Ce roman raconte l'histoire de Qwilleran (que tout le monde appelle familièrement Qwill). Il vit dans une grange de forme octogonale avec ses deux chats siamois, Kok et Yom Yom. Il rédige des chroniques dans un journal local du comté de Moose, dans lesquelles il met en scène les félins avec qui il vit. Tout ceci se passe dans une contrée imaginaire, à 60 km au nord de tout.

Côté intrigue, il est au départ difficile de voir vers où le roman nous emmène. Cela démarre pour la découverte d'un coffre dans les fondations d'une ancienne bouquinerie. Tout le monde s'attend à y découvrir une fortune, mais il est vide. Pourtant, fausse piste, il ne sera plus question du coffre. Puis il est question de la découverte d'un cadavre sur la propriété de Qwill. Là encore, cet élément est vite laissé de côté.

Ce qui est au cœur de l'intrigue, ce sont les fêtes du bicentenaire de la vie de Brrr. A cette occasion, Qwill doit monter un spectacle autour de la terrible tempête de 1913 qui a marqué tout le pays. Entre négociations pour trouver une assistante adéquate et le retour d'une figure de la petite ville à cause de velléités immobilières, c'est l'ambiance d'une petite ville de province américaine qu'on découvre.

Si l'ouvrage est classé dans la collection grands détectives, l'intrigue policière n'a ici que peu d'intérêt et n'intervient qu'en toute fin de roman. L'ambiance de la ville de province, assez plaisante au départ, est néanmoins lassante et la romancière n'arrive pas faire rebondir son histoire pour raviver l'intérêt du lecteur. Les chats et les dindons du titre sont également trompeurs : l'un des chats est en effet au cœur de l'intrigue, mais parce qu'il pousse des cris particuliers dès qu'un meurtre est commis. En revanche, pour ce qui est des dindons, je me demande encore quel est leur place dans cette histoire. Un roman pas déplaisant, en trompe-l'œil mais qui n'a pas réussi à retenir mon attention sur sa (courte) longueur.

 Yohan

Extrait :

On était jeudi. Le moment était venu d'écrire ses mille mots pour "La plume de Qwill" et la tête de Qwilleran était vide d'idées. Ce qui signifiait qu'il fallait recourir au système Koko. Il cria "Livre !" et le chat arriva en courant, bondit sur une étagère, renifla les reliures et choisit un titre qu'il fit tomber de l'étagère. Cela le thème de la chronique.
Qwilleran aurait été le premier à admettre que e système était ridicule... mais il était simple et il fonctionnait. Il faisait plaisir à Kok et offrait un défi à Qwilleran, qui se vantait de pouvoir écrire il le mots sur n'importe quel sujet ou sur rien.

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Le chat qui parlait dindon de Lilian Jackson Braun - Éditions 10/18 - 203 pages
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marie-Louise Navarro