Et, premier choc, super moment de lecture. Alors je ne sais pas vous, mais moi quand un roman me plait vraiment beaucoup, c’est sûr dans la foulée je m’en fait un autre, du même … pour voir. « Le démon de l’oubli » donc, et, de nouveau, un coup sur la tête : c’est vraiment très, très bien (allez, je dois bien l’avouer j’ai quand même une légère préférence pour le premier)… Bref aucune raison de s’arrêter en chemin et donc je tombe donc sur « Le vent de la nuit », mon livre à moi, celui auquel je pense quand je ne sais pas quoi lire et que j’ai envie de passer un bon moment. Ben oui, après tout, si on peut écouter des dizaines de fois une musique alors pourquoi ne pas lire et relire …
Ce livre est beau parce qu’il m’a parlé, qu’il m’a changé, … un peu.
L’histoire ? Il y en a plusieurs, pour autant de personnages qui se croisent. C’est une histoire humaine (une histoire des hommes) en quelques photographies.
Des choses sublimes mais inconnues : la bonté de Suzanne, l’infirmière, la douleur de Carlotta, l’artiste peintre pas encore reconnue (et vous pouvez lui faire l’amitié de croire que ce n’est pas parce qu’elle n’est pas connue qu’elle souffre).
Des médiocrités mais qui ont pignon sur rue : le professeur en médecine, très célèbre, très professeur mais si peu médecin, le peintre (pardon le Maaaître) reconnu mais qui sait bien lui qu’il ne crée plus depuis longtemps mais produit ce qui plaît, ce qui se vend.
J’ai lu ce livre il y a bien longtemps donc, et je l’ai relu souvent. Ses personnages ne sont plus pour moi des personnages de roman mais des compagnons que je suis heureux de connaître. Et à chaque fois que j’ai conseillé la lecture de ce livre à quelqu’un, j’ai toujours pris beaucoup de plaisir ensuite à demander des nouvelles de Suzanne ou de Carlotta … j’espère que vous m’en donnerez !
Ah Carlotta ! Je crois que c’est la grande sœur (le modèle ? Il faudrait demander à Anna Gavalda, ce serait intéressant) de Camille, l’héroïne de « Ensemble, c’est tout ». En tout cas tous ceux qui ont aimé ce livre et Philibert, Franck et Camille, n’oublieront pas comme ça les François, Kaïté, Suzanne, Paul, Stéphane et Camille du « Vent de la nuit ». Pour autant si ces deux livres sont de la même famille, le « Vent de la nuit » a une dimension philosophique, universelle que n’ont pas encore (et oui je suis fan) les romans de Gavalda …
Je voudrais être l’un d’entre vous … l’un de ceux qui n’a pas encore lu ce livre. Je lui souhaite le même plaisir que le mien à cette lecture !
Voilà, pour finir mon histoire, après, j’ai encore lu du Michel del Castillo : « La gloire de Dina », « une femme en soi » bon, et puis j’ai fini par me dire que ce n’était pas à moi de régler les problèmes qu’a ce bon Michel avec sa maman … Donc, j’ai arrêté de lire Del Castillo. Enfin, pas tout à fait, …
Par Alain
Extrait :
Il souffrait devant ses toiles, il enrageait, il désespérait. Peut-on lui faire grief d’être un honnête artisan vendant des produits finis, bien travaillés ? Est-ce sa faute s’il n’a pas de génie ? De tels reproches manquent de justesse, vraiment. Il s’agite, il brasse du vent, il tend à glisser au-devant de la scène, sous les feux des projecteurs … ? Et alors ? Ça ne lui ôte pas sa lucidité, ça ne l’empêche pas de regretter de ne pas appartenir à la race des grands. Ça le console parfois, ça le rassure. Mais qui, à quelques exceptions près, n’agit pas ainsi ?
Elle n’a pas fait que l’aimer : elle l’a plaint. Ses défauts, elle les connaît, elle en souffre. Mais qu’est-ce qu’un homme sans défauts ? Est-elle si bonne qu’elle puisse le condamner ?
Éditions Points - 672 pages
Commentaires
jeudi 9 novembre 2006 à 13h31
Je n'ai jamais lu ce roman en revanche j'aime beaucoup Michel Del Castillo. Son histoire (enfant déporté) est au coeur de quelques uns de ses romans (comme Tanguy, le plus connu) ainsi ses expériences personnelles comme le fait de ne peu avoir connu son père ou d'avoir été abandonné par sa mère (je te conseille de lire Rue des Archives) m'émeuvent... Il a une façon délicate et pudique de parler de lui...
Au plaisir de te relire
jeudi 9 novembre 2006 à 16h19
C'est peu de dire que j'ai une grande admiration pour Michel Del Castillo...
Mais avec mes très mauvaises manies de lecture, lire à la suite plusieurs romans du même auteur, je suis parvenu à me lasser ! Et, par exemple, je n'ai pas pu aller au bout de "Rue des Archives".
Mais c'est une bonne idée, je vais le reprendre !
jeudi 9 novembre 2006 à 16h52
Je me cherchais justement quelque chose de tendre à lire. Merci.
vendredi 10 novembre 2006 à 11h59
N'hésite pas à me dire ensuite cve que tu en as pensé. Mais j'ai la même manie que toi : bizarrement je n'aime pas lire de suite plusieurs livres d'un même auteur...
dimanche 4 février 2007 à 03h48
Pendant plus de vingt ans, j'ai refusé de lire Michel del Castillo, même si l'un de mes amis, qui avait échangé quelques lettres avec lui, m'en disait beaucoup de bien.
Ces dernières années, je suis tombé sur « Le crime des pères » et « De père français » ; les premières lignes m'ont plu. J'ai acheté les deux livres et depuis... je lis tout ce qu'écrit Castillo. Je peux réellement dire que la lecture de ces livres ont transformé quelque chose dans ma vie.
mardi 1 novembre 2011 à 13h03
Je suis "l´un d´entre vous", enfin presque, puisque je viens de terminer LE VENT DE LA NUIT. Je croyais avoir à peu près fait le tour de del Castillo, et vlam! ... Il m´a encore secoué l´univers. C´est aparemment son premier roman "français", encore que le personnage Stéphane fasse plus espagnol que nature, et parmi mille motifs d´admiration je retiens le niveau de connaissance et compréhension de la France à tous les niveaux. Pour quelqu´un qui est arrivé dans le pays à 20 ans, soit 1953, avoir écrit ce pavé époustoufflant entre 1966 et 1972 tient du prodige
Allez, un peu de cynisme maintenant pour changer: Combien de Prix Nobel de littérature y a-t-il du calibre de Michel del Castillo? Hé bé, tant mieux si on ne le lui donne pas pour que nous puissions rester "en famille"
Et ne vous privez pas: lisez toute l´oeuvre, car il n´y a pas de déchet. Savez vous pourquoi? ... C´est bien simple: Il écrit depuis la nécessité, contrairement au 99 et quelque pour cent qui noircissent des pages voir si ça se vend
Et un peu de chauvinisme tant qu´à faire: Pour un espagnol naturalisé français qui a grandi en Espagne entre 1947 et 1967 il y a de nombreux recoins où on prend son pied par partie double. Rentabilité du bilingue, quoi