Jérusalem, de nos jours, un vendredi
Une explosion ébranle le Mont Moriah, plus connu sous le nom de Mont du Temple ou Haram esch-Sharif. Quelques instants plus tard, un groupe d'hommes armés sort, emportant avec eux une caisse. Pris sous le feu des services de défense Israëliens, ils ripostent et prennent la fuite en hélicoptère.

Jérusalem, trois jours plus tard
Razak ben Ahmed ben al-Tahini est mandaté par le Waqf (le conseil musulman administrant le Mont du Temple) pour faire la lumière sur le vol du vendredi. Il s'associe avec Graham Barton, un archéologue expert en antiquités juives. A eux deux, ils vont devoir jouer avec la diplomatie et les tensions politiques qui ne cessent de s'accroître et comprendre ce que contenait le coffret dérobé dans cette salle secrète. Une crypte, cachée sous le Mont du Temple. Contenant encore neuf ossuaires.
Mais que contenait celui que les voleurs ont pris...?


Un roman distrayant et bien ficelé.
Voilà en quelques mots mon impression.
L'histoire est relativement classique, mais l'auteur laisse entendre qu'il en a conscience et joue avec ça pour amener quelques nouveautés.

Dès les premières lignes, j'ai pensé à Dan Brown en espérant de tout cœur qu'on allait pas encore avoir droit au coup du prêtre assassin et des complots catholiques au sein du Vatican.
Au final, il y a bien quelques embrouilles vaticanes, mais le voile est très vite levé sur les motivations et les méchants sont clairement identifiés... Du moins du côté Romain. Bien sûr l'auteur garde quelques cartes en main, sinon ce n'est plus amusant.

J'ai beaucoup aimé les descriptions des travaux des deux scientifiques ainsi que de l'archéologue à Jérusalem. De même, le climat de tension et de fanatisme qui règne dans la ville sainte est à mon sens (pour quelqu'un qui n'y a jamais mis les pieds) très bien rendu. A tel point que parfois on a envie de prendre un des personnages et de le secouer pour lui montrer que les raisonnement qu'il croit justes sont peut-être tout aussi faux que ceux qu'il conspue. Bref, la religion...

Une très bonne critique sous-jacente en tout cas de ce climat particulier où les trois religions s'affrontent pour un enjeu identique. Et où la politique n'est a priori pas si séparée de la religion qu'on voudrait nous le faire croire.

Enfin, il y a bien sûr l'enquête autour de cet ossuaire volé. Bon, c'est sans surprise à ce niveau là. Mais je dois dire que les explications et les interprétations fournies par l'auteur à travers ses personnages sont pour moi tout à fait crédibles et auraient une certaine valeur théologique... En même temps, je ne suis pas non plus un expert en la matière... Mais le cours d'histoire est intéressant.

Au final, un très bon moment de lecture, même si le roman n'est pas transcendant. Une excellente distraction avant de se plonger dans des lectures plus « sérieuses » et surtout le pacte de lecture est respecté (enfin, pour moi).

Par Cœur de chene

Extrait :

Razak, le Syrien, et Farouq responsable des Waqf visitent le lieu du vol

« Brusquement, une voix retentit de l'autre côté de la brèche.
Messieurs. Pouvez-vous m'accorder un instant ?
Razak et Farouq se retournèrent vers un homme d'une cinquantaine d'années dont la tête venait d'apparaître devant eux. Une tignasse de cheveux bruns indisciplinés encadrait un visage pâle et ridé par le soleil.
Excusez-moi. Parlez-vous anglais ?
L'étranger s'exprimait avec un accent anglais quelque peu maniéré.
Oui
Razak le rejoignit en deux enjambées.
Merveilleux, sourit l'inconnu. Ça va faciliter les choses. Mon arabe est un peu rouillé.
Farouq donna un coup de coude à Razak.
Qui êtes-vous ?
Mon nom est Barton.
L'homme s'avança dans la brèche.
Graham Barton. Je...
Le Gardien offusqué leva ses grosses mains.
Comment osez-vous pénétrer dans ce lieu saint !
Barton s'immobilisa, comme s'il venait de prendre conscience qu'il se trouvait au milieu d'un champ de mines.
Je suis désolé. Mais si vous me laissez...
Qui vous a permis d'entrer ?
Razak repassa devant Farouq pour interdire l'accès à la crypte.
Le commissaire de police israélien. Il m'a envoyé vous aider.
L'homme sortit une lettre à en-tête de la police.
Un Anglais !
Farouq gesticulait de plus belle.
- Ils envoient un Anglais pour nous aider. Après ce qu'ils nous ont fait ! »

Le secret du dixième tombeau
Éditions France Loisir - 626 pages