Lucien aime ses partenaires et fait preuve avec eux d’une grande sensualité, les couvrant d’attention, faisant parfois preuve de maladresse tel un jeune marié.
Malheureusement pour lui, ses amours tant chéris, se décomposent encore plus rapidement sous l’effet de ses caresses.
Il doit alors se résigner, lorsque l’odeur devient trop insupportable, à abandonner ses partenaires au fond de la Sèvres.
Dépassez vos préjugés et lisez sans attendre ce court roman emprunt d’amour, d’érotisme, de sensualité, dénué de toute morale.
Je vous propose le livre des éditions Verticales qui est augmenté de six collages de l’auteure, traduisant son univers, rendant le texte plus aéré et de ce fait plus supportable.
Bonne lecture à tous…..
Par Hélène
Extrait :
“12 octobre 19…
Les cils gris de cette petite fille jettent une ombre grise sur sa joue. Elle a le sourire ironique et rusé de ceux qui en savent long. Deux boucles défrisées encadrent son visage, descendent jusqu’au festons de la chemise relevée sous les aisselles et qui dévoile un ventre du même blanc bleuté qu’on voit à certaine porcelaines de chine. Le mont de Venus, très plat, très lisse, luit légèrement sous la lumière de la lampe ; on dirait qu’un film de sueur le recouvre.
J’ai écarté les cuisses pour contempler la vulve mince comme une cicatrice, aux lèvres transparentes d’un mauve pale. Mais il me faudra attendre encore quelques heures car, pour l’instant, tout le corps est encore un peu rigide, un peu crispé, jusqu’à ce que la chaleur de la chambre l’amollisse comme une cire. Cette petite fille en vaut la peine. C’est vraiment une très belle morte.”
Bibliographie :
- E.T.A Hoffmann
- La mort de C
- Les holocaustes
- Histoires des modes européennes
- Les Rajahs blancs
- Hemlock
- Les départs exemplaires
- Almanach perpétuel des Harpies
- Sérénissime assassinat
- Le sommeil de la raison
Éditons Verticales - 96 pages
Commentaires
vendredi 21 octobre 2005 à 10h39
Nul doute qu'avec ce billet Biblioblog va enrichir les mots clés sur les moteurs de recherche.

Cette énigme aura en tout cas soulevé de nombreuses hypothèses. Et ta critique donne envie de découvrir plus avant ce roman.
vendredi 21 octobre 2005 à 13h07
A cet extrait bouleversant, je me permets de vous adresser une réponse qui je l’espère est partagée…
… « lisez sans attendre ce court roman emprunt d’amour… »
Où pouvez vous lire, Hélène, que ce court roman emprunte à l’amour… ?
Nous parlons bien d’amour n’est ce pas… ?
Toute mon âme me persuade qu’il s’agit d’une fiction. Mais il y a tant de précision…
Je reçois cet extrait comme la destruction absolue d’un ouvrage.
Les pages intérieures décrivant la courte vie de cette petite fille, arrachées par la mort, et dont on laisse encore un être ( ?) saccager la couverture…
Je suis glacé d’effroi.
Je le dis « ardemment », il ne faut pas, IL NE FAUT PAS, brûler les livres, même si la tentation est grande parfois de profiter de leurs flammes pour enfin se réchauffer.
Ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains.
En tout cas pas dans les miennes, elles tremblent de lire cette hideuse passion déraisonnable.
Aujourd’hui, je n’irai pas dans une librairie, mais me fondre dans la Nature, lui exprimer mon plus tendre respect… C’est le seule concession de ce qui m’aura été donné d’envie ce jour que j’accorde à cette lecture…
Je vous en supplie, ne me répondez pas que c’est déjà pas si mal…
Ceci est un avis personnel... Uniquement un avis… Uniquement personnel…
Serge
vendredi 21 octobre 2005 à 21h29
L'idée d'une telle possibilité romanesque me plaît.
J'achète.
vendredi 21 octobre 2005 à 22h37
Le dégout des autres (c'est pas aussi bien que le film d'Agnes Jaoui)
Ah beeeen...lolo...franchement !
Without préjugés ni morale, j'va m'procurer ce bouquin (non...je déconne, je lis pas) pour comprendre comment la nécrophilie poêtique t'attire alors que...Même houellebecq (c'suis qui te dégoute)n'aurait pas oser !
Et moi pseudo-lucien qui suis mort à la vie depuis si longtemps...qui cherche tout de même encore l'érotisme aéré des caresses intellectuelles...et bien je te suis quand-même...parce que là...je ne comprend pas !
Merci de ne pas me répondre puisque je ne suis pas...pas à pas, dans ton ombre, ici et maintenant.
Vive l'inter-pasnet !
Amicalement
stef
dimanche 23 octobre 2005 à 19h40
Serge > je t'ai répondu par mail.
Christian > Comme toi, c'est bien évidemment le projet littéraire qui a retenu mon attention
Stef> ... non rien, je préfère ne même plus répondre.
lundi 24 octobre 2005 à 16h57
Il est évident que ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. Mais ne soyez pas choqué par les faits relatés dans ce roman, la nécrophilie existe.
Je n'aurais peut être pas du mettre cet extrait mais après réflexions et hésitations, j'ai mis la première page.
Stef: je te ferais remarqué que JE suis l'auteur du billet, et que tu peux donc m'adresser tes commentaires. Mais une question me taraude: as tu vraiment lu Houellbecq? De toute façon il est inconcevable de se dire fervent littéraire et de s'enfermer dans la lecture d'un seul auteur, même littérairement de qualité.
lundi 24 octobre 2005 à 19h01
Chère Hélène,
Ne vous justifiez de rien.
Vous êtes responsable mais pas coupable de VOS choix.
La volonté littéraire des professionnels du livre n’est elle pas de « provoquer » une réaction des lecteurs ? Vous avez donc bien fait de choisir la première page et de souhaiter une « Bonne lecture à tous »…
J’ai réagi simplement, et je vous ai adressé un avis ( mon ressenti, mon émotion.)
Bonne continuation Hélène…
mardi 25 octobre 2005 à 16h36
Serge
Il est agréable d'échanger des opinions et des points de vue, j'espère donc vous relire.
samedi 21 avril 2007 à 20h10
Qualifiée de scabreuse par un éditeur, j'ai été enthousiasmée qu'une femme écrivaine de grand talent
ose explorer un sujet relativement tabou, car moi aussi,
j'écris pour aborder des sujets qui ne font pas partie
de la morale traditionnelle.
Une dominatrice d'annecy : GULLIVANNE-
mardi 15 juillet 2008 à 15h24
J'ignorais qu'il existât des amateurs de chaires en décomposition... Peut-être dans de vieilles églises... A moins qu'il ne s'agisse pas du sens littéral. Ce serait encore plus troublant !
mercredi 16 juillet 2008 à 17h23
Oui, dans certaines universités françaises, il doit bien y avoir des chaires en décomposition !
mardi 6 janvier 2009 à 13h53
Ce livre est magnifique mais trop triste......la déchirure de son amour pour les morts est tellement horrible.
Et la mort de sa mère explique bien des choses
mercredi 7 janvier 2009 à 07h17
Bonjour,
Gabrielle Wittkop est une auteure exceptionnelle. Non pas tant par les thèmes scandaleux qui peuvent émailler ses textes mais par la beauté de son écriture, vraiment.
Bien à vous,
Irma Vep
vendredi 22 mai 2009 à 01h27
Concernant Gabrielle Wittkop, son roman Les Rajahs Blancs est ressorti chez Verticales depuis le 7 mai dernier. Purement et simplement extraordinaire! Pour terminer, Je vous signale juste ici l'existence de deux billets que j'ai rédigés pour aller un peu plus loin dans son œuvre :
http://vampirereactif.canalblog.com...
http://vampirereactif.canalblog.com...
Merci de parler d'elle dans votre espace!
Irma Vep
lundi 6 décembre 2010 à 13h56
oiseaulys> Aaaah, MERCI! Je croyais être la seule à avoir noté cette erreur...et à m'en être amusé! =)
lundi 13 juin 2011 à 14h32
LouVonStroheim, je m'amuse d'un rien...
vendredi 11 novembre 2011 à 19h46
lu et relu, c'est sublime de réalisme...