Ce receuil de nouvelles argentines est plus étrange que fantastique.
Des textes, sans cohérence apparente, qui se prelassent en divagation et verbiages sans se soucier de perdre le lecteur en cours de route. Au milieu de cette absence de matière, de ce discours brumeux, j'ai tenté de ne pas me noyer; sont alors apparus deux récits-récifs auxquels je me suis amarrée : Après Oncativo et Échos.
Le premier a, pour moi, toutes les qualités requises de la nouvelle : intrigue concentrée en quelques pages, personnages énigmatiques et chute surprenante.
Le second est une variation pleine de charme des souvenirs de l'enfance.
Deux îlots perdus dans l'océan de ces dix nouvelles. C'est peu. Trop peu.

Extrait de Échos:

Celui qui arrivait le premier attendait. Le dernier arrivé devait poser doucement ses lèvres sur les lèvres de l'autre et, les yeux fermés, sans plus séparer nos bouches, nous tombions dans une sorte de profond sommeil, comme deux personnes ayant fourni un travail prodigieux et dont les corps auraient ployé sous la fatigue.

couverture Éditions du Rocher - 152 pages