Mélie est une douce septuagénaire vivant à la campagne. Au début du roman, elle est en effervescence car elle va avoir avec elle Clara sa petite-fille durant toutes les vacances d'été. Elle prépare tout pour que ce moment se déroule bien. Elle décide de laisser de côté les mauvaises nouvelles potentielles, comme un problème de santé. Zut !! On verra cela plus tard.

Barbara Constantine nous livre un roman amusant, touchant. Souvent on pousse un soupir aux doux souvenirs nostalgiques de notre enfance. Car qui n'a pas en mémoire ce délicieux moment du ramassage de fraises dans le jardin et en avoir gobé quelques unes ni vu, ni connu ?

Ce roman champêtre est aussi une belle galerie de portraits : Mélie à elle seule vaut le détour, mais que dire du vieux Marcel, l'as de la mécanique, pas dupe pour deux sous des étranges pannes provoquées par Mélie pour le faire sortir de sa maison de retraite. S'agirait pas qu'il s'encroûte, le Marcel !! Il ne faut pas oublier Fanette, la mère de Clara, Bello son parrain et sa bande de filleuls musiciens. J'en passe et des meilleurs.

J'ai aimé ces personnages, les souvenirs d'enfance offerts à Clara, ceux des adultes pas tristes non plus et surtout qu'ils n'empêchent pas d'aller toujours de l'avant, les ballades à vélo, les séances de toile d'araignée, la cabane dans les arbres, et aussi l'idée fort sympathique qu'a eu l'auteur de faire parler certains meubles de Mélie. C'est qu'ils en ont à raconter eux-aussi sur cette pétillante grand-mère !! J'aurai même aimé entendre ce qu'aurait pu nous conter le tandem de Mélie. A mon avis, il doit bien en connaître un sacré rayon.

Tout est doux, tendre, divertissant, frais à souhait et toujours sans chichis. Encore une lecture que l'on fait avec un sourire amusé accroché aux lèvres. Et cela fait un bien fou.

Du même auteur : Allumer le chat ! et Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom

Dédale

Extrait :

On va attaquer le toit de la cabane. C'est le plus dur. Si tout va bien, on devrait avoir fini cet après-midi. Il restera encore plein de choses à faire, mais ce sera moins urgent. On pourrait peut-être dormir dedans la nuit prochaine, si le temps en se met pas à l'orage ? Ils sont un peu pressés. Antoine ne reste que quelques jours.
Mélie les appelle pour le petit déjeuner. Elle ajoute qu'il y a une très belle épeire qui est en train de tisser, près du rosier blanc, et que ça vaut vraiment le coup d'oeil !
Elle a installé quatre chaises comme pour le spectacle. Et elle a branché la caméra vidéo.
- Dégrouillez-vous, les enfants, elle a déjà commencé.
Clara entraîne Antoine. Il ne sait pas ce qu'est une épeire, alors il ne proteste pas encore. Il s'assied près de Clara. Quand il réalise qu'il s'agit d'une araignée, il sent monter une bouffée d'anxiété. Elles ont dû oublier qu'il était phobique ! Mais Clara prend sa main et lui parle tout bas. T'inquiète pas... Ça craint rien du tout, surtout à cette distance... oui, mais... Je te dis que ça va, Antoine ! ... OK, il veut bien la croire. Tu ne penses pas quand même que.. ? Bon, d'accord, il la croit... C'est vrai que cette araignée a l'ai de ne s'occuper que de son travail, finalement... Elle ne fait pas du tout attention à eux... C'est fou la vitesse à laquelle elle fabrique ses fils.... et.... toutes ses pattes qui travaillent en même temps... on dirait vraiment qu'elle tricote... C'est marrant.
Il approche un peu plus sa chaise. Pour mieux voir.
Marcel arrive.
- C'est quoi le programme ? On se fait une petite toile, c'est ça ?
Ça les fait sourire.
Il bougonne qu'il n'a pas que ça à faire, mais s'assied quand même.


Éditions Calmann-Lévy - 244 pages