Biblioblog

Victor Silampa, détective privé et journaliste, passe plus de temps à surprendre les couples adultères qu’à écrire des articles pour la chronique faits-divers de son journal. Il est aussi en train de rompre avec Monica, la femme de sa vie. Un dimanche matin particulièrement maussade, un coup de fil du capitaine Moya lui apprend qu’on vient de retrouver un cadavre nu, crucifié et empalé aux abords de Bogota.

Que celles et ceux qui comme moi ont la détestable habitude de lire un livre en commençant par la fin, se retiennent pour une fois ! Ces nymphéas méritent d'être lus pas à pas, en savourant tous les détails, en prêtant une grande attention aux dates, bref tout ce que je n'ai pas fait dans ma hâte de savoir la suite, d'où une relecture minutieuse de ce polar intrigant.

Un polar espagnol, comme venu du Nord, ça existe ? Dolores Redondo s'y est en tout cas essayée, en faisant d'un coin reculé de Navarre, la vallée du Baztàn avec sa petite capitale Elizondo, le théâtre et presque le personnage principal de son roman, Le gardien invisible. En dépit d'une modernité de surface, subsiste dans cette région, toute une série de croyances ancestrales qui ont peu à voir avec le catholicisme, des forces obscures auxquelles devra se confronter la jeune et brillante inspectrice de Pampelune, Amaia Salazar.

Dorte a 21 ans. Ce n'est pas un hasard si elle a choisi de s'installer à proximité de la gare de Glumso, près de Copenhague. Censée faire des études universitaires, elle ne fait que de vagues apparitions à la cafétéria de l'université, traîne dans la ville, dépense son plan d'épargne en vêtements ou maquillage, fait des rencontres, écoute les conversations d'inconnus, se promène à bicyclette. Son seul point d'ancrage semble être sa tante, qui se nomme Dorte elle aussi. Toutes deux, outre leur prénom, ont bien des choses en commun : espoirs, attentes, désillusions, sur lesquelles l'auteure ne s'appesantit jamais.

Lucia Romero et son mari Ramon sont dans une salle d'embarquement de l'aéroport de Barajas attendant leur vol pour Vienne où ils vont passer les fêtes de fin d'année, lorsque Ramon est pris d'une envie pressante d'aller aux toilettes, chose banale en soi. Ce qui l'est moins, c'est qu'il n'en ressortira jamais. Il s'est littéralement volatilisé. Plus tard, Lucia en plein désarroi, reçoit un avis de rançon si elle veut retrouver son mari vivant. Tel est le point de départ de ce roman mi-policier, mi-picaresque, assez loufoque dans l'ensemble.