Voici l’histoire de cet être d’exception qui nous est contée par un trompettiste qui l’accompagne sur l’Océan pendant cinq ans. Un monologue, d’abord écrit pour le théâtre (quelques didascalies en font foi), mais qui pourrait aussi bien être un court roman. On y apprend les circonstances étranges de la découverte du piano par Novecento. On découvre ses fantaisies et sa philosophie. On le voit en duel avec le roi du jazz. Le tout prétexte pour parler d’amitié, de raison de vivre, de musique… et d’Océan.
J’avais adoré l’Océan Mer de Baricco. Je n’oserais pas dire que ce court récit m’a fait le même effet, mais tout de même, quelle plume ! Ça coule de source, comme une mer à la fois calme et vivifiante. Il fait naître les personnages les plus loufoques et sans leur faire perdre leurs couleurs il arrive à les rendre familiers au point où tout cela semble aller de soi. À découvrir…

Du même auteur : Océan Mer, Soie, City et L'âme de Hegel et les vaches du Winsconsin, Mr Gwyn

Par Catherine

Extrait :

Celui qui est le premier à voir l’Amérique. Sur chaque bateau il y en a un. Et il ne faut pas croire que c’est le hasard, non… ni même une question de bonne vue, c’est le destin, ça. Ces types-là, depuis toujours, dans leur vie, ils avaient cet instant-là d’écrit. Même tout petits, si tu les regardais dans les yeux, en regardant bien, tu la voyais déjà, l’Amérique, elle était là, prête à bondir, à remonter le long des nerfs ou du sang ou je ne sais quoi, et puis, dans ce crie (il crie), L’AMÉRIQUE, elle était déjà là, dans ces yeux, ces yeux d’enfant, déjà là tout entière, l’Amérique.

Là, qui attendait.

Celui qui m’a appris ça, c’est Danny Boodman T.D. Lemon Novecento, le plus grand pianiste qui ait jamais joué sur l’Océan. Dans les yeux des gens, on voit ce qu’ils verront, pas ce qu’ils ont vu. Il disait ça : ce qu’ils verront.

couverture
Éditions Folio - 87 pages