Biblioblog

1914.
En l'espace d'une nuit, juste une, le monde bascule.
Et avec, le destin de tout un peuple, d'une famille, d'un enfant.
La Grande Guerre vient d'éclater.

Sur une petite planète perdue au fin fond de l'univers, un homme consacre sa vie à l'ornementation du palais de l'Empereur de la galaxie : il a l'immense honneur de faire partie de la Guilde des tisseurs et comme tous ceux de son ordre, son existence est entièrement dévolue à la fabrication d'un tapis unique, réalisé à partir des cheveux de son épouse, ses concubines et leurs filles. Quand approchera le crépuscule de sa vie, il offrira le tapis à son fils unique pour que ce dernier le vende aux marchands de l'Empereur et qu'avec l'argent récolté il puisse à son tour se consacrer au tissage d'un nouveau tapis. Il en est ainsi depuis des générations et des générations.

Un vieil homme, malade, est sur le point de mourir. Pour la deuxième fois. La première, c'était soixante ans plus tôt, à la sortie de la guerre, alors qu'il fuyait Temesvar, aujourd'hui Timisoara, en Roumanie. Il se souvient de ce moment, dans cet hôpital de Vienne. Se remémore Stéfan, l'ami d'enfance qu'il a perdu de vue à la même époque, et qu'il n'a jamais retrouvé. Revient sur sa vie, en Roumanie puis en Champagne, sur la guerre, sa rencontre avec Suzanne, hongroise ayant fui Budapest en 1956.

À la fin des Sept fous, on avait laissé Erdosain en proie au doute, face à l'assassinat prévu de Barsut, le cousin de sa femme . Désarroi lié au meurtre, mais également au fait qu'il ne sait plus trop s'il doit faire confiance ou non à l'Astrologue et à son projet d'un groupe cherchant à implanter la révolution en Argentine. Les lance-flammes replonge donc le lecteur dans les bas-fonds de Buenos Aires, pour démêler le fin de mot de cette histoire hors norme.

Peut-être certains d'entre-vous se souviennent-ils de mon enthousiasme pour le précédent roman de cet auteur, La revanche des otaries, un récit totalement déjanté et hilarant sur l'arche de Noé. Cette fois-ci l'auteur s'attaque à l'univers du travail (il est vrai que le thème est actuellement récurrent en littérature) avec humour et irrévérence.

Dimanche en fin de matinée, Maurice s'affaire aux derniers préparatifs. Il fête aujourd'hui ses cinquante ans et bientôt, ses parents, son frère, sa belle-sœur et leur petit rejeton passeront la porte pour fêter avec lui ce jour particulier. Maurice est à la fois impatient et anxieux. Arrivera-t-il pour une fois à éviter les traditionnels conflits ?

Parfois, en achevant une lecture, on prend conscience que l'on vient de vivre une expérience extra-ordinaire, un moment de grâce littéraire incomparable. Natura Morta fait partie de ces ouvrages qui vous transforment et vous marquent irrémédiablement. 

C'est comme si rêve et réalité co-existaient.
Un truc à se mettre à l'envers.

Des souris et des hommes, roman publié en 1937 a valu à son auteur avec Les raisins de la colère sa renommée internationale. Lire ou relire un Steinbeck, c'est toujours un enchantement. Le relire après avoir passé depuis longtemps, l'âge du scolaire, permet d'en apprécier encore plus toutes les subtilités, la profonde humanité de l'auteur. Des souris et des hommes, c'est court mais intense !

Août 1572. Tout le Paris s'agite et prépare les futures noces de Margot et Henri de Navarre. Mais la colère gronde du côté de la famille de Guise qui voit d'un très mauvais œil cette mésalliance entre catholique et huguenot. Louise de Laval, fille du Comte de Maillé et narratrice de ce récit, va vivre au plus près les événements tragiques de la Saint Barthélémy.

Avec certains auteurs, les relations sont particulières, indéfinissables. Mon rapport avec l'œuvre de Régis Jauffret se situe dans cette catégorie. J'apprécie son écriture, sa manière de raconter des événements souvent sinistres, glauques, tout en ayant une retenue certaine par rapport aux sujets abordés. Pourtant, chaque plongée dans un roman de Jauffret est une aventure. Voyons ce qu'il en est de sa dernière production en date.

Une femme. Nom : Claudel. Prénom : Camille. Sculpteur. Ainsi est légendée la photo d'une belle jeune fille au chignon sans tenue. Une jeune fille au regard droit, franc, au teint pâle. Dans ce roman paru en 1982, soit vingt-deux ans avant La robe bleue de Michèle Desbordes, Anne Delbée nous présente le portrait d'une femme extra-ordinaire.