Non seulement l'écriture est froide, saccadée et impersonnelle, mais les récits sont autant de caricatures, poussées à l'extrême, des tensions filiales.
De la rivalité à la possession, de la folie à la perversion, tous les récits relatent des relations malsaines et dérangeantes. Bien sûr la littérature est aussi là pour bousculer les esprits, elle doit être provocatrice. Mais ici, la gratuité m'a semblé prendre le dessus sur la qualité. Rien à faire, plus j'avançais dans le recueil, plus les récits m'agaçaient.
Des dix-neuf nouvelles, seules trois sont parvenues à m'émouvoir... et encore...
Ce recueil n'était décidément pas fait pour moi.

Les critiques bien plus enthousiastes de Cuné, Laure, Sylvie, Tamara et celle plus nuancée de Carol[line]. Comme quoi, je suis vraiment peut-être passée à côté de quelque chose... :-/

Extrait :

À trois ans, il a fallu les emmener pour la première fois à l'école. Jusque là on s'était débrouillés avec la berline de mon mari, mais il avait choisi son jour pour être en déplacement, je vous jure ! C'est moi qui ai préparé les filles, elles étaient levées depuis six heures, surexcitées à l'idée d'étrenner leur cartable. Elles avaient échangé leurs robes et se chamaillaient à cause d'une petite barrette, j'ai été obligée de la casser en deux pour finir. Du coup elles ont pleuré, refusé de déjeuner, de s'habiller, refusé de marcher jusqu'à la voiture. Je me suis battue avec celle en D, qui s'agrippait aux coussins du canapé. J'ai dû la porter, moi qui souffre du dos. Et là, loi des séries oblige, ça n'entrait pas dans ma mini-Smart. J'ai essayé d'en faire passer une dans le coffre mais il était encombré par les poussettes. Je les ai finalement assises l'une sur l'autre à la place du mort, ça criait tant que ça pouvait, je n'entendais rien de la radio. Ça roulait bien pour un matin. J'ai ouvert la portière, et j'ai jeté celle du dessus sur le périphérique. Et j'avoue ne pas être très contente de mon geste parce que j'ai jeté la plus sage.

couverture
Éditions Fayard - 161 pages