Tout baigne jusqu’à ce que Chloé décide soudainement que ça fera… Après tout, ils ne pourront pas vivre comme ça sans arrêt, il ferait bon d’être deux parfois. Et tout continue à baigner aussi puisque rapidement Chloé tombe sur Simon, un ancien collègue de classe de qui elle était passionnément amoureuse à 14 ans, qui réapparaît, toujours aussi beau, et cette fois bien disposé devant la charmante Chloé. Voilà l’amour dont elle rêvait ! Or Antoine, malgré lui, semble ne pas l’entendre ainsi. Fouetter par la nouvelle volonté de sa meilleure amie de se retrouver en couple, ce séducteur impénitent regarde Chloé avec un œil différent.

ATTENTION : Chick lit ! J’ai élaboré sur mon blogue sur tout ce qui m’indispose de ce type de littérature. Au-delà de ça (je veux dire de l’insupportable d’une littérature en forme de conte de fées pour adultes !), je suis bien obligée d’admettre que le premier roman de Rafaële Germain est habile et captivant. Les intrigues (la principale, mais aussi les difficultés de couple de la sœur de Chloé, la vie amoureuse du colocataire homosexuel de Juliette, etc.) sont assez secondaires face au portrait assez juste – mais superficiel - d’une génération qui donne dans l’excès et dans le sens de la répartie.

Mais il n’y a rien là de transcendant. Les images sont convenues : «Elle avait les yeux rouges et gonflés, son nez coulait, et des mèches de cheveux étaient collées sur ses joues, mêlées aux larmes.» Certaines descriptions ne sont franchement pas nécessaires et n’apportent rien au récit, du genre qui s’assoit où autour de la table… Tout est toujours trop. Quand Juliette, l’artiste, s’enferme pour peindre pendant plusieurs semaines, ce qui en sort sont des tableaux magnifiques, saisissants, au premier coup d’œil. Tout le monde, et je dis bien tout le monde sans exception, est renversé en les apercevant. C’est trop !

Mais malgré ça, on s’attache. La fin est prévisible, mais on le veut ainsi. C’est efficace comme un film de Disney… pour grandes filles. Et la princesse nouveau genre se saoule la gueule, s’envoie en l’air et jure à qui mieux mieux… tout en attendant le prince charmant.

Par Catherine

Extrait :

Il a éteint sa cigarette et m’a fait signe de me tasser pour le laisser passer. Je me suis levée, il m’a suivie et, juste avant de partir pour les toilettes, il s’est tenu devant moi et m’a fait un clin d’œil.
Je me suis rassise. « Ta-bar-nak, ai-je dit à Juliette. Il vient de me faire un clin d’œil.
- Bien sûr qu’il t’a fait un clin d’œil, c’est Antoine.
- Juliette, je suis pas sûre que c’était un gag.
- Est-ce que tu veux que ça ne soit pas un gag ? »
J’ai murmuré « ta gueuuuule… » entre mes dents. Juliette a entrouvert la bouche et s’est mise à hocher la tête. Elle me regardait avec un léger sourire. « Oh, boy… »
« Quoi, oh boy ?
- Non, rien.
- Quoooooooi ?....
- Non, non.
- Juliette ! Câlisse  ! »
Elle s’est reculée sur sa chaise.
« T’aurais voulu que ce soit pas un gag. »


Éditions Libre Expression - 454 pages