Biblioblog

Être née quelque part, c'est partir quand on veut, revenir quand on part

Edit à 18h14 : il s'agissait de Planète à louer de Yoss

Bonsoir à tous,

la semaine prochaine, nous vous mettons à la diète : pas d'énigme sur le Biblioblog. Oui, nous savons, c'est terrible… mais c'est pour la bonne cause puisque nous annoncerons le matin même la sélection du Prix Biblioblog 2011. Nous espérons donc que vous supporterez ce régime forcé et que vous découvrirez avec plaisir les romans choisis par l'équipe. En attendant, régalons-nous du menu concocté par Hugues. Et comme chaque fois, un petit rappel des règles du jeu pour ceux qui nous rejoindraient ce soir :

Il y a des billets qu'on ne sait pas par quel bout commencer, surtout quand une histoire aussi rocambolesque que loufoque vous échappe à chaque fois que vous commencez à la résumer. Exercice périlleux de "desemmêlage" d'une intrigue qui mérite un lecteur vierge de tout a priori, voire même de toute connaissance de l'histoire tant l'auteur sème petit à petit des éléments de compréhension tout à fait surprenant. En bref, au-delà de ce paragraphe, le lecteur de ce billet s'expose à quelques révélations, non pas essentielles, mais que je n'aurais pas aimé connaître avant lecture.

Si la différence est une richesse, elle peut mener rapidement à l'exclusion. Julia Billet, qui m'avait charmée avec son fil invisible, réunit dans ce recueil 17 nouvelles sur les inégalités du quotidien, celles que l'on croise ou que l'on subit, qui n'ont souvent l'air de rien mais qui font mouche et mal.

A Mexico, le cœur d'un homme d'affaire est rendu palpitant à sa famille après avoir été arraché des entrailles de son propriétaire… selon un rituel aztèque.

Cette vie ou une autre de Dan Chaon est le genre de livre qu'il est très difficile de présenter sans en dire trop. Trois vies avec leur parcours plus ou moins linéaires où l'auteur brode intelligemment sur le mystère de l'identité. Sujet d'importance de nos jours où le virtuel prend une bonne place dans nos vies.

Quand vingt-quatre personnages se rebiffent sous la plus de Jacques Géraud, c'est vingt-quatre lettres de protestation contre leur triste sort. J Géraud s'en est donné à cœur joie avec ces exercices de style, avec toujours quelques références aux personnages, à leur auteur ou bien à l'intrigue de l'ouvrage d'origine. Mais il m'a très vite laissé au bord de la route.

Comment expliquer qu'à cause d'un noyau d'olive coincé dans la gorge, un homme voit un olivier lui pousser dans l'oreille ? Et surtout comment faire pour le retirer, ou, dans le pire des cas, vivre avec ? C'est la question que pose Benny Barbash, auteur israélien, qui sous couvert d'un roman humoristique et burlesque, signe une fiction qui confronte le héros et sa famille à l'arrivée de l'inconnu et de l'inexplicable.

Une raison pour venir et tant de raisons pour partir. Mais la raison n'est pas de mise ici.

Edit de 18h31 - il s'agissait de L'enquête de Philippe Claudel.

Le Désert de la grâce est d’abord et avant tout une histoire de femmes. Comme dans La Nuit la neige, Claude Pujade-Renaud s’est plongée dans l’histoire de l’Abbaye de Port Royal Des Champs, ou plutôt à la fin de son histoire, entre 1710 et 1718, date à laquelle l’auteur clôt son récit sur le personnage de Marie-Catherine Racine, fille de Racine le dramaturge, revenue sur les terres de l’Abbaye détruite. Entre ces deux dates, une galerie de personnages plus ou moins connus : Jean Racine, bien sûr, et sa maîtresse comédienne, la belle Marquise du Parc - l’actrice qui séduisit les trois dramaturges du Grand Siècle (Racine, Molière et Corneille),  Blaise Pascal, et ses Lettres Provinciales, ou encore la Maintenon, opposante farouche de Port Royal. Mais aussi des personnages moins illustres comme Claude Dodart, médecin du roi, Angélique de St Jean Arnaud d’Ardilly, et surtout Françoise de Joncoux, surnommée « l’Invisible ».

Solo est un joli mouton rayé en rouge et blanc. Mais il se sent un peu seul dans un troupeau tout de blanc vêtu. Il décide donc de partir sur les routes à la rencontre de semblables.

Elles bousculent l’ordre à la racine
Elles se dressent contre le pouvoir royal
Elles préfèrent, solitaires, la lecture à l'agneau pascal
Elles sont donc invisibles au pouvoir temporel

Edit à 18h20 : il s'agissait du Désert de la grâce de Claude Pujade-Renaud

Quelques paroles au creux de l'oreille d'Antoine. Des mots chuchotés, qu'il n'est pas sûr d'avoir bien compris, mais qui font naître le doute dans son esprit. Lucille, sa femme, a-t-elle un amant ? Troublé, Antoine perd ses repères, et plonge dans un monde où ses maigres certitudes sont réduites à néant.

Encore sous l'émotion de 50 minutes avec toi, et appréciant grandement les choix éditoriaux de la collection d'Une seule voix chez Actes Sud, c'est tout naturellement que je me suis intéressée à cet autre récit de Cathy Ytak. Et encore une fois, j'ai été soufflée par la puissance narrative et la grande délicatesse de cette romancière.