Biblioblog

1989. Ab', fait sa rentrée en seconde. Le début de la liberté, de l'indépendance. On se regarde, on s'épie, on se compare, on se désire, on rêve. Parce que tout est encore possible et que l'on croit éternel ce bouillonnement.
2009. Monsieur Besnard est directeur marketing dans une multinationale qui fabrique des lunettes, il se prend très au sérieux. Il pense efficacité, image de marque, réputation, apparence.
Entre Ab' et Monsieur Besnard, il n'y a apparemment pas beaucoup de points communs, et pourtant…

Certains titres de livres suffisent à vous donner envie de les découvrir. C'est ce qui s'est passé avec ce recueil de nouvelles signé Luc-Michel Fouassier et publié aux éditions Quadrature.

On a tous notre Amérique à nous, faite de films, de lectures, de musiques. Des grands espaces, de la poussière, des bus Greyhound et des buildings babeliens. Pour beaucoup de grands écrivains américains, ceux que j'affectionne en tout cas, l'Amérique c'est aussi le beau rêve qui se fracasse contre la frontière, la misère, le racisme et le vide de l'existence. Si la jeune Cécile Coulon situe son roman dans une ville de l'Amérique profonde, c'est certainement qu'à l'instar d'autres écrivains non américains, elle y trouve le matériau mythique et l'espace de légende où déployer le vaste mal être qui colle à la peau de la jeune Lua, narratrice des deuxième et troisième parties de ce roman.

Krotokus I^er est le roi des animaux, la Saigneurie devant laquelle tremblent petits et gros. Mais voilà que face à son impopularité, son règne risque de prendre fin prématurément. Alors, sur la suggestion de son fidèle conseiller le chimpanzé Shita, Krotokus décide d'organiser un grand et beau mariage pour son fils Pupus. Las, la belle promise, la Princesse Papillon, est kidnappée par une meute de hyènes en furie.

Le postier Passila s'apprête à fuir le petit village de Ludovia, au pied du volcan Tipec, quelque part en Amérique du Sud. Il sait que le pire est à venir ; la menace gronde sur le village. Alors, avant de quitter définitivement ce lieu, Passila mettra sur papier ce qui a mené au chaos…

En tant que lecteur, on a tous nos écrivains fétiches, de ceux qui vous touchent dès le premier mot, dont la musique personnelle, le monde vous emportent toujours dans des contrées pleines de rêves. Pour moi, Christian Bobin fait partie de ces auteurs-là. Je me suis laissée emportée avec un rare plaisir dans les pas de son Isabelle Bruges. Que de délices encore découverts !

Sortie d'usine !, c'est un texte qui traite de la vie des ouvriers, actifs ou retraités, qui gagnent leur vie dans des conditions de travail souvent difficiles. Mais c'est également le récit du travail de l'auteur, ses entretiens avec les protagonistes pour rendre au mieux sur scène le vécu de ceux dont il parle. En mélangeant les deux aspects, Nicolas Bonneau signe un texte fort intéressant.

Difficile parfois de se retrouver dans la multitude de titres parus à la rentrée de septembre. Et pour tout dire, c'est un peu par hasard que je me suis retrouvée avec ce roman dans les mains. Il aura fallu encore quelques semaines pour que je finisse par l'ouvrir, mais dès les premières lignes, j'ai compris que ce récit ferait partie de ceux qui auront marqué ma rentrée littéraire 2010.

Dans un univers volontiers anonyme,
Gagner sa vie à la perdre,
Perdre sa vie à la gagner,
jusqu’où peut-on aller trop loin ? 

Edit à 18h35 : il s'agissait de L'argent, l'urgence de Louise Desbrusses

C'est l'histoire de deux jeunes garçons, qui pensent que rien ne pourra jamais les séparer, qui vivent intensément leur amitié. L'histoire presque banale de deux enfants qui font tout à deux, mais qui vont prendre des chemins qui petit à petit divergent. Classique, dira-t-on. Sauf lorsque pour l'un d'entre eux, cette amitié est bien plus que cela, et que la rupture amicale jamais franchement énoncée détruit l'équilibre vital du jeune homme.

Quand j'avais laissé Oscar Pill à la fin du premier tome, il avait 12 ans et venait de remporter son premier trophée dans le monde d'Hépatolia. Dans Le secret des éternels (troisième tome d'une série de 5), Oscar a 2 ans de plus et a déjà exploré l'univers des Deux Royaumes. Il poursuit sa formation de Médicus, mais cette fois, en plus du voyage dans l'univers d'Embrye, il va quitter les États-Unis avec tous ses camarades pour un séjour à Paris.

Avant d'être publiée en France, Ananda Devi a écrit plusieurs livres qui n'ont paru qu'à Maurice. Parmi eux, trois recueils de nouvelles Solstices (1977), Le Poids des êtres (1987) et La fin des pierres et des âges (1993). Les deux premiers étant au catalogue de la Bibliothèque nationale de France, je peux vous en présenter une critique ci-dessous. Pour l'instant, le troisième est malheureusement resté introuvable.

Au volant de sa vieille Honda, une jeune femme aux cheveux bleus traverse l'ouest américain. Elle vient d'enterrer Doris Petersen, sa mère. Doris avec qui enfant, elle traversait les États-Unis au volant la Dodge familiale. Sur les traces de cette mère qu'elle n'est jamais parvenue à appeler Maman, la narratrice s'interroge sur l'hérédité et les liens qui unissent une mère et son enfant.

Vous prenez trois auteurs romanciers et dramaturges, à savoir Emmanuel Darley, Laurent Gaudé et Mickaël Glück. Vous les réunissez autour de quelques photos de Atiq Rahimi prises dans son pays natal. Vous laissez faire… et vous obtenez Kaboul : un recueil de trois textes édité par les Éditions Espaces 34. Et ma foi, le résultat de cet exercice imposé est original et fort intéressant.