des clichés dans le metro de New York avec un petit appareil (Contax) qu'il dissimule dans sa veste. Cela restera l’une de ses séries photographiques les plus connues. Puis durant l’hiver 1941 il réalise un reportage en Floride « noire », un autre dans la Mangrove, et son dernier reportage payé par Fortune (magazine) sur les industries de guerres de Bridgeport.

1945-1965 : il rentre à plein temps chez Fortune et réalise 400 portfolios : des sorties d’usines, de l’architecture, des portraits de villes, des familles en vacances, des traversés ferroviaires. Evans minimisera énormément son travail à fortune de crainte d’être pris pour un photojournaliste et renverra systématiquement ses louanges à son travail des années 30.

1965-1975 : Evans réalise plusieurs reportages : sur les graffitis, les déchets, l’architecture, et s’essaye à la couleur.

Ce livre est parfait pour qui veut mieux connaître l’œuvre de Walker Evans même si les reproductions sont de petit format (mais de très bonne qualité).
La photographie n'est pas un art mineur.

Par Hélène

Pas d'extrait ni de photos sur le blog. Par contre, vous pouvez vous faire une idée du travail de Walker Evans en cliquant ici

La soif du regard
Édition du Seuil collection Close Up - 366 pages