La donne change... mais est-ce à notre avantage ?
La blogosphère littéraire, une aubaine pour les publicitaires ??
Quand j'ai démarré ce blog, il y a quatre ans, il faut bien dire que l'on était peu nombreux et que de fait, on était assez tranquilles. Mais depuis quelques années j'ai constaté que les professionnels s'intéressaient de plus en plus au phénomène des blogs littéraires. Une bonne chose ? Oui, peut-être... sauf que j'ai la désagréable impression que certains profitent largement de notre naïveté.
Il y a quelques mois, un éditeur s'était associé avec un site internet pour proposer aux blogueuses un roman en service de presse. Sentant l'opération marketing à grande échelle, j'avais décliné la proposition, et bien m'en a pris. En effet, quelques semaines plus tard, une quinzaine de billets sur le dit-roman fleurissait dans la blogosphère, et je me suis demandé à ce moment-là, si on ne finissait par ressembler aux média traditionnels, puisque l'on parlait tous du même livre. Ce que j'aime depuis 4 ans que j'ai commencé cette aventure, c'est la diversité de nos regards.
Mais ce qui m'a laissée encore plus perplexe, c'est quand le dit éditeur a ensuite payé un encart publicitaire pleine page dans un magazine professionnel, pour expliquer aux libraires que ce roman avait été repéré et apprécié par la blogosphère. « Apprécié », oui... mais « repéré » me semble un tantinet mensonger.... En tout cas, l'éditeur avait réussi sa campagne de lancement à moindre frais, même si c'était en manipulant les blogueurs.
Mais voilà que cette semaine je reçois une nouvelle proposition, d'un grand opérateur téléphonique, qui, en échange d'un billet parlant de sa dernière opération, me proposait de me donner deux invitations à l'inauguration du Salon du Livre, et 5 places à gagner pour mes lecteurs-internautes. Je n'ai pas donné suite à ce mail pour plusieurs raisons : d'abord, les soirées strass et paillettes ne m'ont jamais vraiment attirée, et si je compte bien aller au Salon du Livre cette année, c'est avant tout pour rencontrer les éditeurs régionaux que je ne trouve pas dans ma librairie.
Et puis, je trouve que l'opérateur téléphonique en question est tout de même sacrément gonflé... Parce que finalement, ce qu'il me demande, c'est une vitrine publicitaire, visible tant que ce site sera ouvert. Alors, quand on sait à quel tarif se négocie les encarts publicitaires, 5 invitations au Salon du Livre me semblent.... comment dire.... un peu « limites » ? Et puis cette façon d'avancer masqué, de ne pas appeler un "chat" un "chat", et une "pub" une "pub", finit par m'exaspérer.
Toutes ces entreprises sont persuadées que nous serons extrêmement flattés de leurs propositions et pensent que nous plongerons tête baissée. Oseraient-ils proposer la même chose à des organes de presse ? Bien sûr, nous ne sommes pas des professionnels, loin de moi cette idée, mais justement, c'est parce que nous ne sommes pas des professionnels qu'ils imaginent pouvoir nous pigeonner.
Publié le dimanche 8 mars 2009 par Laurence
Commentaires
L'ambiance s'échauffe, c'est parfait ! Cette campagne "Chez les filles" c'est un peu usant parce que lire tant de billets sur un même livre, ça finit par être lassant. Et l'encart publicitaire, c'est celui d'Anne Carrière dans Livres Hebdo, non ? J'avais fait un billet dessus car je me demandais si les blogeurs cités avaient été prévenus de l'utilisation de leurs propos : eh bien même pas ! Je trouve ça limite malhonnête, voire irrévérencieux...
Je comprends bien ton propos, Laurence, mais son principe même est étranger à ma manière de penser; j'ai décidé une fois pour toute que sur mon blog, petit espace bien personnel et activité de loisir pure, il n'y aurait jamais de pub, de bouton à cliquer, de concours, de lots à gagner ou autres billets sponsorisés. (Mais évidemment je ne jette aucune pierre à quiconque, chacun faisant absolument comme il veut).
Par contre, il m'arrive d'accepter de recevoir un livre via "Chez les filles" ou "Le livre de Poche", tout simplement parce que j'ai envie de le lire ! Qu'il y ait ensuite 20 000 billets dessus ailleurs m'indiffère, que le livre se vende ou pas tout autant.
Je ne considère que mon envie de lecture, et donc ne suis jamais perdante ;o)
Ys : Oui, c'est bien à Anne Carrière que je faisais allusion. Mais en fait, ce qui me gêne le plus dans cette histoire, ce n'est pas que les blogueurs n'aient pas été prévenus (il y avait les sources, ça leur a donc potentiellement rapporté des visiteurs, et puis la pratique est courante s'agissant de critiques de livres) mais la manipulation sous-jacente. Les blogueurs n'ont reçu cet ouvrage que pour servir une campagne publicitaire mûrement réfléchie en amont... En fait, c'est ça que j'ai beaucoup de mal à accepter : sous-prétexte que nous sommes des bénévoles, les publicitaires se permettent des choses qu'ils ne feraient avec aucun professionnels. En gros, on leur fait leur pub gracieusement... et ça me dérange beaucoup.
Cuné : je suis bien d'accord avec toi puisque tu auras remarqué que je ne relaie jamais moi non plus ce type de campagne et que je ne suis pas prête à le faire de sitôt. Mais la démarche de ces gens là ne me paraît pas honnête...
Je réagis avec plaisir à ce débat qui me paraît fondamental. Il est évident que tu as choisis le bon mot en écrivant manipulation. Les blogs sont un nouveau marché. C'est pourquoi c'est à nous de "manipuler " avec précaution et avantages les éditeurs. Pour ma part, je suis, comme beaucoup, sollicités par les éditeurs, jeunesse dans mon cas. Je trie, c'est tout. Le blog est dédié aux internautes, aux amateurs avec qui je partage ma passion. Je lance régulièrement des concours, non pour offrir une page de pub gratuite aux éditeurs mais parce que le livre à gagner m'a plu, que je lui trouve des qualités et que j'ai bien envie d'en faire profiter d'autres lecteurs.
Tu dis que tu vas au Salon du livre pour faire des découvertes. J'organise des concours pour la même raison, car je trouve qu'il y a un gros problème de diffusion de livre jeunesse quant à certaines éditions, ou certaines collections, qui n'ont jamais droit aux têtes de gondoles. Pareil pour les quiz, que je finance moi-même, en allant chercher des livres qui ne sont pas des nouveautés. C'est ma première vocation pour le blog : un espace d'écriture qui soit un espace de liberté, je ne cache pas mon côté évangéliste quant à la littérature de jeunesse : je présente ce que je veux, quand je veux, en argumentant mes billets, én étant le plus précise possible, espérant faire profiter de mon expérience et de ma passion mes lecteurs, en toute subjectivité bien-sûr ! C'est cela qui est intéressant, l'échange ( de commentaire, de livres avec les swap ). Justement, l'effort à faire est de préserver cette passion et cette indépendance.
A mon grand regret je dois bientôt partir, et je ne pourrais suivre cette discussion que ce soir.
Bonjour Emmyne :-)
merci de participer au débat, d'autant que les éléments que tu avances sont intéressants. Concernant les petits éditeurs ou certaines collections jeunesses, je partage complètement ton avis : les blogs sont aussi là pour faire découvrir de nouveaux horizons. C'est ce que nous essayons de faire ici, et tu as dû remarquer que nous parlons peu d'ouvrages qui ont de grosses retombées presse. Au contraire, nous sommes attachés à faire découvrir des auteurs peu médiatisés.
Et puis, la position que tu sembles avoir adoptée (faire gagner un livre que tu as aimé) ne s'apparente pas pour moi à la dernière proposition que j'ai reçue : il ne s'agissait pas de faire gagner un livre que j'avais aimé, mais de parler d'une opération d'un grand groupe en échange de quelques places au Salon du Livre. La démarche est pour moi très différente.
Dans ce billet, je ne voulais pas du tout stigmatiser les blogueurs qui font de la pub. Chacun est libre de faire ce qu'il veut; pour ma part, j'ai par exemple refusé de mettre des liens Amazon car je défends becs et ongles les libraires indépendants; mais c'est un choix qui m'est tout personnel et je comprends très bien que l'on puisse penser différemment. Je disais donc que ce n'était pas les blogueurs que je mettais en cause ici, mais les spécialistes du marketting qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Peu importe le choix du blogueur, tant que le choix est éclairé et que le blogueur sait exactement à quoi il souscrit. ;-)
Cet article est fort intéressant et m'incite à reconsidérer la question des envois de livres "gratuits" en échange d'un espace publicitaire...
Les arguments que tu avances, Laurence, me paraissent suffisamment convaincants...
Je vais réfléchir à la question, et faire un peu de "pub" sur mon blog vers ton article, si tu n'y vois pas d'inconvénient ;)
Voilà un débat récurrent qui risque de ne pas s'éteindre de si tot !!! Comme Laurence et comme j'ai déjà pu le dire à Ys ou à Emmyne), la proposition de Chez les filles me genent car elle amène les blogueurs à faire de la propogande à leur insu. Comme le le lisais je ne sais plus (peut-etre chez Ys), l'important pour un éditeur est d'habituer le lecteur à entendre le nom de l'auteur, pour inciter à l'achat, aujourdh'ui ou plus tard. La répétition marque plus que les avis négatifs qui peuvent etre donnés.
Il y a tellement d'oeuvres qui existent, récentes ou non, dans des "grandes" maisons d'éditions ou pas, pour faire le bonheur de tous les blogeur(se)s, sans tomber dans les filets des maisons d'édition, et leurs opérations marketing.
Mais je concède qu'il est tentant de recevoir gratuitement un ouvrage...
Je suis comme toi Laurence, je n'ai jamais accepté de recevoir des livres de la part d'éditeurs ou d'auteurs. C'est très tentant parfois, mais j'aime bien rester dans mon coin. Je suis souvent lassée par les nombreux commentaires qui apparaissent sur un même livre, du coup je ne les lis même plus, à part quand mes blogs préférés sont les premiers à relayer l'information.
Je ne sais pas trop quelle est la réelle importance des blogs comme les nôtres, et honnêtement je m'en fiche. Ce que je veux, c'est partager mes lectures avec des gens comme moi, et faire des fiches de lecture dont je pourrais me resservir par la suite. Si un livre me tente et que je ne veux pas l'acheter, je me le fais prêter, ou je le trouve à la bibliothèque. C'est un peu plus cher, mais surtout bien plus convivial.
Ca ne me surprend pas que les opérations marketing aient parfois des répercussions douteuses. Il n'est jamais question d'un réel contrat entre le blogueur et l'organisateur de l'opération, et je trouve cela malsain.
Sans parler du fait que je pense que ce genre d'opération peut orienter l'opinion du lecteur. Avant de me faire jeter des tomates, je sais que les billets suscités par les opérations marketing ne sont pas tous positifs, loin de là, mais recevoir gracieusement un livre n'est déjà plus simplement de la lecture plaisir. Penser que le copinage n'est absolument pas de mise sur les blogs me paraît déjà naïf, alors quand les éditeurs s'en mêle je n'y crois plus du tout. Le blogueur n'étant pas un professionnel, son opinion semble forcément beaucoup plus sincère et légitime aux yeux des gens, et cette image n'est sans doute pas pour déplaire aux éditeurs qui veulent promouvoir un livre.
Bonjour Julien et bienvenu ici. Je ne vois aucun inconvénient à ce que tu parles de ce billet sur ton blog, au contraire, ouvrons le débat! :-)
Yohan : nous sommes sur la même longueur d'ondes.
Lilly : je ne voudrais pas qu'il y ait de méprise; je n'ai pas dit que je ne recevais pas certains ouvrages gratuitement, car cela m'arrive parfois. Mais souvent, ce sont des livres peu connus ou qui ne sont pas relayés par ailleurs, et cela n'entame pas mon indépendance et ma liberté de ton. Il m'est ainsi arrivé de recevoir un livre que je n'avais pas aimé et je l'ai dit exactement de la même façon que si je l'avais acheté. Par contre, je suis très méfiante dès qu'il s'agit de "publicité cachée", d'opération marketing, car là, l'échange n'est plus équitable.
Maintenant, concernant le "copinage" je suppose que tout dépend du blogueur. Pour ma part, j'ai fait plus d'une fois des critiques plutôt "dures" de romans que je n'ai pas aimés même si j'apprécie habituellement leur auteurs et que j'ai pu échanger des mails avec eux.
Après avoir répondu favorablement à deux ou trois propositions de Chez les filles, je préfère décliner maintenant... J'ai même reçu récemment une proposition d'une maison d'édition... Certes, je me dis que mon blog doit maintenant avoir suffisamment d'importance pour qu'on me fasse de telles propositions... Mais comme la plupart d'entre vous, je fais ça avant tout par plaisir, pour faire partager cette passion des livres.
Mon blog est trop jeune pour recevoir des offres des éditeurs. Les deux seules fois où j'ai pu recevoir une proposition, j'ai demandé des explications sur les tenants et les aboutissants exacts de cet envoi et je n'ai plus jamais eu de nouvelles. Ou alors, pour la seconde fois, il s'agissait d'un livre que je souhaitais lire, donc j'avais accepté la proposition, mais le fait que j'habite là où j'habite a été un frein.
Au final, je n'ai pas envie de recevoir de livres. Je préfère lire ce que j'ai envie de lire et surtout QUAND j'ai envie de le lire, car recevoir un livre de presse implique de le lire assez rapidement. Et parfois, on n'a pas envie. Et puis, c'est vrai que parfois, comme Lilly, à la fin, je ne lis plus les billets qui portent tous sur le même roman. Je préfère de loin découvrir un roman sur un blog qui est le seul à en parler que sur 15 blogs...
Pour en revenir au débat, je suis d'accord, c'est de la pub déguisée et surtout, à peu de frais... qu'est-ce que c'est que quelques livres pour un éditeur quand ça peut générer des centaines d'achats par la suite !!!
Je vais mettre un lien vers ton billet Laurence !
Bonjour,
J'interviens un peu ici... Après l'article d'Ys et celui ci maintenant il semble que ce dimanche pluvieux soit propice aux interrogations des blogueurs. J'approuve totalement qu'on fasse le point et ai lu ces articles avec intérêt. Surtout que je reste naïve et ai accepté des propositions de Chez les filles ou d'un éditeur. Ceci étant, j'ai aussi refusé l'envoi d'un livre que je ne "sentais" pas , et me sens libre de dire d'un livre ce que j'ai envie de dire. C'est quand même de la pub pour le livre puisqu'on en parle??? Mais cela va-t-il doper les ventes ? On n'en sait rien. Il n'en reste pas moins que le blogueur passe du temps à lire ce livre et à en dire (éventuellement) du bien. je n'en suis qu'au tout début de ma réflexion sur le sujet. Je me sens libre jusqu'ici, mais il faut prendre garde .
Dés lors qu'on accepte de recevoir un livre d'éditeur ou autre professionnel, on est manipulé. Je le dis d'autant plus aisément, qu'après m'être dit que je n'accepterais plus d'en recevoir, j'ai cédé dernièrement à une tentation et suis en train de le regretter (cela dit j'en ai refusé beaucoup plus que j'en ai accepté). Et c'est vrai que les jeux et autres campagnes promotionnelles sur les blogs posent problème, mais on n'en est pas toujours conscient sur le moment (personnellement je n'en organise pas, mais j'y joue chez les autres sans toujours réfléchir à tout ça). Ce phénomène est en train de prendre de l'ampleur et mérite effectivement qu'on y réfléchisse chacun de son côté. Personnellement, j'aimerais en tous cas que chaque blogueur qui chronique un livre qui lui a été envoyé, ou organise un jeu à la demande de quiconque, ait l'honnêteté intellectuelle de dire ce qu'il en est à ses lecteurs et de citer son commanditaire, ce qui me semble la moindre des choses...
Je trouve ce débat intéressant... Le monde des blogs a grandement évolué depuis quelques années. Il y a de nombreux blogs et de nombreux éditeurs qui s'intéressent à eux. Au Québec, les campagnes de promotion concernant les livres via les blogs et les services de presse me semblent plutôt rares. Nous n'avons pas de "services" comme Babelio ou Chez les filles. Quelque part, je suis contente que ce soit comme ça. J'ai connu les envois en service de presse. À une certaine époque j'ai grandement apprécié, puis c'est devenu un boulet, une sorte d'obligation, qui me pesait... Personnellement, au risque de déplaire, ce que j'aime moins sur les blogs depuis quelque temps ce sont justement ces florilèges de billets qui paraissent tous en même temps sur un même livre... On a parfois l'impression que tout le monde lit la même chose... Ça fini par créer une sorte de saturation. Mais c'est mon avis bien personnel...
Beaucoup de choses du monde des blogs, que ce soit la publicité ou la façon de fonctionner de certaines choses, me font remettre régulièrement en question cet univers... et donc ma place dans celui-ci. J'ai l'impression, parfois, que c'était mieux "avant"...
Miss Alfie : oui, je crois qu'il ne faut pas oublier l'objectif premier, le partage d'une passion, l'envie de découvrir d'autres horizons que ceux proposés par les média traditionnels.
Pimpi : merci pour le lien. :) Pour le reste, je crois que j'ai déjà tout dit. :-D
Keisha : Pas de pluie chez nous mais un très beau soleil de printemps. ;)
Levraoueg : comme je le disais à Lilly, je suis moins radicale que ça. Recevoir un livre et en faire la chronique ne relève pas pour moi de la manipulation quand les choses sont clairement énoncées. Après tout, tout le monde s'y retrouve. Par contre, quand il s'agit d'inonder les blogs avec un roman, ou de proposer un pseudo concours qui se révèle être une campagne de pub, là il y a pour moi manipulation si le blogueur en question n'en a pas conscience. Si maintenant le blogueur sait qu'il s'agit de pub et qu'il l'assume, c'est son choix et je n'ai rien à dire (libre à moi de consulter ou non son site). Mais j'ai quand même l'impression que beaucoup ne réalisent pas les enjeux commerciaux qui se cachent derrière ces propositions. Tout est question de choix personnel, comme tu le dis si bien. :)
Allie : heureuse de te lire ici "vieille branche" :-D Eh oui, nous parlons d'un temps que les moins de 4 ans ne peuvent pas connaître, les blogs en ces temps là... :-D Blague à part, je suis assez d'accord avec toi, la blogosphère a beaucoup évolué depuis quelques années, et comme toi, j'ai beaucoup de mal avec la multitude de billet sur un même roman.
Bonjour,
Nous avons déjà eu ce genre de débat chez Ys il y a 2 ou 3 semaines je crois et le danger y était souligné. Je suis tout à fait de ton avis et je pense que vous avez bien raison de vous méfier. Il y a des gros malins de pros du marketing qui ont pensé instrumentaliser facilement les blogs et je ne te cacherais pas que j'ai craint un bon moment qu'ils aient raison car quand tu dis "Toutes ces entreprises sont persuadées que nous serons extrêmement flattés de leurs propositions et pensent que nous plongerons tête baissée." Le pire, c'est que c'est exactement ce qui se passait (et se passe encore pour certains) Mais je crois qu'une réaction s'amorce. Ouf! ;-) Vive la liberté des blogs!
Sibylline : j'ai les même craintes que toi, d'autant que j'ai grandi au milieu de publicitaires, alors je sais comment ils fonctionnent, et je sais qu'il est facile de se faire avoir. J'espère que tu as raison quand tu dis qu'une réaction s'amorce...
merci de ta réponse Laurence. J'ai tenu à témoigner pour élargir le débat, car le statut des blogs est devenu complexe. Je peux témoigner que plus d'une entreprise, éditoriale ou pas, fait de sérieuses réunions pour prendre position par rapport à la potentialité des blogs dont tu parlais. Et ce sont bien ces deux mots là, manipulation et marketing, c'est pourquoi j'ai trouvé intéressant de livrer une expérience perso. J'avoue que pour les concours, c'est moi qui sollicite l'éditeur. Et je te rejoins parfaitement, tout est une question d'honnêteté dans la démarche, de bien savoir ce que l'on lance, en maîtriser les tenants et aboutissants, c'est pourquoi j'annonce toujours le partenariat. Ceci dit, mon blog vient de fêter sa première année, je n'ai pas de recul. Quant au lien Amazon, je termine en disant que, pour ma part, il me permet de financer les livres gagnés avec les quiz. C'est effectivement une question de choix qui fait notre diversité. Longue vie aux blogs et au discussions constructives.
Personnellement, ce qui me gène surtout, c'est le côté "on avance masqué"... parce que la pub en elle-même, je n'ai rien contre, je ne suis pas un naïf rêvant à un autre monde (ou disons que je ne le suis plus depuis quelques temps maintenant). Ce que tu dis sur le décalage entre le prix d'une vitrine publicitaire et ce que le gars te proposait est évidemment assez drôle... d'un autre côté, ne perds pas de vue aussi que le "phénomène blog" reste très nouveau (quatre ou cinq ans, à l'échelle de l'histoire de la com, c'est rien du tout) et que les webpublicitaires se heurtent à une difficulté non négligeable : il est quasiment impossible pour eux de savoir à quel point un blog est fréquenté, prescripteur, bref de mesurer la rentabilité du procédé. Pour eux, le blog demeure un truc d'amateur qui dans leur esprit ne peut pas attirer énormément de gens, mais seulement un public de faible envergure et très ciblé (ce qui est d'ailleurs assez vrai dans beaucoup de cas - tout le monde n'est pas aussi lu que Biblioblog ;-))... d'où le côté disproportionné, voire complètement décalé, de l'offre. Il y a évidemment une part de calcul mais, pour connaitre quelques directeurs marketings (dont... mon propre frère) il y a aussi une bonne part de naïveté et de méconnaissance du milieu (et ce n'est pas à toi que j'apprendrai que les blogs sont un milieu très fermé qui fonctionne beaucoup en vase-clos).
Pour le reste, je suis d'accord avec toi, à une nuance près, lorsque tu écris : "Sentant l'opération marketing à grande échelle"... certes, mais de toute façon, quand on commence à s'intéresser au service de presse, on est fatalement dans le marketing, avec tous les dommages collatéraux (uniformisation, etc - je ne vais pas refaire ton billet) que cela implique. Simplement parce que c'est une chaine impitoyable : tu acceptes un SP, on t'en propose un autre, puis un autre, puis un concurrent le constate et t'en propose aussi un, et puis un autre se dit "tiens, ça doit marcher avec les autres blogs..." et ainsi de suite. Qu'il y ait quinze billets sur le même bouquin... honnêtement, ce n'est pas bien grave, surtout si c'est un bouquin d'un "petit auteur". Ca deviendra emmerdant, réellement, le jour où comme dans la presse "officielle" les billets diront tous la même chose. On en est pas encore là, et - mais je suis peut-être trop optimiste - je pense que le côté ultra-personnifié du format-blog nous protège quand même pas mal de ce genre de dérive.
Merci Emmyne de venir poursuivre le débat. Comme je te le disais, dès que l'on avance à visage découvert, cela ne me pose aucun problème. :)
Tiens, Sieur Thom, voilà longtemps que je ne vous avais pas lu ici. Et... je ne vais rien ajouter à ton commentaire puisque comme toujours il se suffit à lui même. ;-)
Tout comme vous sur Le Golb, très chère, je passe très régulièrement... mais c'est vrai que ces derniers temps, je n'avais pas grand-chose à raconter dans vos pages, je ne connaissais pas toujours les bouquins, ou bien je n'avais rien à en dire... et dans ces cas-là, mieux vaut se taire - réflexion qui rejoint indirectement votre billet. Je m'explique : l'autre truc que je voulais dire (et que j'ai omis de dire), c'est qu'il faut bien se garder toutefois de mélanger la pub "pure" et les services de presse. Ce que ne fait pas l'article, mais que font précisément certaines opés.
A la réception du service de presse, il reste quand même théoriquement au blogueur le droit... nan j'déconne : je veux bien sûr dire le DEVOIR de se livrer à l'exercice critique qui est la base de son activité, voire de ne pas en parler s'il estime qu'il ne doit pas le faire. Celui qui ne fait pas ça sera une victime consentante des gens qui souhaitent se servir de sa vitrine publique, et ma foi, celui-là, je n'irai pas le plaindre. C'est d'ailleurs un peu ce qui me gène dans les entreprises de Chez les filles, et c'est ce qui fait que j'en ai accepté assez peu, et il y a déjà un moment : accepter de recevoir leurs SPs, c'est s'engager à parler du livre quoiqu'on en pense. Or accepter de recevoir des Sps, c'est justement savoir faire la part des choses entre critique et affichage publicitaire. Ici réside l'ambigüité de ce genre d'opé, et voilà qui explique pourquoi certains en sont hérissés : on appelle ça "service de presse", mais le SP par définition n'est pas destiné à faire l'objet d'un article, il ne l'est même pas à être lu. Les journalistes bien évidemment n'évoquent pas plus de 10 % de ce qu'on leur envoi. Au sein de Culturofil, webzine auquel je collabore activement, je n'évoque pas la moitié des disques qu'on peut m'envoyer - c'est une évidence : la structure "collective" impose de faire des choix qui sont parfois des crève-coeurs mais qui d'une certaine manière sont salutaires. Les opés de type Chez les filles n'obéissent pas du tout à ce schéma, ce ne sont d'ailleurs même pas des attachés de presse d'éditeurs qui nous contactent, mais les membres d'un annuaire de blogs *** qui n'est même pas spécialisé dans la culture et se retrouve cité dans 99,9 % des articles sur le mode "merci à Chez les filles". Autant dire qu'ils en profitent bien, d'autant que quand ils proposent le dvd collector de Valse avec Bachir, ce chef-d'oeuvre doublé d'un succès mondial... qu'on aille pas me faire croire que c'est le dvd qui a besoin de pub dans l'histoire ! Là, il y a un mélange des genres qui me gène un peu parfois, d'où ma (relative) distances avec ces opés (j'ai dû m'arrêter à la seconde...).
*** site qui d'ailleurs - ne riez pas - me contacte régulièrement pour faire sa pub alors que je ne suis même pas référencé dans ses pages !!!
Je suis assez d'accord avec le commentaire de Thom : lire 15 billets sur le même bouquin ne me dérange pas, tant que les blogueurs, contrairement aux journalistes télé, ont vraiment lu le bouquin et donnent un avis sincère et personnel, ce qui à mon avis sera toujours le cas, le support s'y prêtant. Que les services marketing s'intéressent aux blogs ne me paraît pas anormal et c'est sûr que c'est un milieu qu'ils méconnaissent, d'où parfois des propositions ahurissantes de naïveté (car la naïveté à mon avis est de leur côté, certains ont vraiment l'air de penser que tout est acceptable et que tout sera accepté). Recevoir des SP ne me dérange pas (mais au fond, j'ai fini par me rendre compte que ça ne m'arrangeait pas non plus parce que ça me fait lire beaucoup de nouveautés) et ça ne change strictement rien à mon billet, que j'aie payé ou pas le livre et il m'arrive très souvent de ne pas faire du tout de billet. Du côté des concours, j'en ai organisé dès l'ouverture de mon blog, et je payais les lots de ma poche, alors en organiser en partenariat avec une maison d'édition, c'est aussi mieux les doter.
Voilà un moment que je n'étais pas venu sur Biblioblog, et je suis heureux de lire un tel article, que j'aurai pu écrire moi-même. Il est vrai qu'il y a quatre ans, nous étions peu nombreux, et un peu "en marge". Puis la blogosphère littéraire a explosé, et voilà que je trouve, dans ma boîte mail, pêle-mêle, des offres d'attachés de presse, des demandes publicitaires pour un site de lentilles de contact qui trouve que "lecture et lentilles de contact sont étroitement associés", un message de Chez-les-filles qui ne prend même pas la peine de comprendre l'identité masculine du destinataire.
Généralement, je ne prends pas la peine d'y répondre. J'entreprends justement un déménagement de taille pour Lireplus pour supprimer la pub qui est imposée par l'hébergeur, ce n'est pas pour plonger tête baissée dans un tel piège.
Je voudrais aussi rajouter qu'il faut faire attention: il n'y a pas que le marketing. Certains auteurs eux-mêmes ont senti ce qu'ils pouvaient tirer de la blogosphère et font ami-ami avec de nombreux bloggeurs.
Soyons vigilants!
Thom : il était inutile de te justifier, je sais bien que tu passes; je soulignais juste le plaisir de te lire. Maintenant, je suis d'accord avec toi, service de presse et opération marketing sont deux choses différentes, et cela me semblait tellement évident que je ne l'ai pas précisé dans le billet (mais je me suis rattrapée dans les commentaires). Ce que tu dis de la pratique du service de presse me semble effectivement une évidence.
Fashion : je ne suis pas sûre que cela soit aussi naïf de la part de services de marketing (en fait les marketing et naïveté me semblent totalement antinomiques). Quant aux concours, une fois de plus, ce ne sont pas les blogueurs que je mets en cause dans ce billet : si le blogueur est au conscient des tenants et des aboutissants, je n'y vois vraiment aucun mal (et d'ailleurs j'ai participé à tes énigmes ;-) ). Malheureusement, je ne suis pas sûre que tous les blogueurs soient conscients que ces "offres" sont en fait de la publicité déguisée, et ce n'est plus le service marketing qui "offre" quelque chose, mais bien le blogueur qui cède gracieusement son espace.
Je sais aussi que ma réaction est guidée par ma philosophie du libre (ordinateur sous Linux depuis 4 ans) et pour moi, internet est un lieu où la publicité ne doit pas prendre le pas sur le reste.
LirePlus : ah tiens ! Toi aussi tu as eu cette offre pour les lentilles de contact !! ça m'avait fait mourir de rire l'été dernier. :-D
Il s'est passé des choses sur la blogosphère ce week end :)
Je pense, Laurence, que oui, les éditeurs ou autres "opérateurs" semblent s'interesser aux blogs et font aux blogueurs de plus en plus de propositions.
Certaines sont peut-être "saines", d'autres pas.
Pour ce qui est des livres en SP, j'avoue en recevoir (même si cela ne représente qu'un infime pourcentage des livres que je lis). Je ne précise jamais en bas de billet si c'était un SP ou pas, je n'en vois pas l'intêret, dans la mesure où mon avis sera sincère quoi qu'il en soit. Ceci dit, pour en revenir au Livre de Poche, j'ai participé deux fois à leurs opérations : j'ai accepté le livre, l'ai lu, et ai rédigé un commentaire, que je leur ai envoyé sans jamais le publier sur mon blog (puisque, dans leur proposition, ils ne me le demandaient pas explicitement, et je refusais de jouer un jeu dont ils n'énoncaient pas clairement les règles) Ils s'en sont donc contentés et ont publié mes commentaires sur leur site. Depuis, et je me doute de leurs raisons, ils ne m'ont plus jamais sollicitée...
Un autre éditeur m'a demandé récemment de publier sur mon blog le trailer d'un roman à paraître, en me demandant clairement de relayer la video AVANT de recevoir le livre. Je leur ai poliment répondu que cela s'apparentait pour moi à une publicité pure, et que je refusais de le faire, surtout en n'ayant pas lu le livre. Ils m'ont gentiment répondu qu'ils comprenaient mon point du vue, le respectaient, et ont accepté de m'envoyer le livre à sa parution. Là, les choses sont claires, ils ont compris et acepté la chose, et nous sommes restés en "bons termes".
Je crois qu'il faut être clair, vigilent, bien sûr. Et je ne juge pas les personnes qui organisent des jeux, ou des concours (j'y joue souvent seule dans mon coin sans participer officiellement), chacun est libre de faire ce qu'il veut, et je ne pense pas que les bloggueurs qui relaient ces publicités soient des "vendus" (je serais d'ailleurs assez mal placée pour le faire, ayant fait une fois un billet sponsorisé et accepté une publicité rémunérée).
Et je suis d'accord avec le commentaire de Sébastien : certains auteurs ont prix eux-même les choses en main et "copinent" avec les blogueurs dans un but purement intéressé (je me souviens d'un auteur qui m'avait envoyé son livre en me demandant d'être discrète, de ne pas dire qu'il me l'avait envoyé pour ne pas "faire de jaloux"... il avait seulement oublié d'effacer, très en bas de son mail... le même mail envoyé à une autre blogueuse avec à peu près les mêmes mots. j'ai trouvé ça parfaitement risible)
Oui Amanda : honte aux auteurs qui copinent !
Bonjour, c'est mon ami qui vient de me communiquer le lien sur cette discussion intéressante. Personnellement, j'ai accepté deux propositions: une pour les éditions du Rocher et une Babelio. Depuis plus rien. Il faut dire que les deux romans, l'un choisi et l'autre envoyé spontanément ne m'ont pas emballé plus que ça et je l'ai dit. Les éditeurs doivent s'attendre à ce que l'on encense les romans reçus (gentiment offerts). Je serais malhonnête de faire des louanges sur des romans qui ne le méritent pas. J'aime la liberté d'écrire ce que je pense et tant pis pour les services de presse. J'ai donné les deux livres à la bibliothèque de mon CE. Bonne fin d'après-midi.
@ nicolas : n'est ce pas ?! Bon, je connais des jeunes auteurs, dont sort le premier roman, qui contactent les blogueurs et leurs envoient leur livre : là, je les trouve tout à fait sensés, et bien inspirés (souvent les premiers romans ne sont guère soutenus et ils doivent compter sur eux-même pour tenter de faire connaître leur livre), je ne conspue en rien ce comportement, bien au contraire. J'ai été en revanche surprise de voir un auteur me raconter des cracs par mail, se plaindre de sa non exposition, etc tenter de faire vibrer une corde sensible... tout celà sentait au final la manipulation et l'hypocrisie. Et là, je trouve ça indécent et surtout terriblement hypocrite. Suis-je trop naïve ? Sans doute !
J'ai l'impression qu'en quelques mois les offres marketing à l'attention des blogueurs se sont carrément démultipliées... Perso lorsque je reçois un livre, c'est souvent parce que j'en ai fait la demande auprès de l'attaché de presse. Il s'agit de livres qui m'intéressent et dont j'ai envie de parler sur mon blog. Cela dit ce n'est pas quelque chose que je fais régulièrement. Par contre en ce qui concerne les envois non sollicités ou les envois type CLF, on est obligé de rien et comme dit Thom, on a même le devoir de refuser de faire un article si on en voit pas l'intérêt. Un blogueur doit être le seul maître à bord sur son blog. Je trouve par exemple les pratiques consistant à remercier l'attaché de presse de la maison d'édition ou à mettre des logos bien gros en bas de l'article très naïves et même dommageables pour l'image des blogs - bien plus que quinze articles sur un même livre. Et puis, n'oublions pas, qu'il n'y a pas que des blogueurs qui lisent les blogs, il y a aussi des lecteurs qui attérissent là par hasard, après une recherche ggle, et qui ignorent tout de la cuisine interne des blogs...
Merci pour cet article qui donne l'occasion de réfléchir et de s'exprimer sur un sujet qui bien-sûr concerne tous les blogueurs.
Je n'ai jamais été sollicitée pour des jeux publicitaires et c'est tant mieux. En revanche j'accepte depuis quelque temps des "SP", en n'acceptant que les livres qui me tentent.
Le danger serait de ne lire que cela !
Bonsoir à tous,
je rentre à peine du travail mais je vois avec plaisir que le débat a continué sans moi. :) Une fois encore mon propos ne portait pas sur le SP car la démarche me semble différente des opérations purement marketing. Mais je constate que le sujet ouvre en tout cas le débat, et je trouve ça très bien; cela veut dire que nous nous interrogeons, que nous sommes attentifs à ces problématiques, ce qui est ma foi plutôt très positif. :)
Observation tout à fait juste d'Emma... ça se démultiplie. Pendant un moment, j'ai cru que ça venait du référencement de mon blog qui grimpait, et donc que ça grimpait avec... mais depuis un an Le Golb a atteint son maximum ou presque, il a même forcément baissé depuis le changement de site, or les offres continuent de subir une croissance de plus en plus importante, à tel point que je reçois tout et n'importe quoi (je soupçonne même nos gaillards de se refiler des adresses entre eux vu que j'en reçois sur une adresse perso que je n'utilise plus pour mon blog depuis plus d'un an). Preuve que les blogs interpellent de plus en plus... et ma foi, ce n'est pas plus mal :-)
Grâce à Anne, j'arrive ici. Je vais fêter mes un an de blog (bientot champagne emmyne)donc je n'ai pas assez de recul.
Pour ma part, j'ai accepté l'offre "chez les filles" et babelio en m'assurant par mail que j'avais toute liberté de parole. Ce que j'ai fait. Quand j'aime je le dis fort mais quand je n'aime pas ou ne comprend pas je le dis aussi. Je me sens en accord avec moi même. Je ne suis pas sûre que les éditeurs fassent de superbes opérations marketing avec les blogueurs car il me semble que le livre de F. Ben sadoun avait été très fraichement accueili par les blogueurs.
Et grâce aux quelques livres reçus j'ai fait de belles découvertes qui ne nous cachons pas ne m'ont pas couté un rond.Et le fait que plusieurs blogueurs commentent en même temps j'apprécie je dois le dire.Personnellement, je trouve que cela permet de mieux cerner les envies des blogueurs que l'on cotoie.Par exemple, j'ai adoré le livre d'I. Frain et de lire les autres critiques me permet d'affiner la mienne ou tout au moins de voir émerger ce qui est le plus important pour moi à la lecture de ce livre et de comprendre ce qu'il l'est pour d'autres.
J'ai du recevoir un seul mail pub pour gagner un truc à Paris qui a fini à la poubelle
De toutes façons je suis lucide, je ne suis qu'un grain de sable dans cet univers. J'ai envie de rester "petite" à découvrir des auteurs bourguignons et autres et de lire des critiques de mes blougounets chéris sans m'encombrer de contraintes d'écriture.
Merci Laurence !
Bonjour,
J'avoue moi aussi avoir reçu des livres de CLF, notamment, mais toujours par envie de le lire ou par curiosité pour le dernier (déçu d'ailleurs, ma curiosité me perdra). Je n'ai aucun scrupule. Je ne reçois que ce que je veux. Je chronique comme je l'entends. Le seul problème c'est effectivement de voir des quantités de billets sur un même livre. Mais, je me dis aussi que mes autres billets sont plutôt différents. D'ailleurs sur mon blog, assez récent, les commentaires les plus nombreux sont souvent sur les livres reçus gracieusement et non sur mes lectures, plus personnelles. Cherchez l'erreur !
Je trouve cette discussion vraiment très intéressante et je vais y ajouter ma petite pierre en tant qu'attachée de presse et donc possible "méchante" de l'histoire. Pour ma part, j'ai essayé ces derniers mois de tisser des liens avec des blogueuses et des blogueurs qui je pense peuvent être intéressés par notre production littéraire. Ne disposant d'aucun outil (je ne fais pas appel à Chez les filles ou d'autres), je découvre les blogs au fur et à mesure, au fil des commentaires, finalement comme chacun d'entre vous. Je lis toujours avec beaucoup d'attention les billets et beaucoup d'intérêt car avant d'être attachée de presse, je suis lectrice. Mon action est donc de prendre contact avec les blogueurs, de leur envoyer mon programme. Si l'on me demande un livre, je l'envoie et je n'exige pas en retour ni un article ni si article il y a qu'il soit positif. Il m'arrive également d'envoyer des livres sans qu'on me les demande mais j'essaie de coller aux goûts du blogueur autant que possible. Du reste, il arrive que je me trompe. Je ne pense pas faire du marketing déguisé mais je trouve que, puisque l'on arrose les rédactions, pourquoi est-ce que nous n'enverrions pas également des spécimens gratuits à des gens qui lisent énormément et achètent des livres et donc font largement avancer la machine ?... C'est, je crois, un juste retour d'ascenseur. Certes, je ne pourrais pas envoyer des livres à toute la blogosphère... Quant à voir fleurir des papiers partout, j'avoue que c'est toujours bien car qui dit visibilité dit souvent ventes. Mais, nous n'avons aucun moyen de savoir si vos lecteurs se rueront sur nos livres et non ceux du voisin puisque vous en présentez un chaque jour de la semaine, ce qui fait donc beaucoup de livres et pas assez de temps ni de sous pour tous les acheter. Bref, les blogs sont pour les maison d'édition et les auteurs un bon moyen de se faire connaître, c'est sûr. Mais ce qui fait le charme de notre métier, c'est qu'il n'existe pas de recette miracle et qu'un livre peut avoir toute la presse et tous les blogs et ne pas se vendre !
Je ne reviendrai pas sur le fait que nous gardions tous un avis objectif sur un livre reçu gratuitement. Je pense que c'est la base même d'un billet. A quoi cela servirait d'écrire un billet sur son blog si ce n'est pas notre avis que nous écrivons ?
En revanche, quelle ne fut pas ma surprise de lire qu'un éditeur s'était servi de ces envois gratuits pour se faire de la pub. Il faudrait tout de même remettre les pendules à l'heure ! Le mot "repéré" est carrément mensonger !
Quant à l'opérateur cité, j'ai moi aussi été contactée pour recevoir une invitation.
Je l'ai reçue hier par courrier et il n'a jamais été question d'écrire un billet sur cette offre. J'en écrirai peut-être un, mais je doute qu'un "merci à ******" en bas de mon billet dopera les ventes de cet opérateur. ;)(En outre, je n'ai pas invitée en échange d'un billet. Cela n'a jamais été mentionné. Si je n'ai rien à dire sur ce salon, je n'écrirai rien.)
Un "été" en fin de billet a été mangé. :P
Lire : "je n'ai pas été invitée".
Beaucoup de choses intéressantes ont déjà été dites plus haut. Pour ma part, ce qui me chagrine, en ce moment, c'est de tomber de plus en plus souvent sur des blogs qui, contrairement à ce qui a été écrit par de nombreux intervenants ici, n'apportent rien du tout.
Il m'arrive de me balader sur des blogs figurants parmi les mieux référencés dans la catégorie "littérature" et d'y trouver des billets insipides qui adoptent en général la forme suivante :
- 2 lignes pour dire comment on est tombé sur le livre (le plus souvent, cela consiste à renvoyer vers un blog d'une consoeur qui a déjà parlé du même livre);
- 4 lignes pour recopier la quatrième de couverture
- une petite louange personnelle, dans le registre "j'ai trop adoré"
- 2 lignes pour remercier l'attachée de presse, une copine, le libraire, peu importe.
L'essentiel, diront les RP et les éditeurs, c'est qu'il y ait une photo de la couverture.
En effet, elle y est toujours.
Ce genre de billets qui pleuvent par brouettées entières chaque jour que dieu pond encombrent le web littéraire d'un "bruit" totalement sans intérêt, qui prend autant de place que les bouquins éphémères dans la presse féminine, les hebdos télés, les émissions télé grand public et... les tables de libraires. C'est là que ça m'embête : je ne vais pas sur les blogs pour trouver le même matraquage qu'ailleurs. J'espère toujours y faire des rencontres, avec des livres bien sûr, mais surtout avec des lecteurs qui ont quelque chose à en dire. De personnel et d'intéressant.
Toutes les opérations de marketing et de RP des maisons d'édition n'ont qu'un seul but, ne l'oublions pas : occuper le terrain et manger la place que d'autres pourraient prendre. Ils voient les blogs comme le reste de l'univers : c'est un marché à se partager et donc à conquérir. Peu importe la rentabilité finale. Quand un auteur ne vend pas, on pourra toujours le rassurer en lui tendant un classeur plein de notes de blog : "Je t'assure, on a tout fait pour ton livre, regarde tout ce qui s'est publié en ligne". On n'ajoutera jamais "et ce qui est génial, c'est que ça ne nous a rien coûté" ;-)
Excellente chute de Nicolas :-)
A laquelle on pourrait ajouter qu'on n'ajoutera (!) jamais : "ah oui, j'ai oublié de te dire, les blogs ne font pas vendre"... j'exagère un peu, mais en réalité, le côté prescripteur des blogs n'a à ce jour jamais été démontré de manière probante. Ou, pour être exact : les blogs ne sont souvent prescripteurs que d'eux-mêmes. Si j'encense un bouquin et que par le plus grand hasard je le fais acheter à trois personnes, deux à coup sûr seront des blogueurs, un seul l'encensera, qui le fera acheter à deux autres... les blogs intéressants n'étant pas si nombreux, et les blogs influents encore moins, je ne suis pas vraiment convaincu que ça fasse une différence considérable sur les ventes au final. Et dans le cadre d'une opé de grande envergure où on envoie le bouquin à 40 blogueurs et où du coup tous les intéressés peuvent les avoir à l'oeil, je suis presque convaincu que ça ne rapporte pas grand-chose. En somme dans les opés CLF, je pense que CLF (que quasiment personne ne connaissait avant) y gagne beaucoup plus que les éditeurs ou les auteurs (surtout que la plupart ne sont pas tout à fait des petits auteurs confidentiels qui ne vendent rien... Rheims, Frain, ont des ventes tout à fait honnêtes, il s'agit plutôt dans le cas présent d'essayer d'attraper au vol un autre public...)
Bonjour à tous,
Dans certains cas il y a effectivement manipulation , le plus flagrant étant le premier cas que tu cites.
Par contre, je ne considère pas les opérations types celles que proposent Chez les Filles , Babelio etc ...comme manipulatrices. J'ai accepté certains livres de Chez les Filles, j'ai refusé pour Babelio parce que je ne voulais pas que cela prenne trop d'importance non plus dans l'ensemble de mes lectures. Je me sens libre de refuser de recevoir ou non un livre, je ne ressens aucune pression, on nous demande juste d'écrire un billet et j'écris en mon âme et conscience. Si je n'aime pas je ne sens pas obligée d'écrire le contraire. Je pense que c'est au choix de chacun, mais les choses me paraissent claires dès le départ. Yohan a dit "Comme le le lisais je ne sais plus (peut-être chez Ys), l'important pour un éditeur est d'habituer le lecteur à entendre le nom de l'auteur, pour inciter à l'achat, aujourdh'ui ou plus tard. La répétition marque plus que les avis négatifs qui peuvent etre donnés." C'est peut être vrai, mais d'une part, même si on émet un avis défavorable, je reconnais à tout lecteur le droit que je m'accorde à moi même, c'est à dire d'être d'un avis différent de la majorité ... ça c'est pour ceux qui lisent les billets. Quant à ceux qui achèteraient un livre uniquement parce que voir ici et là le nom de l'auteur les a marqué et que finalement le contenu du billet importe peu... dans ce cas cela relève plutôt selon moi d'un manque de discernement de la personne en question et ma foi on ne peut pas grand chose pour elle. (dans ce cas ne rédigeons que des titres si le contenu du billet importe peu, on se fatiguera moins .. rire) .
Quant au fait de la "masse" de billet qui sort en même temps, je n'ai pas l'impression que le nombre de billets soit si nombreux que cela , surtout à l'échelle du web.
Pour ma part je consulte sur les blogs des billets concernant des livres que j'ai lus, mais aussi beaucoup que je n'ai pas lus. j'aime les deux, mais j'apprécie de temps en temps d'être synchrone avec d'autres lecteurs autour d'un même livre. Je trouve très enrichissant de lire les différents avis. Je fais d'ailleurs partie d'un cercle de lecture en ligne. Et par le biais des envoies gratuits j'ai fait de belles découvertes aussi.
Donc quelque chose de positif pour moi à condition que les règles soient claires et que cela représente une part limitée de mes lectures.
Eh bien dîtes donc ! Il faut croire que le sujet vous inspire. Voilà bien longtemps qu'il n'y avait pas eu un tel débat ici. Bon, je vais essayer de répondre à tout le monde mais beaucoup d'idées se recoupent, je vais faire une réponse de groupe. :-) En tout cas, je vous remercie tous de votre participation à la discussion. :)
Quand j'ai écrit ce billet (je sais je me répète, mais ça me semble important), je ne pensais pas du tout au service de presse en général, Solène (je vous rassure, je ne vois pas les attachées de presse comme les "méchantes" de l'histoire), car le principe même ne me gêne pas. Si le blogueur est honnête dans sa démarche et qu'il va à la recherche de titres dont on ne parle pas forcément ailleurs, je trouve même que cela peut élargir les horizons. Maintenant, comme le souligne Thom, quand les offres se concentrent sur des auteurs déjà connus et reconnus, je n'en vois pas bien l'intérêt. Et je comprends la frustration d'Yv quand les livres qu'
elleil déniche reçoivent moins de commentaires que les livres qu'elleil a reçu gracieusement.Par contre, je ne suis pas d'accord avec Solène et Thaïs sur le côté positif des critiques multiples. Personnellement, quand j'ouvre mon agrégateur et que je vois 15 billets sur le même livre, je fuis et vais lire les billets qui parlent d'autres choses. Mais une fois de plus, ce n'est pas ce côté là qui m'a gênée le plus, mais bien ce que souligne Leiloona : le mot "repéré" est pour moi mensonger et dévoile une manipulation bien pensée en amont. Et encore heureux que nous soyons libres de dire ce que l'on pense des livres que l'on reçoit, il ne manquerait plus que l'on soit obligés d'être dithyrambique ! Ce n'est pas là non plus qu'est mon souci, Soie. Ce qui me gêne comme je l'ai déjà dit de nombreuse fois, c'est la façon masqué dont certains marketeux avancent.Quant aux propos de Nicolas Ancion (bonjour toi :-) ), je donne mon joker, car je pense être mal placée pour y réagir (heu... dis-moi quand même, tu mets Biblioblog dans la catégorie sus-citée? :-D ).
Puisque Soie reprends mes propos, je me permets d'expliciter un peu ce que j'entendais par là.
Le but des "vendeurs" de livres est de faire connaitre un nom, de le faire entrer dans l'esprit des lecteurs. Ce n'est pas un manque de discernement que de se dire en entendant un nom "Tiens, j'en ai déjà entendu parler quelquepart" sans forcément relier cela aux contenus positifs ou négatifs des billets qui traitaient de cet auteur. Ce n'est pas que le contenu du billet importe peu, c'est que le nom d'un auteur reste plus en tete qu'un ensemble de critiques diverses. Tout les lecteurs ne se promènent pas contamment avec un carnet de notes dans leur poche.
Concernant les opérations faites par des maisons d'éditions via des sites internet, je note une différence importante entre Babelio et Chez les filles. Chez Babelio, l'avantage est de pouvoir choisir parmi plusieurs dizaines de livres, qui chacun seront envoyés en un petit nombre d'exemplaire. Ce qui offre une diversité quant aux livres chroniqués. Soit l'inverse de Chez les filles, qui envoie le meme livre à plusieurs dizaines de personnes. Et là, comme Laurence et d'autres, je fuis l'overdose de billets parlant d'un meme ouvrage.
Maintenant, le travail des attachés de presse, ou les contacts que peuvent prendre personnellement des auteurs est d'un autre acabit, et n'entre selon moi pas dans les cases de ce qui est dommageable sur les blogs.
Un petit message d'approbation sur le fond du billet et d'ailleurs aussi celui d'Ys mais je crois que l'on tend le bâton pour se faire battre dès lors que l'on accepte de recevoir gratuitement des livres, cet envoi est forcément avec une attente de contrepartie même si elle n'est pas immédiate
j'achète ou emprunte tous mes livres et j'ai bien l'intention de continuer, les critiques amicales ou renvoi d'ascenseur sont bien assez nombreuses dans la presse traditionnelle pour ne pas y participer même de façon limitée
@Dominique
Vous m'apportez la réponse à une grande question que je me posais depuis la naissance de mon blog. En naviguant à droite et à gauche chez mes voisines j'ai compris que certains auteurs envoyaient leur livre à des blogueuses pour avoir une critique. Je me suis dit que c'est la pratique et me demandais si je devais faire pareil. Pourtant A_girl_from_earth http://lecture-sans-frontieres.over... a présenté mon livre « d’un pays l’autre » sur son blog sans me demander un exemplaire. Elle l’a trouvé à la bibliothèque. Nathalie Salvi a acheté le livre « quelque part en Roumanie » http://clopinclopan.over-blog.com/a... et l’a présenté sur son blog. Je sais que leur avis est sincère car rien n’a parasité la critique. Je partage votre avis qui me semble le plus sain pour pouvoir exprimer une critique objective, dénoué de toute influence et toute obligation.
Amitié, Valentina
Lorsque l'on me propose un livre je le prends ! Et vous savez pourquoi ? Parce que je suis responsable bénévole d'une bibliothèque dans un village. Parce que notre budget n'est pas énorme alors un livre donné c'est comme un cadeau. Il m'est arrivée de refuser aussi. Tout simplement parce que le livre ne me disait rien. Et puis si le livre offert ne me plait pas...pas de billet. C'est tout ! Quand à juger de la qualité d'un blog...Juger n'est pas bon. Si un blog ne plait pas, il faut passer son chemin. Mais jamais je ne critiquerai un blog parce que la personne qui le fait, le fait toujours avec coeur et juste pour ça, cela lui donne de la qualité. Le partage peut se faire sous toutes les formes. Simples ou plus élaborées. Pour les mêmes raisons je ne fais que très rarement un post négatif sur un livre parce que derrière se cache un auteur qui s'est donné pour son écrit. Je n'ai pas envie de blesser une personne.
Yohan je comprends bien la démarche, mais il me semble qu'au bout du compte nous restons parfaitement libres de nous renseigner et que ce ne sont pas les sources d'informations qui manquent. Et on achète rarement un livre dans l'urgence. (cela me parait moins crucial que le lave linge qui rend l'âme quand même ...sourire) , ce ne sont pas les librairies et les bibliothèques qui manquent, et on a toujours la ressource de passer une commande. Donc je vois mal ce qui empêche de se renseigner avant l'acaht ? Pour ma part, ce n'est pas parce que "Tiens j'en ai déjà entendu parler quelque part" que je me sens obligée d'acheter le livre en question. Je suis même hyper méfiante envers les titres ultra médiatisés. Et ce pour quelque produit que ce soit, pas uniquement pour les livres. Je ne me balade pas avec un calepin dans ma poche, mais j'ai assez en tête les titres que j'ai repérés et qui me semblent intéressants sur la blogosphère. Et si j'ai un souvenir imprécis, je me renseigne. Malgré tout parfois il arrive que le livre ne réponde pas à mes attentes simplement parce que nous n'avons pas tous les mêmes goûts, ni le même vécu (qui influence la façon dont on perçoit une histoire)ou tout simplement parce que je ne le lis pas au bon moment.
Je conçois que la technique de pub que tu décris fonctionne, mais selon moi c'est quand même bien au consommateur de réfléchir à ses choix, le publiciste et l'attaché de presse font leur métier, c'est normal, à nous de nous comporter en consommateurs avertis aussi
Mmmh... moi je réagis aux notions "d'avantages" pour le blogueur et de "naïveté" le concernant, pour reprendre le sujet de ce billet, comme si l'on considérait que le travail résultant d'un blog méritait une rétribution que l'on pourrait presque estimer au pourcentage de ventes qu'un billet aurait suscité.
Dans la mesure où l'on a décidé d'ouvrir un espace accessible à tous pour parler des livres qu'on a lus, on contribue déjà, qu'on le veuille ou non, à leur faire de la pub, sans que personne ne nous ait demandé quoi que ce soit. On est bien content quand un lecteur vous annonce que votre billet l'a convaincu et qu'il faut de suiiite qu'il se procure ce livre sinon il n'en dormira pas de l'année. Que l'éditeur Tartempion, le libraire Lambda, l'auteur X et toute l'industrie du livre puissent bénéficier ainsi de cette pub du bouche à l'oreille ne nous effleure quasiment pas l'esprit.
Le malaise vient donc du fait qu'on puisse venir à nous pour nous demander de façon quasi claire de parler de tel livre, tel auteur, et que si on le fait, on gagne forcément l'étiquette de "naïf". Pourquoi?
1) Je comprends très bien les démarches des SP, éditeurs, auteurs, le marché du livre est un business, il ne faut pas se voiler la face, un business qui plus est, se porte assez mal. Ils auraient tort d'ignorer le marché potentiel que constitue les blogs de lecteurs. Pour certains éditeurs et auteurs que j'ai appréciés et qui sont peu connus, je me fais un plaisir de parler d'eux, oui, j'avoue, ça me ferait plaisir qu'ils soient davantage connus (bien que mon blog ne soit pas la meilleure plateforme pour ça lol mais bon, on fait tous avec ce qu'on a).
2) Libre au lecteur d'ignorer ces requêtes, on n'agit pas non plus sous la menace. J'aimerais à ce sujet vous renvoyer à une interview par Géraldine de Suzanne de Chez les Filles (vu qu'elle est souvent citée) qui est plutôt claire sur le sujet: http://cdcoeurs.over-blog.net/article-27266374.html
3) Encore plus libre à nous d'exprimer franchement ce que nous a inspiré ce livre. Je me demande parfois si ce qui ne gêne pas (car ce n'est pas la première fois que je lis des coups de gueule orientés dans ce sens), c'est du coup la question de la fiabilité et de l'honnêteté des avis sur ces livres qui font le tour des blogs, ce qui expliquerait le ras-le-bol de certains qui pendant deux semaines voient le même livre chroniqué partout. Ca, je le comprendrais, je suis moi-même particulièrement méfiante vis-à-vis de ces billets, surtout quand ils sont surenthousiastes sans raison très claire...
Pour moi le blog reste un loisir, un espace où je fais simplement part de mes lectures, d'où qu'elles proviennent: découvertes par hasard, au détour d'une librairie, bib', d'un blog, par l'intermédiaire d'un ami, d'un SP, etc... peu importe. Si ça bénéficie à quelqu'un, peu importe. Moi mon plaisir aura été dans la découverte d'un nouveau livre, nouvel auteur, nouveau blogueur avec qui partager mon avis sur cette lecture, c'est, à la limite, tout ce qui m'intéresse dans l'histoire.:)
C'est vrai que le débat est très intéressant (de plus en plus).
En ce qui concerne la réflexion de Soie, j'allais répondre à peu près pareil que Yohan. J'ai une excellente mémoire, néanmoins quand je me promène dans une librairie et que je tombe sur un livre à propos duquel j'ai lu 30 billets sur le Net, je ne me rappelle pas la plupart du temps qui l'a aimé et qui ne l'a pas aimé, ni quelle était la proportion d'avis positifs ou négatifs. J'avoue même qu'il est rare que je lise 30 billets sur le même bouquin, il ne s'agit donc pas d'un manque de discernement... mais simplement que 30 fois la même critique du même truc ça gave, on en lit un, deux, trois... les dix suivants on les lit en diagonale, les derniers on les zappe. N'en reste qu'une sensation diffuse de "buzz" (et pourtant je ne crois pas être quelqu'un d'influençable).
Le commentaire d'A Girl From Earth est intéressant, parce qu'il met le doigt sans le vouloir sur la véritable ambigüité de tout ça : on traite des amateurs revendiqués comme tels avec les mêmes armes qu'on traite avec des professionnels, avec tous les dérapages incontrôlés que cela implique. Là où la naïveté entre en ligne de compte, c'est qu'il est très illusoire de croire que les éditeurs s'intéressent sincèrement aux avis des blogueurs. C'est surtout un excellent moyen de contourner le mur de la critique professionnelle, critiquable sur bien des choses (c'est un autre débat), et bien plus sévère la plupart du temps que les blogueurs, parce que n'abordant pas les livres sous le même angle (le nombre de bouquins "bouleversants" selon la blogosphère fait parfois sourire, tout de même... non ? ;-) Autre avantage, ce système supprime la plupart des gardes-fous entre l'éditeur (ou l'auteur) et le lecteur, parfois pour le meilleur, d'autrefois pour le pire (comme disait Amanda on en connait dont le lobbying permanent sur le Net frôle le foutage de gueule). Lorsque certains blogueurs épinglent la connivence des médias, on a parfois envie de leur dire de balayer devant leur porte - le blogueur est parfois tout aussi connivent, sans même s'en rendre compte... encore et toujours à cause de son statut bâtard (il agit comme s'il était un lecteur lambda... alors que quelqu'un critiquant 50, 100 livres par an est bien loin du lecteur lambda (ça faisait longtemps que je ne l'avais pas sortie, celle-ci)).
Enfin et dernier point : les avis de consommateurs sur Amazon la Fnac font cent fois plus vendre que les blogs. Comme le disait fort justement Yohan (décidément), il s'agit avant tout d'acheter de (ou plutôt de s'imposer sur) l'espace disponible, rien de plus. Une opé à 40 billets sur google qui se linkent les uns les autres, ce n'est pas la garantie d'exploser les ventes, ce n'est même pas la garantie qu'on les lise... en revanche c'est la garantie d'exploser les entrées sur google, et ainsi de toucher, par la bande, le lecteur non-blogueur (qui on l'imagine ne se fait pas chier à lire quarante avis sur quarante blogs). On peut considérer que ça fait connaître un livre. On peut aussi voir à l'inverse que cela sur-représente certains auteurs par rapport à d'autres, pas forcément moins intéressants (parfois même plus).
Thom je comprends mais il existe des billets multiples sur différents livres , pas seulement ceux qui émanent des envois gratuits. Quand j'en ai lu suffisamment pour ma part j'arrête et puis c'est tout. Pour info les billets sur les blogs suite à se billet se répandent sur les blogs aussi, j'ai arrêté au 3ème ;-). Si je me trouve en librairie et que je ne me rappelle plus trop les critiques mais une impression diffuse de buzz, c'est que le contenu ne devait pas être super enthousiaste non plus, ou pas en accord avec mes gouts. ces derniers mois j'ai acheté deux livres dans ces circonstances, je me rappelais très bien le thème des livres et pourquoi ils m'avaient plus à priori.
Si maintenant je ne me rappelle pas bien qui a aimé ou non, mais qu'on en a beaucoup parlé, bref qu'aucune tendance particulière ne se dégage de l'ensemble , que j'achète le livre et qu'il ne me plait pas. Et bien c'est "tant pis pour toi ma fille, tu te renseigneras davantage la prochaine fois" mais je n'accuse pas les services de pub ni les blogueurs.
J'ai écrit un peu vite et une de mes phrases est illisible, excusez moi. Pour info suite à ce billet, d'autres billets sur le même thème se répandent sur les blogs, j'ai arrêté ma lecture au 3ème. (mais je ne jette pas la pierre aux autres blogueurs)
Bonsoir, je vois qu'aujour'hui encore le débat fut animé. Je ne pensais vraiment pas que cela déclencherait tant de réactions; mais le fait que tout le monde réagisse, montre au moins que nous nous sentons tous plus ou moins concernés.
J'aimerais revenir plus particulièrement sur ce que dit A_Girls-From_Earth, car malgré mes explications je crois qu'il y a un grand malentendu.
"comme si l'on considérait que le travail résultant d'un blog méritait une rétribution que l'on pourrait presque estimer au pourcentage de ventes qu'un billet aurait suscité."
Pour clarifier tout de suite les choses, je défends farouchement depuis de nombreuses années maintenant les logiciels libres et la philosophie qui va avec. De fait, je n'attends aucune forme de rétribution pour ce site, et j'aime qu'internet soit gratuit; j'applique donc ce que j'aime retrouver ailleurs. Que je ne veuille pas faire d'argent avec ce site, ne veut pas dire que j'accepte de passer pour une poire. Il se trouve que j'ai grandi au milieu de publicitaires, je connais donc très bien leur fonctionnement. Il n'est pas question pour moi de faire la promotion d'opérations marketing pour de grands groupes (je reviens au message initial), qu'ils me payent ou non. Ce site n'a pas pour vocation d'être un espace publicitaire, quelques soient les conditions. Que les choses soient claires.
Mais ce qui me fait rire (je suis cynique) c'est la disproportion de la proposition (que je n'aurais de toute façon pas acceptée) : leur laisser un espace publicitaire contre deux places au Salon du livre, je trouve ça risible, désolée.
Encore une fois, et je rassure Bellashi, il ne s'agissait pas pour moi de pointer du doigt les blogueurs, mais les publicitaires et les organisateurs d'opération marketing (que je distingue encore une fois des attachées de presse). Ensuite, chacun fait ce qu'il veut sur son blog, non seulement cela ne me regarde pas, mais je ne porte de toute façon aucun jugement de valeur. Pour tout dire, j'ai même participé au concours organisé par Fashion avec plaisir. :)
Je ne me suis pas sentie pointée, ne t'en fais pas. Je réagissais au commentaire de...pffff attends il faut que je le retrouve....de....Nicolas Ancion ! Je le trouve un peu sévère quand-même.
Le débat que tu as lancé est très intéressant en tout cas. Merci.
Soie >>> comme quoi tu vois, je pensais qu'on était pas d'accord, alors que finalement on aurait plutôt tendance à l'être :-) Et comme toi... j'ai vu quelques autres billets, mais je n'en ai lu que deux... non pas que l'avis des gens ne m'intéresse pas, simplement on a déjà une discussion passionnante ici, je ne trouve pas nécessaire de disperser les réflexions (surtout qu'en plus, foncièrement, la plupart d'entre nous est d'accord sur l'essentiel). Si la blogosphère a un réel travers, c'est bien celui de l'autocontamination perpétuelle (ça ne vaut pas que pour les opés de CLF, hein, ne leur jetons pas tout le temps l'opprobre ;-)
Laurence >>> Je ne pensais vraiment pas que cela déclencherait tant de réactions; mais le fait que tout le monde réagisse, montre au moins que nous nous sentons tous plus ou moins concernés. Ouais c'est ça, bien sûr, comme si tu ignorais la puissance des rubriques "les blogueurs parlent aux blogueurs"... tu crois qu'on ne t'a pas vue avancer masquée et te servir de nous comme vitrine promotionnelle ? :-D
@Laurence: pas de malentendu, j'avais bien capté la différence que tu fais entre faire de la promo d'opération marketing pour le compte de grands groupes et avoir la liberté de parler de livres pour le plaisir. Mais ça n'empêche qu'en tenant un blog (et c'était mon propos), on fait de toute façon de la petite pub, consciente ou non, pour les romans et auteurs qu'on a lus, intervention ou non de publicitaires, c'est en cela que je réagissais car du coup, pour moi, c'est quasiment pareil que l'on parle d'un livre de soi-même ou à la demande d'autrui.
Maintenant, je comprends aussi ta réaction type y-a-pas-écrit-duduche-sur-mon-blog-on-m-exploite-pas-comme-ça par rapport à la récente proposition qu'on t'a faite qui diffère un peu des approches de SP et assimilés. Tant qu'on a le choix de dire oui ou non finalement, ou même d'ignorer les prospecteurs, pour moi tout roule. :)
Bref, je terminerai en disant qu'à la limite, ça me stresse plus de découvrir un "nouveau" blog littéraire qui menace mon compte en banque (car là je viens de noter le roman australien dont tu parles sur le côté) (si c'est pas de la pub ça lol) que d'être démarchée pour faire de la pub sur mon blog tout en sachant que je peux dire NAAAAN si j'veux. ;)
Bonjour à tous.
Je suis auteur et directeur littéraire d'une maison d'édition modeste, mais indépendante et qui s'efforce de soumettre au public une offre originale et honnête (en jeunesse avec Scientifictions, en poésie avec Ecrit(s) du Nord, en romans avec La Vie, comme elle va, pour ne retenir que ces trois exemples). Je me sens proche des blogueurs et les parentés entre lire, écrire et dire son point de vue sont trop évidentes pour que j'y insiste. Il m'arrive même d'évoquer, sur ce blogue ou d'autres (je prends un pseudo), les livres que j'ai aimés chez des confrères ou dont je pense qu'il faut les défendre. Comme nos moyens ne nous donnent guère d'accès à la communication officielle, il ne me paraît pas anormal de soumettre en service de presse notre travail -une partie seulement, quelques titres- aux blogueurs et je fais un lien vers le site qui les évoque, même si le billet n'est pas flatteur. C'est la règle du jeu. Je veux bien renoncer à envoyer des ouvrages, mais je voudrais bien qu'on m'explique ce qui restera de la liberté que revendiquent certains de choisir ce qu'ils recensent puisqu'ils n'auront plus connaissance que de ce dont tout le monde parle déjà, c'est-à-dire les productions des grosses maisons, puissamment relayées par la publicité et le copinage.
J'écris tout cela, sans acrimonie, mais avec une certaine perplexité : il faut toujours se mettre à la place d'autrui. A la mienne, on ne voit que la blogosphère pour recréer un espace de lecture critique libre de toute sujétion.
finalement chaque bloggeur choisit en conscience (ouah, ça-y-est, les gros mots) de lire des livres achetés, empruntés ou offerts. Peu importe. Pour ma part, j'achète peu de livres, en emprunte énormément et en reçoit quelques uns (très peu). Je n'ai pas aimé le dernier reçu et l'ai donné à la BM de ma commune où il pourra trouver lecteur l'appréciant.
(PS : je me permets de préciser que Yv est un garçon)
Thom : ne me crois pas si tu veux, mais je suis tellement pas habituée à cette multiplication de commentaire, que je suis toute étonnée. :-D
A_girl_from_earth : pour Finningan j'ai tellement aimé que j'en parle partout. Il faut dire que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas surprise à lire en marchant, de nuit, en jonglant entre les différents lampadaires ! :-D
Bonsoir Jean, comme je l'ai dit, je suis très heureuse de pouvoir découvrir le catalogue de "petits" éditeurs et de pouvoir faire ensuite partager mes découvertes. De mon côté pas de souci avec les SP. :-)
Oups ! Désolée Yv pour la féminisation... J'ai corrigé. ;)
BelleSahi : je suis peut-être sévère dans ces propos, je l'assume volontiers, en tant que lecteur de blog, j'accorde beaucoup d'importance à la forme de ce que je lis. Il y a une manière de présenter les choses qui me rebute et me coupe l'envie de lire le billet, j'avais envie d'en parler ici.
Ceci dit, je suis moins sévère dans mes contacts avec les blogueurs, en général, j'espère ;-) Je laisse toujours un petit merci sous les billets que je découvre (ou que Google m'aide à découvrir) où l'on parle d'un de mes bouquins. Jusqu'ici, cela a toujours été spontané, mes éditeurs n'ont, à ma connaissance, jamais prospecté les blogs. Pour ma part, je n'ai envoyé des SP (en PDF, désolé pour la biblothèque du coin) que pour un petit bouquin rigolo, que j'ai publié en janvier dans une maison d'édition belge, mal distribuée en France et non référencée par Amazon. Ça a permis à quelques blogueurs avec qui j'avais eu des contacts par le passé de lire ce livre, juste pour leur propre plaisir, puisque faire de la pub à cet ouvrage n'a pas beaucoup de sens (si ce n'est pour les lecteurs belges, qui peuvent trouver le livre en librairie).
Nicolas, j'espère que dans ton roman que tu viens de finir ( vu sur Facebook) tu es un peu plus lisible, car, là, je trouve que tu t'embrouilles un peu ;-) la fatigue ?
C'est quoi "SP" ?
@Laurence: Ouh! Arguments très dangereux pour moi! Mais ça tombe bien parce que là je suis à la chasse aux romans australiens plus que sympa - chasse difficile car peu m'inspirent!
@Nicolas Ancion: tombant en plein dans votre descriptif de blog (ça m'a d'ailleurs bien fait rire :) ), je voulais juste dire que quand je publierai un billet sur un de vos romans, je ne changerai en rien mes habitudes et il faudra vous y faire.
Cette présentation est vraiment un choix délibéré, ne souhaitant pas qu'on me confonde à tort avec un critique professionnel (n'empêche j'avais très très honte la première fois qu'un auteur s'est manifesté sur mon blog suite à un de mes billets sur son roman - je me suis dit "aïe aïe il a vu tous mes lol, mdr et mes commentaires qui ne veulent rien dire - mais maintenant j'assume :) )
Je suis assez d'accord avec toi sur le côté abus (l'éditeur qui estampille son roman "remarqué par les blogueurs)...
Par contre, je n'ai jamais été dupe. Jeune blogueuse (oh pardon, c'est mon blog qui est encore jeune), j'ai toujours considéré ces envois de livres (qui me font bien plaisirs) comme un échange de bon procédé. Je lis un livre gratos et j'en parle gratos. Maintenant, c'est sûr que je n'ai pas 36000 visiteurs par mois (ouhaou, je ne savais même pas que cela pouvait exister, félicitations !)donc... Mais aussi, libre à chacun de refuser de recevoir ces livres et de ne pas lire les multiples critiques qui en émergent. Et je n'ai pas l'impression que ces envois envahissent la blogosphère toute l'année. J'ai l'impression que c'est par période... C'est vrai qu'en ce moment, y certaines couv' qui commencent à me sortir par les trous de nez quand je les vois mais bon...
Finallement, ces envois groupés ne sont peut-être pas un si bon plan. Car on lit effectivement les mêmes critiques sur les blog pendant une semaine voire 2 puis après, le livre tombe dans les oubliettes. Alors que s'il était envoyé en quelques exemplaires tout au long de l'année, il resterait dans les mémoires et marquerait plus les gens sur du long terme.
C'est passionnant ce débat, j'avoue que ej suis surprise d'entendre toutes les offres qui sont faites au blogueurs, à l'exception de chez-les-filles et de babelio, je n'en avais pas vraiment idée... IL me semble que ce qui ressort de tout ça c'est la transparence des procédés et le fait d'assumer ses choix (de lectures, de présentation, d'écriture que sais-je :-)) en tous cas ça fait réfléchir et ça c'est bon à prendre...
A_girl_from_earth: ne changez rien, s'il-vous-plaît. Il ne faut pas plus céder aux pressions des auteurs qu'à celle des attachées de presse ;-) Mon avis quant à la forme des critiques de bouquins sur les blogs n'engage que moi et personne d'autre (par ailleurs, j'aurais autant, si pas plus, à écrire au sujet des critiques de livres publiées dans la presse, qui pour la plupart ne sont que des billets de promotion copiés-collés du communiqué de presse déjà indigent - et les journalistes, eux, sont payés pour ce non travail).
valy christine: SP = Service presse. Ceci dit, je m'embrouille certainement aussi dans mes romans, j'espère ;-) La vie et les idées naissent du désordre et du foisonnement, ce sont les textes de lois et les contrats d'assurance qui doivent être clairs et limpides, pas les romans ! :-D
Débat passionné et passionnant et qui me concerne directement. Pour ma part, "jeune" auteur publié par de petites maisons d'édition indépendantes qui n'arrivent pas, malgré un service de presse minimum, à trouver un relais auprès des "grands médias", il m'arrive de proposer à quelques blogs littéraires sélectionnés (5 ou 6 maximum) un envoi gratuit d'un livre. Mais il va de soi que si la personne accepte l'envoi (que je finance, de même que le volume parfois), elle est alors totalement libre d'en faire ou non un billet tout comme elle est libre de formuler l'opinion qui est la sienne sur mon texte. C'est la règle du jeu lorsqu'on est publié et lu : il faut accepter les retours, quels qu'ils soient. Ainsi donc, je n'ai pas du tout l'impression de manipuler qui que ce soit en proposant un exemplaire dit de presse à des blogs dont je sais ou pense qu'ils resteront indépendants et feront un vrai travail critique que n'assurent plus beaucoup les médias officiels. Il s'agit juste d'essayer de faire connaître une publication qui, parce que peu médiatisée, pourrait rester totalement méconnue... mais il ne s'agit en rien d'acheter un avis positif.
Un petit salut à tous avant de filer vers Paris pour le Salon du Livre. :-) Je ne pourrai sûrement pas répondre à vos prochains commentaires aussi rapidement que vous le souhaiteriez, mais je vous laisse continuer cette conversation avec plaisir. À mardi au plus tard. ;-)
@Franck
Il m'arrive d'envoyer mon livre mais dans le désir d'échange de lecture et découverte d'écriture ( ex François Martini http://fr.martini.free.fr/)et non pas avec un but publicitaire. Par la suite il a donné son avis, son sentiment concernant la lecture de mon livre sur son espace mais, à mon insu. C'est vrai que j'ai été ravie tout comme de la critique de A_girl_from_earth ou celle de Nathalie.
Peut-être suis-je trop idéaliste, peut-être suis-je aussi naïve dans ce monde cruel du livre et les SP.
Mais je préfère que les blogueurs, blogueuses littéraires lisent mon livre parce qu'il les a interpellés et non pas que moi, je les ai interpellés. Une sacrée différence.
Vous souligniez dans votre billet « (que je finance, de même que le volume parfois) », ben, oui, comme les SP, les agents littéraires, la même logique. Or, on peut dire tout ce qu’on veut quand l’argent et la gratuité rentrent en jeu, il y a une attente et une demande subliminaire, il y a un non-dit qui parasite forcement la critique, puisqu’on est des êtres humains. Avez-vous la conviction intime que la critique de votre livre a été objective ?
À moi, en tant qu’écrivain il me restera un doute, et c’est ce doute que je fuis.
Quelle idéaliste, va !
débat hautement interressant!!!! je me permettrais juste d'y ajouter ma petite touche (comique de preference ;o) ) en vous avouant que j'ai (rarement) eu des proposition puisque mon blog et certifié non influent!!!!! mais le plus incroyable c'est qu'en tant que libraire je ne recoit rien du tout!!!! Qui à dit que les "publicitaires" ne s'interressaient pas aux petites librairies indépendantes moi ah oui!!!! :o))))
A Valy Christine,
Oui, j'ai la conviction que les critiques de mes livres ont été objectives (bien que, par définition, l'exercice de la critique ne le soit pas puisqu'il s'agit de porter un jugement, de défendre une opinion). La preuve ? Il est arrivé qu'un ou une blogueur/se formule un avis très nuancé sur un texte que je lui avais envoyé... Et je ne lui en ai aucunement tenu rigueur. Quiconque prétend être publié et lu doit accepter la critique, quelle qu'elle soit ! Les gens intègres savent donc conserver leur liberté de pensée, de jugement, et ne se font pas manipuler si facilement. D'ailleurs, les critiques professionnels ne jugent-ils pas des livres qui, par définition, leur sont offerts ? Or, ils n'en sont pas tous pour autant manipulés, pervertis ou achetés...
Je parle d'une "conviction intime" Franck, donc qui vous appartient intérieurement, je n'attendais pas une réponse de votre part.
Bien sûr qu'une critique liée au texte est "subjective" puisqu'elle vient d'une personne unique avec sa façon de voir les choses et les sentir, ça va de soi, le mot "objectif" fait allusion à autre chose dont je pense que vous comprenez très bien,
Bon week-end, V.
PS -Je ne mets pas en doute l’intégrité de Laurence dans la critique de votre livre, ne détournez pas mes mots. Je parle de mon doute à moi.
Sachez, chers amis bloggeurs, que ce débat intéresse vivement plusieurs attachés de presse rencontrés hier au Salon du Livre de Paris... Si j'ai bien compris, ils "tâtonnent" un peu dans leur manière d'approcher le Bloggeur, cette bestiole encore neuve et inconnue de la plupart des maisons d'édition... Mais elles y viennent et justement, elles voudraient bien savoir comment nous séduire sans nous indigner par des procédés de "hard marketing" (ou manipulations comme dit Laurence), et reconnaissent avoir été parfois maladroits dans leurs démarches.
Pour ma part, je fais le tri des offres que je reçois selon mes goûts (comme Bellesahi, je n'aime pas faire des billets très négatifs qui peuvent blesser l'auteur, donc autant ne pas les lire - à moins qu'ils ne soient morts, paix à leur âme).
Lorsque les livres me plaisent sincèrement, c'est un plaisir d'en parler... mais je suis d'accord avec Amanda : si l'on mentionne ou remercie les services de presse qui nous ont envoyé un livre, la crédibilité de notre critique positive peut être mise en doute, ce qui est dommage lorsque l'on a été objectif !
@Nicolas Ancion: merci! ça m'encourage à ne rien changer! Je ne sais pas faire autrement de toute façon! :)
Sinon:
Par rapport aux derniers commentaires, alors maintenant on en vient à la question de: "est-ce que l'objectivité existe?" :)
(j'adore ce débat) (ça va être très long) (et j'ai un gilet pare-tomates)
Alors déjà moi je ne fais pas la différence entre un billet que je compose parce qu'on me l'a offert ou parce que je l'ai choisi moi-même. Dans les deux cas de figure, quand je les lis, c'est que j''aurai choisi de les lire, et mon engagement personnel par rapport à mon blog c'est de laisser un commentaire, un mémo personnel sur TOUS les livres que j'ai lus de manière à savoir ce que MOI j'en ai pensé, et par ailleurs, ne pas faire l'erreur de les relire dans 10 ans si j'ai oublié que je les ai lus (en particulier si je ne les ai pas aimés!) (ça ne m'est pas arrivé mais il m'est arrivé de me retrouver avec des livres en double ou d'avoir oublié ce que j'avais pensé d'un livre) (on lit trop... :) ).
Parce qu'on me l'a offert, je disais plus haut: cela englobe autant les cadeaux d'anniv, de Noël, d'amis, (cadeaux parfois empoisonnés, cadeaux parfois bonne surprise), que les envois gratuits de SP, etc (cadeaux parfois... pareil).
Je ne me sens pas plus obligée de faire un commentaire positif si le livre vient d'un ami, d'un SP, d'un auteur, sachant que les deux attendent mon avis. Je suis d'autant moins embarrassée que je n'estime pas être une référence et que si je n'aime pas un livre, je conçois que quelqu'un d'autre puisse l'aimer (et inversement), tous les goûts sont dans la nature et nous ne sommes pas des clones, le tout est de pouvoir expliquer pourquoi on aime, pourquoi on n'aime pas, et ne pas juste lancer des critiques gratuites du genre, trop nul point ou trop super point. Par exemple si je lis un commentaire qui dit (un truc du genre): "j'ai adoré tel livre parce que le style poétique de l'auteur m'a transcendé", je vais avoir tendance à passer mon tour sur le livre en question, la poésie et moi on fait deux et je l'assume. En revanche un commentaire qui dit: "j'ai détesté, trop loufoque, ça part dans tous les sens, c'est surréel", je me dis "hey tiens ça va peut-être me plaire ça!".
Tout ça pour dire qu'un commentaire gagne a être le plus sincère possible parce que ça rend service à tout le monde.
Ce qui change chez moi quand je sais que je vais être lue (par SP, éditeur, auteur, ami ou même blogueur qui m'a conseillé un livre adoré et qui attend mon avis), c'est que je soigne juste un chouïa plus la présentation (comment ça ça se voit pas??!) et que j'essaie d'être plus explicite dans mes annotations.
De toute façon plus les gens sont sincères dans leurs commentaires, en particulier dans le sens négatif, moins les SP, éditeurs, auteurs, se risqueront à leur confier un livre, lol, et s'ils le font, c'est qu'ils accepteront d'entendre vraiment ce que vous en avez à dire...
Et je trouve ça normal de remercier qui que ce soit qui nous aurait offert un livre, ça ne me donne pas l'impression d'avoir été "achetée", mais ça ne me dérange pas plus si les autres ne le font pas chez eux, finalement chacun est libre de faire ce qu'il veut.
Et je précise, pour finir, que pour l'instant, je n'ai accepté que deux fois la proposition d'un SP et d'un éditeur, et que je ne suis pas en train de faire une campagne en faveur des SP, auteurs, éditeurs, juste je ne comprends pas qu'on les diabolise tant dans la mesure où c'est tellement simple de dire non si on n'est pas intéressé, ou si l'on n'a tout simplement pas le temps (moi, c'est souvent ça surtout...).
(vous remarquerez que je n'ai pas vraiment répondu à la question de départ :) C'est une question difficile... je ne suis pas persuadée d'être toujours objective, mais sincère oui... même quand je crois être objective :) )
En bonne petite dernière, je viens apporter ma modeste contribution à ce vaste débat, qui n'a pas fini de nous échauffer, je pense !
Je reçois régulièrement des propositions de lectures de Babelio ou CLF, que j'accepte en général, car j'ai toujours du mal à refuser un cadeau, surtout quand c'est un livre ! Mais cela ne m'empêche pas de me sentir totalement indépendante et libre dans ma lecture, et surtout dans la rédaction de mon billet, qui pourra suivant l'ouvrage lu, être dythirambique ou plutôt cassant (ce que je ne fais tout de même qu'avec circonspection, car même si je trouve un livre "nul", je respecte néanmoins le travail de l'auteur et j'essaye d'expliquer pourquoi je n'ai pas aimé).
Je pense qu'effectivement nous sommes utilisés pour faire parler de tel auteur ou de tel livre, mais j'en accepte le fait puisque j'y suis gagnante : j'économise le prix d'un bouquin, et s'il m'a plu, je pourrai à loisir le prêter à mes proches ou d'autres blogueurs. Certes, je contribue ainsi à une certaine forme de publicité, mais qui peut se révéler à double tranchant, ainsi le livre de Nathalie Rheims envoyé cet automne qui, dans l'ensemble, a vraiment déçu les membres de la blogosphère. Je pense que peu de lecteurs de nos billets sur ce livre auront envie de l'acheter, tant les critiques étaient peu élogieuses. Mes lecteurs fidèles, ceux qui me font confiance, ne l'achèteront sans doute pas au vu de ma critique et donc la publicité s'avère tout à fait négative pour l'éditeur...
D'autre part, je ne suis pas sûre que nous ayons autant d'importance que cela dans la promotion d'une oeuvre. A part nos proches (et encore, je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais de tous mes amis, une poignée seulement me rend visite régulièrement), et quelques internautes perdus qui arrivent sur nos pages parfois vraiment par hasard, ou pour un sujet bien précis, nous nous lisons surtout entre nous, de blog à blog, et je reste persuadée que le lecteur qui va faire un tour à la Fnac, au rayon livre de son hyper marché ou chez le libraire du coin ne sera en aucun cas influencé par le buzz éventuel que nous aurons mis en branle sur le net...
Mon blog n'a pas encore un an et j'ai été très fière quand j'ai reçu ma première proposition d'envoi, cela voulait donc dire qu' "on" me lisait en "haut lieu" ! Je suis bien vite redevenue lucide, mon blog est ce qu'il est, ma fierté certes, mais surtout un outil qui me permet de partager mon amour de la lecture et de rencontrer des gens aussi accros que moi. Lire plusieurs critiques sur le même livre ne me dérange pas, je trouve au contraire intéressant de noter dans chaque article ce qui a marqué le lecteur, plu ou déplu, la façon de présenter l'histoire, et cela me pousse parfois à mieux réfléchir pour faire partager ce que j'ai ressenti. Je ne prétends pas ni avoir un style fantastique, ni être toujours absolument passionnante, j'avoue copier-coller des quatrièmes de couverture quand je n'ai pas de temps ou que je suis trop paresseuse, ou que je n'ai pas grand chose à dire et je reste bien consciente que mon blog n'est en rien une référence dans la littérature française. J'ai juste un plaisir fou à le rédiger, à recevoir des messages de mes visiteurs et à y répondre, à découvrir d'autres blogs, d'autres personnalités, d'autres perceptions et, finalement, pour moi, c'est bien cela l'essentiel : le plaisir.
Bonsoir à tous et merci encore de venir enrichir ce débat de vos divers avis ; je ne reviendrai pas sur ma position car je crois l'avoir suffisamment expliquée :-).
Je rentre à peine de ma première journée au Salon du Livre, mon porte monnaie plus léger et mon sac plus lourd. :-D J'ai fait aussi plein de rencontres très intéressantes. (Tamara : j'ai croisé notamment quelques éditeurs avec qui nous avons effectivement évoqué ce sujet).
Je vois que le débat a été très suivi ! (désolée, mais je n'ai pas lu tous les commentaires d'intervenants, je suis une grosse paresseuse :-)
Je suis tout à fait d'accord pour ne pas se faire utiliser ! (je pensais à un livre avec le visage d'une dame en gros plan qui semble avoir été distribué gracieusement, oh pus, zut, je donne son nom, c'était le Chemin des sortilèges de Nathalis Rheims. Je me souviens avoir lu des "trouzaines" de billets de blogs sur ce livre, se finissant tous pas "un grand merci aux éditions Léo Scheer de m'avoir envoyé, etc." et je me disais, c'est quand même fou de remercier quelqu'un de nous utiliser comme affiche publicitaire gratuitement. (en plus je n'ai pas aimé le livre, alors...)
Il me semble que les blogs, justement, doivent s'éloigner du marquetting pour se rapprocher des livres. Comme ils sont bénévoles et animés par de bonnes volontés, ils ont la liberté de rester honnêtes ! C'est d'ailleurs ça que je viens chercher sur un blog littéraire : un avis sincère de quelqu'un qui ne présente pas une émission tv ou ne reçoit pas un auteur à la radio parce que c'est dans son contrat. Du coup, je peux me faire une idée plus juste, et me laisser charmer ou pas, en tout cas, m'ouvrir l'esprit !
En tout cas, merci d'avoir posé cette question sur la table : elle mérite vraiment qu'on se positionne. (et merci pour votre blog que j'aime suivre régulièrement, même si je commente peu :-) )
Manipulation or not manipulation ?
Là est le fond du débat.
J'ajoute ma pierre : je considère que mon blog reflète mes goûts personnels en matière de génépi et de culture. Un blog extrêmement subjectif donc, y compris dans mes humeurs.
Il est cependant vrai que depuis que j'ai accepté (et décidé) de recevoir des livres de Babelio et de Chez les filles, il est arrivé que certains de mes billets soient plus nuancés. Toutefois, Babelio dans ses offres nous laisse un grand choix, quant à Chez les filles, la présentation de l'ouvrage et un petit tour sur la toile nous permet d'en savoir plus sur le document proposé ; de ce fait libre au blogueur de décider et choisir le livre (ou DVD) qui le tente (Ahhh, la tentation n'est elle pas un péché réprimée par les enturbannés de tout bords ?) : vilain blogueur ! Tout cela pour dire que je ne vois pas là l'ombre d'une manipulation, ni même un péché en soit coupable, car je considère qu'il est bon de parfois succomber à de saines tentation. Effectivement, ce ne sont pas des crédits hypothécaire que l'on nous propose, ni même des hamburgers bourrés d'OGM. Il importe de relativiser un tant soit peu.
Quant à la force de persuasion des blogueurs, je ne pense pas qu'elle soit nulle. Certains (nombre) d'entre nous sont aussi dans la partie (bibliothécaires, libraires, auteurs...) et sont prescripteur dans leurs pratiques professionnelles. La prescription ne me semble pas être une hérésie non plus. Je me sers des SP autant qu'ils semblent se servir de nos blogs pour faire parler d'eux. Un échange donc, plutôt sain. Puisque chacun est libre de dire non ou de ne rien proposer du tout.
Mais le sujet du billet ne portait pas sur ce thème là, mais plutôt sur d'autres pratiques beaucoup plus inégales : un encart permanent sur le blog contre deux entrées à la plus grande foire marketing concernant le genre. Là, effectivement il me semble qu'il y a entourloupette. Il y a quelques temps, lorsque mon blog était tout jeune (il venait à peine de faire ses premier pas vers 18 mois), j'ai reçu une proposition de Chapitre.com qui me demandait de mettre un lien sur chaque livre que je commentais vers leur site. Je n'ai pas répondu tout de suite, puis je leur ai envoyé une petite missive pour leur dire que j'accepterai volontiers, mais qu'il devait me contacter pour que l'on puisse discuter des conditions financières (voire que je n'étais pas opposé à certains avantages en nature). Je n'ai plus jamais entendu parlé d'eux !
Bon, peut-être que ma lettre étaient pleines de fôtes d'orethaugraphes ai ke sa l'heure a fé peur... va çavoar ?
L'important est de garder confiance dans ce que l'on fait et de continuer à bloguer et blaguer.
Notre capacité à relayer et découvrir des auteurs et éditeurs en marge des grands médias ne doit pas cesser et ne cessera pas même en répondant aux SP (pratique qui reste marginale, tout au moins sur les blogs que je fréquente). Je pense que l'atout principal que nous avons est celui de ne pas succomber à la "nouveauté". Le fait de parler et présenter des oeuvres (livres, film...) anciennes est aussi une garantie d'indépendance.
Personnellement, je ne trouve pas que ce soit une "manipulation". Le lecteur est gagnant car il a reçu un livre gratos. L'agence de presse est gagnate car elle n'a sacrifié qu'une dizaine de bouquins. Les autres lecteurs sont gagnants car ils peuvent lire de nombreux avis différents sur le livre. En effet, après avoir feuilleté pendant des années les 3/4 magazines littéraires français, je me suis lassée de voir toujours le même genre de critique apparaître. Les journalistes lisent-ils vraiment les livres ?
Ce qui m'énerve plutôt, c'est de voir comment toute la blogosphère a parlé du buz du dernier livre d'Olivier Descosse... et tout ça, sans même l'avoir lu ! Si ce n'est pas de la pub, ça !
Bonjour Emma,
voici une discussion qui était tombée en sommeil.... Je ne ré-expliquerai pas la différence fondamentale que je vois entre sp et opération marketting, car je crois m'être assez étalée à ce propos... Si ce n'est, puisque tu y fais référence, que le buzz autour du livre de Descosse correspond tout à fait à ce dont je parlais dans ce billet et qui est pour moi assez malsain. Nous avions chroniqué ce roman ici même avant que le buz n'apparaisse. Je n'ai volontairement pas consacré de billet sur le buzz à proprement parler, pour ne pas entrer justement dans le jeu des organisateurs et faire de la pub à ce roman à notre corps défendant; maintenant, je ne me suis pas gênée de dire ce que j'en pensais dans les commentaires du billet concerné. Et je ne crois pas que cela lui fasse de la pub, bien au contraire. Si on prend mon exemple, j'aurais sans doute lu ce roman, mais les procédés employés m'ont définitivement ôté cette envie....