Jack Cull devient résident d’un enfer évolutif où les démons ont été réduits à l’état d’esclaves par les humains de plus en plus nombreux et où les séismes sont monnaie courante à chaque « gros arrivage » de nouvelles âmes. Dans cet enfer, le rang social est d’une grande importance. Cull travail à « l’inter », sorte de service d’espionnage de l’enfer. Tout ce qui se passe au quatre coins de cet univers à l’envers y est répertorié a l’Inter mais c’est surtout les faits et gestes de X qui sont surveillés. X est un personnage énigmatique qui ressuscite les morts (car même en enfer on peut encore mourir mais avec la quasi certitude de revenir presque aussitôt), qui a sûrement le don d’ubiquité et qui, si on le questionne, fait toujours le même laïus sur un homme bon qui, à sa mort, se retrouve confronté à un choix Cornélien pour mériter son paradis. X est perçu comme une sorte de Messie, travaillant pour « l’autorité ».

Quand Cull rencontre Fyodor, un illuminé qui voit en X le Messie, le sauveur, ils vont partir ensemble à la recherche de la vérité sur leur condition.

Le thème de l’eschatologie est merveilleusement abordé dans ce roman dit de science-fiction, avec seulement quelques allusions religieuses. Comme tout être pensant et doué de raison Cull se pose des questions sur sa condition et les réponses qui vont lui être données sont à l’opposé de ce que l’on peut imaginer, ce qui est sommes toute normal car nous sommes dans un univers à l’envers. P.J. Farmer nous fait une description de l’enfer et de ses habitants plus vraie que nature, à tel point qu’une fois le livre terminé on a presque envie d’y croire, croire qu’il existe un univers à l’envers ou... chut ! Pour le savoir il faut lire ce roman étrange, inoubliable de par les réflexions qu’il amène, un roman que l’on est heureux d’avoir lu.

Par Arsenik_

Extrait :

"Le soleil se tenait toujours suspendu au milieu du ciel, ce ciel qui n’était pas un ciel mais seulement le prolongement de la terre. Celle-cis’infléchissait, s’enroulait sur elle-même pour finalement devenir le ciel. Si l’on avait possédé un téléscope suffisament puissant pour transpercer l’atmosphère, on aurait pu – disait-on – voir au dessus de soi des gens marcher la tête en bas, et distinguer des tours aux sommet tournés vers le bas, cmome des stalactites. Si l’on avait pu faire le tour du monde, on se serait retrouvé en un point d’où l’on pouvait lever les yeux vers l’endroit même d’où l’on était parti. Les adultes arrivaient ici sous la forme qui était la leur dans l’autre monde, le monde de la Terre. Ils avaient le même âge qu’au moment de leur mort. Cull se souvenait vaguement – tous les souvenirs qu’il gardait de sa vie antérieur étaient vagues – d’être mort dans un accident de voiture. Il était âgé, croyait-il, d’environ trente ans."

l'univers a l'envers
Éditions Le Livre de Poche - 221 pages