Dans la rue des bars qu'il fréquentait du temps de la guerre, il tombe amoureux de Tien, jeune guide touristique qui se croit orpheline. Leur histoire d'amour sera mémorable et incandescente. Morceau par morceau, l'auteur reconstitue le passé de chacun en jonglant avec les ressorts de la tragédie classique. Dans ce livre. Butler interprète comme d'habitude avec virtuosité plusieurs voix mais le récit, très actuel, semble clore son expérience si particulière de l'amour et de la guerre.

On plonge directement, au coeur de leur histoire,cela peut-être déroutant. Moi, cela m'a plu d'être en prise directe. Ensuite, par petites touches, on apprend leur rencontre, leur passé. C'est un roman à deux voix. On partage un instant avec Ben, son vécu, son ressenti, ses pensées et ensuite on bascule vers Tien. J'aime beaucoup la vision qu'à Tien de l'amour. Elle la ressent à travers le prisme d'une histoire de dragon et de princesse que sa grand-mère et sa mère lui ont raconté. Cela aurait plus être une simple et belle histoire d'amour.C'est sans compter, les traces même les plus innattendus que laisse une guerre derrière soi. BEN en paiera le prix fort ! J'avais beaucoup aimé ce livre lors de sa première lecture, il y a 4 ou 5 ans. C'est la première fois que je relie un livre et je n'ai pas été déçu.

Biographie de l'auteur : Robert Olen Butler est né en 1945 dans l'Illinois. Parti au Viêt-Nam en 1971 comme interprète pour l'armée américaine, il poursuit une oeuvre fortement imprégnée par la guerre. Mais il y a peu de descriptions de combat, car la lutte que mènent ces personnages, consiste d'abord à dompter leur mémoire douloureuse. Il a eu le prix Pulitzer en 1993 pour son roman 'Un doux parfum d'exil'. Son dernier roman vient de sortir : "Meilleur souvenir" toujours aux éditions Rivages.

Par Anjelica

Extrait :

Je me suis mise à la tâche que mes mains connaissent si bien. Mais il y avait tant de choses dans ma tête. Mes souvenirs. Tels qu'ils ont toujours été, certains sont nets. D'autres, non. Ma mère est nette, d'une certaine façon. Je pensais à elle en préparant le thé. Je me couchais auprès d'elle parfois, nous dormions et je ne me souviens pas de la première fois où j'ai posé la question. Peut-être que je n'ai jamais rien demandé sur mon père. Peut-être que c'était une chose qu'elle m'a racontée avant que j'aie eu l'occasion de m'en rendre compte. Mon père était soldat et il était mort à la guerre. C'était tout ce que j'avais à savoir.

couverture
Éditions Rivages - 185 pages