Biblioblog

Quand Fabio Rossi se réveille à l'hôpital, il a tout oublié des 50 jours qui ont précédé son admission au service des urgences. Journaliste pour l'hebdomadaire suisse Dimanche matin, il a toujours été respecté de ses collègues pour son intégrité et son sérieux et vit en couple depuis des années avec Norina. Un environnement idéal pour retrouver la mémoire... si tout était toujours ainsi. Mais Fabio comprend très vite que durant ces 50 jours dont son cerveau n'a gardé aucune trace, il avait changé radicalement de mode de vie et avait fait le vide autour de lui.

Comment naissent les histoires ? Comment un écrivain parvient-il à faire surgir des personnages dans son imaginaire qui vont devenir des êtres palpables pour les lecteurs que nous sommes ? En frottant deux idées l’une contre l’autre. C’est ce que nous explique Jonathan Coe qui, au terme de son roman de quatre cents pages, n’hésite pas à nous livrer ses secrets de fabrication.

Imaginez vous face au grand large finistérien. La chaussée de Sein s’étend devant vos yeux ! Nous sommes dans un petit bourg côtier, y vit celui que nous appellerons Milan. Avec ses yeux gris clair, presque blancs, et son nez en forme de sabre turc, il ressemblait à un milan aveugle. Aussi tant qu’aucun autre nom ne semble mieux lui convenir, nous l’appellerons Milan.

Madrid, 11 avril 2004. Un attentat dans une des gares de Madrid met l'Espagne en émoi. Tous les regards sont tournés vers les indépendantistes, accusés d'emblée par le gouvernement. Mais pour Vladimir, écrivain et correcteur, le gouvernement se trompe d'adversaire. Il passe donc sa journée à réfléchir à son métier de correcteur, à Dostoïevski, aux attentats et à sa vie, où le mensonge tient une place importante. 

Mario Urbanet est un magicien, un conteur. Il a l'art, le talent et la générosité à fleur de mots. Il sait vous trousser de toutes petites merveilles et vous les présenter dans leurs plus beaux atours.

Ça commence comme tout pique-nique en famille.
On déballe le gâteau, le pain, les bouteilles.
On est en Lorraine, il ne fait pas très beau, mais il ne pleut pas.
Ils sont sept : le tonton Jean, sa femme Claire, Anne et Paul, Yvonne, Albert et la Grand-Mère Oma. Oma « here nix » . Son oreille dit-on, quoique par moment elle sourit comme si elle comprenait.

Je connaissais déjà le talent de conteuse de Jo Witek - que ce soit pour les plus petits ou les jeunes ado - et son art de jongler sans cesse entre humour et sujets de réflexion. Je dois donc avouer ma surprise en lisant le résumé de ce nouvel ouvrage : un thriller haletant, un voyage dans le paranormal ? Diantre ! Jo Witek aurait-elle pris des risques insensés ? Et bien non, car cette Peur Express est une réussite.

À la fois poète, journaliste, critique littéraire, Joaquim Maria Machado de Assis (1839-1908) est considéré comme l'un des plus grands écrivains brésiliens. Cet auteur prolifique a connu tous les bouleversements de son pays, le Brésil, mais il a surtout l'art de conter. En trois petits contes, il brosse en approches obliques un portrait de la société brésilienne du XIXème siècle et de ces êtres très étranges que sont les humains.

Le polar c'est une question d'ambiance crédible, d'un minimum de glauque et d'une écriture rythmée. Si en plus on bénéficie d'un bon dépaysement, voir même d'un petit coup d'exotisme, ça aide grandement. Le chasseur de lucioles contient la totalité de ces ingrédients combinés à un joli talent de plume.

Voilà un roman totalement barré ! À la fois thriller, récit fantastique et western spaghetti, Le Livre sans nom, s'il est difficilement classable, vous garantit une lecture aussi drôle que surprenante.

Ils sont huit. Tristan, Dom, Val, Steph, un ami et Loris se retrouvent après une soirée. Dans le cadre sombre de la nuit, dans le silence d'après la fête, personne ne sortira indemne de cet After de Franck Villemaud, écrivain et dramaturge. Chacun leur tour, comme autant de monologues, de scénettes indépendantes, ils racontent leurs angoisses, libèrent les démons qui les hantent. Chacun avec ses mots, ses émotions va prendre le lecteur dans son piège.

L’énigme du fils de Kafka est un titre bien trop modeste au regard du nombre de Kafka et de fils potentiels que l’on croise dans ces pages. A ranger sous l’emblème du fantasmatique « Et s’ils n’étaient pas vraiment morts… », ce roman débridé, drôle, érudit et machiavéliquement construit ressemble à un exercice d’admiration, un rêve d’enfant devenu réalité grâce à la littérature.

Dans cet ouvrage, qui vient d'être ré-édité chez Thierry Magnier, Jeanne Benameur offre aux adolescents trois nouvelles d'anticipation : Travaille, travaillons, travaillez ; Si on rêvait ? et la nouvelle éponyme. Trois récits qui invitent les jeunes lecteurs à s'interroger sur nos sociétés contemporaines et leur possibles dérives. Et comme toujours chez Jeanne Benameur, c'est subtil, lucide et poétique.