Nelson Demille dit en parlant de ce roman, que “si Scott Fitzgérald, Umberto Eco et Dan Brown s’étaient réunis le temps d’un roman, ils auraient écrit la Règle de Quatre”. Je ne partage malheureusement pas son enthousiasme.
Car même si l’intrigue est bien menée, j’ai eu du mal à entrer réellement dans l’univers des deux auteurs. A aucun moment ils n’ont réussi à me faire quitter les lieux qui m’entouraient pendant ma lecture. Mais peut-être est-ce dû justement à cette écriture à quatre mains, l’exercice les obligeant sûrement à un style moins personnel et plus froid.
Cela reste tout de même un bon livre à lire cet été à l’ombre d’un parasol.

Laurence

Extrait :

Il neige un peu plus fort que tout à l'heure. J'ai l'impression de regarder le monde à travers un écran brouillé. Nous roulons en direction de l'auditorium. J'observe Paul dans le rétroviseur et me demande depuis combien de temps il garde tout cela pour lui. Entre deux réverbères, instant fugitif, je ne le vois plus : son visage est une ombre.
Au fond, Paul a toujours été très secret. Pendant des années, il a dissimulé la vérité sur son enfance ou sur ses années à l'orphelinat. Le voilà qui cache aujourd'hui la nature de ses rapports avec Vincent. Malgré tout ce qui nous lie, le fossé se creuse, et j'ai l'impression que s'érigent entre nous des barrières. Pour Léonard de Vinci, un peintre doit d'abord enduire sa toile de noir parce que dans la nature tout est sombre qui n'est pas exposé à la lumière. Or la plupart des peintres font le contraire et blanchissent leur toile avant d'y ajouter les ombres. Mais Paul, qui connaît Léonard de Vinci presque intimement, mesure la richesse de la part de l'ombre. Les seules choses que les gens sachent de lui sont celles qu'il accepte d'éclairer.


Éditions Michel Lafon – 367 pages.