Biblioblog

Décidément, c'est l'année de Port-Royal dans mes lectures puisque je retrouve ce lieu emblématique dans Les ruines du ciel de Christian Bobin.
Ici, cet auteur qui m'enchante de plus en plus nous distille à sa façon ce qui lui vient de ses lectures sur Port-Royal, entre quelques notes de Bach et ses observations sur la fulgurance, la beauté de la vie. Et comme toujours il y met la manière, cette façon très poétique de regarder le monde.
Aurait-il lui aussi comme ces Messieurs et Dames de Port-Royal atteint la grâce ?

Été 2000, dans son petit appartement niçois, Magali récure, lave, nettoie au rythme des chansons françaises des années 60. L’idée d’un grain de poussière sur une étagère la rend malade. A l’étage au-dessus, Angèle prépare le repas pour son affreux mari Jean-Robert, un peintre raté, défiguré par un incendie, tandis qu’au rez-de-chaussée, la propriétaire de l’immeuble, Lisianne, s’ennuie en attendant le retour de son mari. Mais la vie apparemment tranquille du petit immeuble va se retrouver chamboulée par la découverte du corps calciné d’une jeune femme qui tentait de fuir l’incendie qui ravageait la garrigue.

Dans les labyrinthes de l’âme humaine

Il y a une chose commune entre Les neuf consciences du Malfini et Trois femmes puissantes : ce sont les oiseaux. Cham-Oiseau en fait le sujet de ses neuf consciences, Marie Ndiaye, elle, les fait traverser chacune de ses trois histoires.
Ce ne sont pas des « malfinis » ici, mais une buse qui s’élève au-dessus de Rudy, le mari de Fanta, et qui « lui écorche le front au passage », et des corbeaux « noir et blanc volant bas » dans l’histoire de Khady, et enfin c’est le père de Nora lui-même qui, perché dans un flamboyant évoque un grand vautour « aux ailes repliées sous la chemises » dans la première histoire.
Est-on dans le fantastique ou dans le réel ? Comme souvent chez Marie Ndiaye il y a « des symptômes d’étrangeté », on se tient à la frontière, dans une fable ou un conte, mais qui dit beaucoup de la réalité de certaines femmes et de leurs destinées.

« Des choses sur nous »

Peut-on écrire un roman familial ? Faut-il le faire pour se débarrasser du passé ? Quelles incidences peuvent avoir un récit autobiographique sur sa famille ? L’enfance marque-t-elle l’écriture d’un auteur de manière indélébile ?

La biographie est un genre littéraire complexe : comment décrire la vie d'une personnalité sans tomber dans la panégyrique, ou dans la dénonciation ? Et quelles sont les raisons, plus ou moins avouables, qui poussent à choisir tel sujet plutôt qu'un autre ?
C'est le sujet de ce roman qui, plus qu'une simple biographie (car ce n'en est clairement pas une), est une approche de cette relation ambigue entre le biographe et son sujet.