À la fin du dernier épisode, Cath Velis et son équipe avaient décidé d'enterrer les pièces de l'échiquier de Montgalme pour assurer la paix planétaire (rien de moins...). Mais voici que, 20 ans plus tard, la Reine Noire refait surface... Un nouveau jeu vient de commencer.
Cette fois-ci, c'est Alexandra, la fille de Cath et Alexander Solarin, que revient la difficile tâche de mener cette nouvelle partie. Convoquée à l'anniversaire de sa mère, qu'elle n'a pas vu depuis quelques années, elle débarque dans la maison familiale du Colorado. Mais le comité d'accueil ne correspond pas vraiment à ce qu'elle attendait : la maison est vide, sa mère a disparu après lui avoir laissé d'étranges messages codés, et des invités pour le moins inattendus frappent à la porte. Très vite, Alexandra comprend que rien ne sera simple et que chaque protagoniste est une pièce de l'échiquier. Mais qui appartient à quelle équipe? Et elle-même, joue-t-elle chez les noirs ou les blancs?
Comme dans Le Huit, Katherine Neville alterne l'intrigue principale avec des épisodes se déroulant près de 200 ans auparavant. C'est l'occasion pour elle de mettre en scène des personnages historiques, comme Talleyrand ou Lord Byron, et d'expliquer l'origine de ce jeu tant convoité.

J'étais très impatiente de lire cette suite, car je gardais un souvenir très précis et agréable du précédent roman (bien que l'ayant lu il y a plus de 5 ans). Dans Le feu sacré, on aurait dû donc retrouver les éléments qui avait fait le succès du Huit : une intrigue rythmée, de la stratégie, des rebondissements, des liens avec l'Histoire, un peu de fantastique etc... De ce point de vue là, Le Feu Sacré a donc théoriquement les ingrédients pour rallier à ses côtés ceux qui avaient aimé les premières aventures de Cath Velis.
Et pourtant, même si cette lecture est agréable, je n'ai pas été renversée. Il y a d'abord un problème de traduction évident; certains passages sont poussifs et mal écrits. Toute la partie se déroulant au XIXe manque de rythme et contient des longueurs inutiles. Enfin, et c'est le plus gênant pour ce type de roman, la fin est extrêmement décevante. Sans crier gare, Katherine Neville sombre tout à coup dans le roman à l'eau de rose, une morale pour midinette à la recherche du prince charmant... Je veux bien que l'amour soit la plus belle chose au monde, mais bon... quel cliché !

Vingt ans donc, pour écrire cette suite. Peut-être aurait-il fallu finalement vingt ans de plus pour que l'ensemble soit à la hauteur des espérances.

Du même auteur : Le Huit, Le cercle magique

Laurence

Extrait :

La dernière partie que j'avais disputée en Russie, cette partie abominable dont ma mère m'avait déposé la réplique, il y avait quelques heures seulement, entre les cordes de son piano, était une variante universellement connue dans le monde échiquéen de la Défense indienne du Roi. Si j'avais perdu la partie, dix ans plus tôt, c'est parce que j'avais commis une gaffe après avoir pris un risque beaucoup plus tôt dans la partie. Un risque que je n'aurais jamais dû prendre, puisque je ne pouvais pas savoir toutes les répercussions que ce geste entraînerait.
Quel était le risque que j'avais pris au cours de cette partie? J'avais sacrifié ma Reine noire.
Et à présent, je savais sans l'ombre d'un doute que, quel que fût celui ou ce qui avait assassiné mon père il y a dix ans, le sacrifice de ma Reine noire en début de partie, ce gambit, avait joué un rôle déterminant. C'était un message qui revenait nous hanter aujourd'hui. À cet instant, quelque chose m'apparut aussi clairement que les cases noires et blanches de l'échiquier.
Ma mère était en grand danger, peut-être autant que mon père il y a dix ans. Et elle venait tout juste de me transmettre l'allumette enflammée.


Éditions Le cherche midi - 463 pages