Aidée de sa soeur Amanda elle commence à trier les manuscrits des revues où un article lui est consacré, ses prix, ses disques, tout ce qui était son univers dans lequel il s'enfermait pour écrire. Ce passé va la rattraper plus qu'elle ne le croit. Toutes ces choses ayant appartenu à Scott vont ouvrir une brèche en elle et la faire voyager dans le passé, un passé qu'elle avait pourtant si bien enfoui au plus profond d'elle-même.
Avec l'irruption d'un fou se croyant investi de la mission de récupérer les écrits de son auteur favori et de la catatonie d'Amanda, Lisey va jouer au nard avec Scott, un nard qu'il avait pris soin de préparer avant sa mort et qui va la conduire à Na ya Lune, le territoire magique dans lequel Scott allait puiser son inspiration. Là elle va comprendre qui était réellement l'homme qu'elle aimait plus que tout au monde et surtout l'enfant qui a fait l'homme qu'il était.
Un roman fort, très fort. Un de ses meilleurs (à mon humble avis bien sûr, chaque fan de Stephen King ayant SON meilleur roman). Entre l'imaginaire et la biographie, on sent qu'il y a une grande part de lui-même, le personnage quasi central étant un écrivain à succès. Un roman très personnel aussi, peut être introspectif, sur les sources de l'imaginaire d'un écrivain, de ses propres sources car on imagine très bien Stephen King allant méditer au bord du lac de Na ya Lune. Il y a aussi la folie, celle qui est créatrice mais tellement risquée tant la tentation d'y sombrer est grande et tout cet amour entre Lisey et Scott qui ne peut être que tout l'amour que Stephen King porte à Tabitha. Un chef d'oeuvre à lire de toute urgence.
A noter que cette année l'association des auteurs de romans policiers américain "Mystery writers of America" lui a décerné le titre de "Grand Master", après qu'il ait reçu la médaille de la National Book Foundation pour sa remarquable contribution à la littérature américaine.
Son prochain roman à venir (la traduction doit être juste terminée) sera publié en 2008 toujours par Albin Michel sous le titre de Blaze. Il serait un manuscrit "retrouvé" de feu Richard Bachman écrit en 1973 et remanié par Stephen King...
Du même auteur : Cujo, Misery, Juste avant le crépuscule
Par Arsenik_
Extrait :
Des fois elle passait un jour entier sans penser à lui ou sans qu'il lui manque. Et pourquoi pas ? Elle avait une vie bien remplie, et vraiment, il avait souvent été difficile à supporter et difficile à vivre. Un cas, auraient dit les Yankees vieux de la vieille comme son propre vieux Pa. Et puis voila qu'un jour arrivait, un jour de grisaille (ou un jour de soleil) où il lui manquait si violemment qu'elle se sentait vide, plus une femme du tout, rien qu'un arbre mort empli du vent froid de novembre. C'était ainsi qu'elle se sentait en ce moment, avec l'envie de hurler son nom, de hurler très fort pour le rappeler à la maison, et son cœur se souleva à la pensée des années à venir, et elle se demanda à quoi l'amour était si bon si c'était pour en arriver là, à éprouver seulement dix secondes de ça.
Éditions Albin Michel - 566 pages
Commentaires
mercredi 20 février 2008 à 14h30
Tu me tentes bien, moi qui ai eu ma longue période Kingoise et l'avait un peu délaissé ces dernières années (depuis la fin de La Tour Sombre, en fait)...
mercredi 20 février 2008 à 15h40
Je ne connais pas du tout Stephen King. En fait, si, j'ai lu un seul roman de lui, mais je pense que j'étais beaucoup trop jeune et ça m'a sérieusement refroidie, si je puis m'exprimer ainsi. Une amie m'a fait lire Carrie alors que j'avais à peine 14 ans et du coup, j'en ai fait des cauchemards et je n'ai plus jamais osé retoucher à un roman de Stephen King.... à voir le nombre de fan, je vais finir par me demander si je ne passe pas à côté de quelque chose !
samedi 23 février 2008 à 15h30
Tamara> quelle belle occasion pour le retrouver !
Pimpi > oui c'est vrai que 14 ans c'est un peu jeune pour commencer King, surtout avec Carrie qui n'est pas le plus soft. Avec celui ci aucun risque de cauchemar
lundi 15 septembre 2008 à 16h14
Joli billet et quel plaisir de trouver Lisey sur ce blog... j'ai vraiment adoré ce livre, et je suis tout à fait d'accord avec vous, c'est un des meilleurs romans de Stephen King : la dimension humaine, intime de ce roman lui donne une profondeur troublante.
J'en avais parlé sur mon blog il y a un certain temps : http://aiglures.over-blog.com/artic...
et mon billet était tout aussi élogieux !
Vraiment, j'aime Biblioblog ;).
A bientôt !
mardi 26 octobre 2010 à 14h14
Je suis déçue, car je n'ai vraiment pas accrochà à l'histoire de Lisey, pourtant j'aime assez Stephen King. Mais décidément, ses derniers opus me déçoivent quelque peu (Cellulaire, etc...). Mais Je pense que je vais retenter Lisey, on ne sait jamais, vu l'article élogieux, ça ne peut pas être si mal que ça...