À contre-cœur, elle se résout à emprunter un livre au hasard (ce sera Robinson Crusoe), et en sortant de la bibliothèque, elle réalise que si l'acte d'emprunt la rebute toujours autant, l'ambiance du lieu lui plaît beaucoup. Elle décide donc d'y retourner dès le lendemain. Là, elle fera la connaissance d'un vieux monsieur, bibliomane et signopaginophile comme elle. Au fil des jours, leur complicité grandit.

Maya a longtemps partagé ce plaisir de la lecture avec son père avant qu'il ne meure brutalement dans un accident de voiture. C'était lui qui assurait le rituel de la lecture du soir ; lui qui avait ouvert les portes de ce monde fantastique des romans d'aventures. Alors depuis l'accident, même si elle continue de lire avec avidité, elle ne peut se résoudre à finir les romans et préfère laisser son imagination prendre le relais. Il faudra que le mystérieux vieux monsieur entre dans sa vie pour qu'elle accepte de faire enfin le deuil.

Bien sûr, dès les premières pages, on comprend qui est ce vieux monsieur. Mais qu'importe si l'intrigue est cousue de fil blanc, là n'est pas l'essentiel. Dans ce court roman, les auteurs parlent de transmission intergénérationnelle, de relations familiales et de résilience. Mais ils signent surtout une ode à la lecture, à ce plaisir intime et intense, et à ce bonheur que l'on éprouve de le partager avec d'autres grands lecteurs.

Laurence

Extrait :

- Comment faites-vous pour finir vos livres ?
- Il est toujours difficile de terminer un livre. Au fur et à mesure que l'on avance dans l'écriture, on sait que l'on s'achemine inexorablement vers la fin et que ce sera forcément un déchirement.
- Mais à quel moment estimez-vous que l'histoire est finie et comment savez-vous si la fin que vous avez choisie plaira aux lecteurs ?
- Je termine un livre quand je pense avoir accompagné les personnages au plus loin et qu'il est donc temps, pour moi, de les abadonner. Quant à savoir si la fin choisie plaira à mes lecteurs, je ne me pose pas la question. C'est au lecteur de prendre le relais, d'en décider.

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La fille qui n'aimait pas les fins de Yaël Hassan & Matth7ieu Radenac - Éditions Syros - 220 pages