Biblioblog

Avec La vie tranchée, Bénédicte des Mazery nous offre un roman fort, poignant. C'est la grande boucherie de 14-18 rendue par un biais inattendu mais pas anodin. Un très bel hommage aussi pour tous ces poilus envoyés à l'abattoir.

Poussières pour la société, nous comptons notre vie en heures.

Edit à 18h17 : il s'agissait de Quai de Ouistreham de Florence Aubenas

Qui ne connaît pas Stephen King ?
Aujourd'hui romancier aux multiples succès, adapté au cinéma à plusieurs reprises, il est un des grands maîtres du Fantastique qui confine à l'Horreur. Goûtant peu le style du personnage, je m'en étais éloigné. Jusqu'à ce recueil de nouvelles.

C'est une belle histoire, une méditation sur la mémoire que nous offre José Eduardo Agualusa avec son dernier roman, Le marchand de passés. Journaliste et écrivain né en Angola, vivant entre le Brésil et le Portugal, l'auteur brode un conte onirique mais aussi un tableau critique de son pays d'origine, tout juste relevé une très longue période de guerre.

À la mort de sa mère Mumtaz Mahal, la princesse Jahanara devient la femme du zenana ayant le plus d'influence sur son père, l'empereur moghol Chah Jahan. Dès lors, elle va voir se développer une rivalité entre ses frères pour la succession de leur père, tandis que l'on construit le mausolée de lumière pour accueillir la tombe de Mumtaz Mahal.

Il a parcouru le monde, elle n’a jamais quitté les siens.
Tout les sépare a priori et pourtant elle va lui faire une singulière proposition…

Edit à 18h51 : il s'agissait de La demande de Michèle Desbordes

J'ai vu récemment ce roman chez mes parents. La couverture m'a attiré. L'histoire avait l'air simple des contes pour enfants et ce parfum d'étrange et de nouveauté qui enivre. Alors je l'ai pris, me disant que ça me ferait une pause agréable entre d'autres lectures. Quelque chose de frais et de léger dans un pays étranger, pour le dépaysement.
C'est ce que je croyais au départ...

Gabriel, lycéen en terminale, vient de fêter sa majorité. Voilà onze ans qu'il attendait ce moment; depuis que ses parents, le jour de l'anniversaire de ses 7 ans, lui avaient annoncé de but en blanc qu'il était adopté. À cause de cette révélation fracassante, Gabriel a oublié tout ce qui s'était passé avant et est dévoré par la colère et un sentiment d'exclusion. Pourtant, ses parents semblent réellement l'aimer, mais il y a ce doute, cette inconnue si terrifiante, alors Gabriel décide de consulter son dossier d'adoption.

Un immeuble à logements au centre-ville de Montréal: le Galant. Un de ces immeubles où s'entasse une faune disparate. Rien ne les unit, sauf cet immeuble et l'intolérable chaleur de la canicule montréalaise. Il y a le pronographe, le bédéiste japonais, le couple âgé dont la femme est mourante, le gay, son amant et sa femme colombienne, l'aveugle, la tueuse à gage, la prostituée et Claudette Abattage, un groupe de musiciens punks et séropositifs qui se préparent enfin à partir pour sa première tournée.

Travelling est avant tout un très bel objet : dans leur écrin noir, 4 livres au format poche, 4 nouvelles de la collection In Situ animée par Olivier Deck. Reliés entre eux par la thématique du travelling de cinéma, ces 4 récits explorent nos déambulations et nos souvenirs : Allée des artistes de Claude Chambard, La diagonale du square d'Anne-Marie Garat, Habana, tangente de Frédéric Villar et La voie ferrée d'Olivier Deck.

1954, une petite ville de Georgie, prise entre un passé lourd de préjugés et un présent les droits civiques des noirs commencent à être pris en compte. Sur ce terreau pas très stable, un drame éclate et les conséquences pour Cotton Point vont être dévastatrices.
C'est ce que nous raconte Pete Dexter, digne représentant du roman noir américain. A Cotton Point, tout n'est pas noir ou blanc. Bien nuances existent. Tout est question de point de vue.

Mathilde est relieuse. Elle a abandonné une prometteuse carrière de diplomate pour s'installer dans un village de Dordogne et vivre du même métier que son grand-père disparu.
Un matin, un homme d'une beauté sidérante frappe à son atelier. Il lui apporte un livre à restaurer. Il repassera en fin de semaine pour le récupérer. Mais qui peut être ce mystérieux inconnu ? Quels liens l'attachent tant à ce superbe livre de dessins et d'aquarelles ?
C'est à ces questions et à bien d'autres que Anne Delaflotte Mehdevi s'attache à répondre dans ce tout premier roman, La relieuse du gué.

C'est bien connu. Quand on veut connaître une ville, découvrir ses secrets, rien de tel que de la parcourir à pieds et à des heures variées. Jean-Paul Clébert, auteur et Patrice Molinard, photographe, ne devraient pas contredire cette proposition avec leur étonnant Paris insolite. Montez vite dans vos meilleures chaussures et suivez-les. Le voyage vaut vraiment le détour.

Alors que France 2 diffusera, mercredi 17 mars prochain, Zone Xtrème (un documentaire basé sur l'expérience de Milgram), je vous propose aujourd'hui le roman de Todd Strasser qui évoque lui aussi le processus d'obéissance chez l'individu. La vague est la version romancée d'une expérience qui s'est déroulée en 1969 dans un lycée californien. Alors qu'il vient de montrer à ses élèves un documentaire sur les camps de concentration, Ron Jones (Ben Ross dans le roman) est incapable de leur expliquer pourquoi les Allemands ont laissé de telles horreurs se perpétrer. Convaincu de l'efficacité de la pédagogie par la découverte, il décide alors de mettre ses élèves en situation.