Sicile, 1947.
Giuseppe va de village en village avec sa camionnette et son matériel. Il est projectionniste itinérant et vit des rêves qu'il a et du plaisir des autres.
Et surtout, il vit pour ce moment spécial, juste après la séance, lorsqu'il enclenche une vieille bobine contenant un film inconnu. Du moins, un extrait de film, car la bobine est abîmée.
Mais en fin connaisseur, il sait toute la valeur de ce qu'il a entre les mains. Quelque chose d'unique. Et sa vie se résume à une succession de villages, de films et à ces dix petites minutes volées au public, après la séance, où il projette ce mystérieux film encore et encore. Un film sur lequel on voit très nettement des êtres fantastiques, un centaure et un faune. Trop nettement pour la qualité des effets spéciaux de l'époque.
Un soir, il rencontre Vito, un jeune homme fortement touché par le film qui va rapidement se prendre d'amitié pour Giuseppe. Et lui ouvrir les portes d'un tout autre univers.

En quelques planches, Eric Stalner nous fait voyager dans le temps, jusqu'à la Sicile de l'après-guerre qu'il peint à travers les yeux de Giuseppe et des films projetés. Mais bien vite on s'éloigne de l'aspect historique pour partir dans le conte fantastique en passant par la chasse à l'homme. Le récit, servi par un dessin fouillé, nous entraîne dans la Sicile profonde, à la suite de Giuseppe en quête de réponses et de Vito en quête d'identité.
L'histoire se développe lentement, pierre à pierre, et si l'intrigue part rapidement elle met du temps à prendre de l'ampleur.

Pourtant, le récit reste intéressant. Troublant, du point de vue des personnages. Les informations sont distribuées avec parcimonie, peut-être un peu trop, ce qui bride légèrement le développement de l'histoire.
Ce volume est clairement un volume d'ouverture qui ne fait qu'attirer le lecteur en lui faisant miroiter beaucoup dès le départ et patienter ensuite jusqu'au final pour réellement le prendre au piège de l'histoire et lui faire attendre le tome suivant avec impatience.

Un ouvrage qui se révèle lentement, mais qui tient toutes ses promesses sur la fin, faisant présager énormément de choses pour la suite de l'histoire.

Extrait :

Vito Tome 1

Vito
L'autre côté (Vito t.1) - Eric Stalner - Editions Glénat - 48 pages.