Biblioblog

Paris... quel sujet inépuisable pour les images et pour les mots! Philippe et Martine Delerm s'y sont attaqués à travers ce très bel ouvrage qui réunit les photos de l'une et les histoires de l'autre.

Henry Molise vit à Point Dume, dans la baie de Santa Monica. Ce quinquénaire, qui se rêvait écrivain, est un scénariste à la petite semaine. De petits contrats en romans inachevés, il supporte tant bien que mal sa femme et sa progéniture (trois fils et une fille, tous jeunes adultes). Henry rêve de tout basarder pour s'offrir une escapade à Rome. Quand le roman commence, Henry rentre péniblement chez lui pour découvrir une espèce de monstre canin échouée sous ses fenêtres.

Mais pourquoi donc allai-je m'embarquer dans cette galère? Moi qui ne vais jamais chez le coiffeur, moi qui - les rares fois où j'y suis obligée - emporte avec moi un livre pour ne pas être saoulée par les conversations insipides, pourquoi ai-je choisi de lire ce roman? Il était pourtant tellement évident que ce livre n'était pas fait pour moi...

Vous aurez sans doute remarqué que depuis quelques mois, je m'intéresse à ces romans qui parlent de livres et d'édition. Il était donc logique que je me tourne vers Première Ligne puisqu'il a reçu il y a bientôt 10 ans le Prix Goncourt des lycéens et que son auteur est également éditeur.
Première ligne pourrait être le pendant inversé du Vertige des auteurs de Georges Flipo. Au lieu d'être du côté des aspirants écrivains, nous suivons au plus près le parcours de Cyril Cordouan éditeur d'une maison parisienne reconnue pour son exigence en matière de publication. Mais le pauvre Cyril Cordouan est las de ces manuscrits qu'il juge indigne de la Littérature et décide d'ouvrir l'association des Auteurs Anonymes.

Édouard et Charlotte, deux aristocrates, vivent dans leur paisible campagne. Ce couple chérit son union tardive, survenue après des mariages arrangés suivis de veuvages prématurés. Alors qu'ils sont tous les deux conscients que cette intrusion pourrait perturber leur ménage, Édouard persuade Charlotte de l'opportunité qu'il y a à employer pour un temps son ami le capitaine, qui est à la recherche d'une situation digne de ses compétences. Il pourra se charger de dresser un plan des environs et suggérer des aménagements. Pour sa part, Charlotte pense à faire venir Odile, sa nièce orpheline, qui ne s'épanouit pas dans sa pension. Si on peut craindre que le capitaine et Odile vont se plaire, les couples qui vont se défaire et se recombiner seront en fait tout autres.

Sylvain Vasseur est un pauvre type, un vrai : gratte-papier, il a pendant toute sa vie professionnelle, rédigé les réponses aux lettres de réclamation envoyées à son entreprise. Encore que rédiger soit un grand mot... Disons qu'il complétait une lettre type, en changeant ça et là deux trois mots pour que le tout donne l'impression de répondre à la réclamation.
Au début du roman, Vasseur vient se présenter pour la dernière fois devant son président; demain c'est la retraite forcée, une retraite un peu anticipée pour cause de restriction budgétaire. Sylvain n'a pas vraiment eu le temps de réfléchir à ce qu'il ferait de ce nouveau temps libre quand le président de sa boîte lui demande innocemment : « Alors Vasseur, c'est quoi ces grands projets, ces nouveaux horizons? Laissez-moi deviner, je suis un intuitif. [...] Vous allez écrire, je me trompe? » Et voilà comment, une question lancée en l'air va détruire la vie de ce pauvre Vasseur.

Une prophétie faite presque vingt ans plus tôt à une reine agonisant en couche peut-elle changer le monde ? Quel crédit lui accorder en tout cas ?
C'est là le noeud de cette intrigue. Et de toutes celles qu'ont fomentés Priam et Hécube, ce couple que l'histoire a maudit...

Un couple dans un quatuor.
Rien ne se crée, tout se transforme.
Que d'appariements possibles !

Edit à 18h15 : il s'agissait des Affinités électives de Goethe

En commençant Chaos calme de Sandro Veronesi, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. En tournant la dernière page, une tempête de réactions s'est levée, si le Pietro Palladini vit un chaos calme, ce n'est pas tout à fait le cas pour le lecteur.

Lorsque les jeunes ne savent plus les noms des Lunes et que les plus âgés ne veulent pas répondre de peur de s'embrouiller aussi, on se tourne vers le sage Ménéas pour qu'encore une fois, il raconte l'histoire du peuple ailé, le peuple élu...

Si vous avez aimé Allumer le chat !  de Barbara Constantine, vous aimerez sûrement son dernier ouvrage, A Mélie, sans mélo. Si vous avez envie d'une lecture qui donne le sourire, c'est le livre qu'il vous faut.

Julia, veuve et mère de deux enfants, a décidé d'affronter ses démons, ou plus exactement le seul qui occupe ses pensées : son père, qu'elle n'a pas vu depuis l'adolescence. Mais comme elle n'est pas prête à le faire seule, elle embarque avec elle sa sœur (la narratrice) et ses deux rejetons, Wilfrid - 7 ans et une propension à croire qu'il peut voler comme superman - et Jeffey - un ado autiste passionné par les baleines. Voilà donc ce quatuor étrange parti pour un étrange road-movie qui les emportera loin, chez personne.

Il y a tout juste deux ans, Cœurdechêne laissait un commentaire sur ma chronique de 1275 âmes de Jim Thompson, pour m'indiquer l'existence du roman de Jean-Bernard Pouy. Il ne m'aura donc fallu que 24 mois pour mettre la main dessus... Mais petit rappel sur la genèse de ce roman.
Figurez-vous que le titre original du roman de Jim Thompson est Pop 1280.  Si à l'époque on avait attribué cette modification à des questions de phonétiques, Jean-Bernard Pouy a décidé de mener l'enquête, par l'intermédiaire de son libraire Pierre de Gondol.