J’ai découvert cet auteur en lisant « la Bête et la Belle ». Thierry Jonquet est un auteur de « polars », drôles, bien ficelés et accessibles aux lecteurs occasionnels. Ici, l’histoire se déroule dans une maison de retraite médicalisée. Frédo, le narrateur, employé de l’établissement, se prend d’amitié pour un des pensionnaires, un bandit de la belle époque. Tous les deux vont mettre en place le « casse du siècle ». Une ballade drôle et impertinente. Le vocabulaire et le style correspondent au narrateur : imagé et familier. Thierry Jonquet a l’art de brosser les portraits des personnages secondaires. Et comme toujours la fin est un petit bijou. Un roman facile et agréable.

Du même auteur : La Bête et la Belle, Ad Vitam Aeternam, Comedia, La vie de ma mère (le roman) et La vie de ma mère (la B.D.)

Laurence

Extrait :

« … il y a aussi de bons frappés, chez ces messieurs ! Bartan, pour n'en citer qu'un, ça fait dix ans qu'il moisit ici. Un trauma crânien très très sévère. Il passe ses journées à tisser des coussins de laine. Le pauvre, il est persuadé d'être arrivé la semaine dernière ! Pour ne pas qu'il use trop de laine, Mlle Soquet, la surveillante, lui démaille son coussin tous les soirs. En dix ans, il ne s'est pas rendu compte de l'arnaque...

Dans un autre registre, vous avez Strapoulos, un Grec. Au début vaguement prostatique, mais guéri, à présent. Il a tellement baratiné l'assistante sociale, qu'il en a tiré pour des années, de l'hosto. Vaut mieux pour lui, car s'il met le nez dehors, les huissiers le harponnent illico, à cause de sa faillite frauduleuse : un bistrot d'Aubervilliers auquel il a mis le feu pour toucher la prime d'assurance. À chaque fois qu'un huissier se pointe, il trouve Strapoulos au fond de son lit, des perfusions dans toutes les veines, râlant, le drap rabattu sur le nez ! Le reste du temps, il s'occupe en sculptant des bustes de terre qu'il revend à prix d'or aux infirmières. »


Éditions Librio - 127 pages