Malheureusement, je n'ai absolument pas ressenti ce "style précis, léger, presque virevoltant" dont parlait Cathe dans son billet.
Au contraire, c'est avec une indifférence de plus en plus nette que j'avançais dans ce récit. Alors, au bout d'une trentaine de pages, prenant mon courage à deux mains, j'ai refermé définitivement le livre.

Laurence

Extrait :

Je n'aime pas le brun de la cage d'escalier, pensai-je en remontant chez moi. Un brun de banc d'école, de matériel scolaire, de vomissure. Et cette couleur faisait désormais partie de mon quotidien, de mon être.
La porte de l'appartement et ses trois serrures. Pourquoi ce poids, ce fardeau? La concierge m'avait fait un signe de tête, il me semblait qu'elle avait bu. Les quelques caisses à fleurs, dans la cour divisée par des grilles, relevaient sans doute de sa compétence. De même que le courrier, si jamais j'en recevais. Une pocharde. Je parie qu'elle ne mange rien. Famélique, voilà comment je la décrirais, si elle ne donnait pas cette impression de formidable vitalité. À moins que ce ne soit de la colère? Le rouge malsain de son visage - un rouge de colère? Elle toussait, la cigarette aux lèvres. Elle m'avait dit qu'elle n'allait jamais à la campagne, elle ne supportait pas cet air malsain, la campagne la faisait tousser. Un jeune homme rondouillard traînait dans sa loge, son fils? Elle parlait de ma tante sur un ton de sympathie ou di moins de respect. Quant à moi, elle ne m'aimait pas.

couverture
Éditions Actes Sud - 138 pages