Vulgairement ils sont appelés des « coucous », ou plus poliment « changelling », car on les accuse d’avoir été échangés par leur peuple contre des bébés humains. Mais ce sont simplement des Fays, nés au hasard des familles humaines. Des êtres merveilleux que les humains vont enfermer dans des centres-prisons car ce qu’on ne voit pas n’existe pas ! Jusqu’au jour où l’un d’eux va se révolter, s’enfuir vers Seuil, ville au bout du bout du monde qui deviendra leur pays. Il va libérer les autres, les conduire à Frontier (autre nom de Seuil). Les autres suivront d’eux-mêmes, trouvant au fond de leur cœur le chemin qui mène à Frontier.

À travers douze nouvelles la conteuse Léa Silhol nous présente les personnages emblématiques du peuple des Fays. C’est à travers ces textes que le puzzle de l’histoire Fay va se dessiner, on y découvre Shade, le leader et découvreur de Seuil, le jeune Gift qui a suivi son instinct pour trouver Frontier, le duo inséparable Jay / Fallen ou encore Candle qui n’a pas connu l’horreur des centres.

Chaque mot de ce premier volume du "Dit de Frontier" semble couler naturellement comme une douce musique, parfait pour découvrir l’univers de fantasy urbaine de la tisseuse Léa Silhol. On n'y fait que survoler Seuil car l’histoire des Fays n’est pas finie et je garde espoir d’un deuxième volume très rapidement. Pour ne pas quitter encore le pays des Fays, Natacha Giordano offre une postface ou elle tente de percer les mystères de Seuil et de l'écriture de son amie Léa, tout comme Jess Kaan qui lui a donné une magnifique préface. N'oublions pas de parler de la magnifique couverture d'Amar Djouad et des féeriques illustrations intérieures de Frédérique Berthon.

Par Arsenik_

Extrait :

S’ils n’étaient pas là… nous deux on pourrait partir.Loin, loin d’ici et de tout.on marcherait sur les routes, on serait libres. Il n’y aurait que toi et moi. On piquerait des trucs à manger – je mange pas beaucoup. Et puis on dormirait dans les granges, comme dans La nuit du Chasseur, tu sais… tous seuls tous les deux, jusqu’à ce qu’on soit grands. On trouverait bien le moyen de leur échapper.

musiques de la frontière
Éditions Oxymore - 320 pages