Je me souviens de ma mère se comparant parfois à un rocher aux arapèdes quand nous étions enfants... L'arapède, appelé aussi chapeau chinois, est un coquillage connu pour son adhérence, et bien malin est celui qui parvient à le décrocher de l'endroit où il est logé. En choisissant ce titre, Caroline Martin-Prades annonce la couleur : Delphine, amoureuse de l'amour, ne peut supporter d'être éloignée physiquement d'Alex; pour elle l'amour doit être exclusif, possessif, entier. Malheureusement, Alex, en couple au moment de leurs retrouvailles, n'est pas aussi sûre de ses sentiments. De passions en disputes, d'éloignement en réconciliations, Delphine va grandir, se découvrir et apprendre à s'aimer.

Avec L'arapède, Caroline Martin-Prades parle de la difficulté d'aimer réellement, des pièges de la passion finalement assez éloignée du véritable amour. Ici, le couple est formé par deux femmes, mais c'est assez anecdotique. En effet, L'arapède n'est pas un roman ciblé pour les gays ou lesbiennes et l'auteure montre bien que les ressorts de la passion sont identiques, que l'on soit homosexuel ou hétérosexuel. L'histoire plaira sans doute à ceux qui aiment les romans sentimentaux, quelque soit leur attirance sexuelle. Mais pour tout dire, n'étant pas une aficionado de ce genre littéraire, je n'ai pas été séduite par ce récit. Je l'ai trouvé trop "premier degré" et j'aurais aimé une écriture plus ample et étofée.  Je remercie malgré tout Caroline Martin-Prades de m'avoir ainsi confié son premier roman.

Laurence

Extrait :

La voix d'Alex résonna dans le couloir. Delphine écoutait à peine son interlocutrice. Son attention guettait les pas qui se rapprochaient. Elle entrevit une silhouette, alors elle se tourna brusquement du côté opposé, pour se cacher. Alex ressortit tout en continuant de parler. Delphine reposa le combiné et ferma les yeux. « Sa coupe de cheveux est la même. »
Elle prit une large inspiration et se dirigea vers son bureau où Alex et Alain, assis sur les fauteuils du coin réception, discutaient.
- Quelle surprise! s'exclama Alex. Tu es donc revenue parmi nous?
Elles s'embrassèrent. Delphine se sentit soulagée par cet accueil, même si sa nervosité persistait. Elle regardait Alex à la dérobée. C'était bien elle. Toujours cette coquetterie dans l'œil, ce port de tête altier et ces lèvres... Comme elles étaient sensuelles! Elle l'avait oublié. Elle ne s'en était pas rendue compte la première fois. De quoi s'était-elle rendue compte la première fois?


Éditions Les Nouveaux Auteurs -  126 pages