Cette fois-ci, l'inspecteur Déveure se retrouve “baby-sitter" du fils d'un homme politique. Ce dernier vient d'échapper à un attentat, et l'on craint que son fils illégitime et mongolien ne soit la prochaine cible. Le Boiteux surveille donc son protégé, Didi, dans le zoo où celui-ci travaille. Mais 24 heures après son arrivée, Didi est enlevé sous son nez.
Vous trouverez dans ce roman une multitude de personnages, des actions qui s'enchaînent les unes aux autres, des fausses pistes, des carambolages, une journaliste curieuse... Tous les éléments auraient dû être là pour en faire un bon polar. Mais justement, tout est dans le "trop", sauf la mise en place de l'atmosphère.
Finalement on suit les événement sans aucune implication : pas de frisson, pas d'angoisse. Et le pauvre Didi n'est plus qu'un prétexte pour que l'enquête suive son cours. Sa libération dure le temps de l'écrire et l'auteur l'abandonne tout aussi vite.
Je reste donc sur ma faim, et cet épisode ne me donne pas envie de lire les 7 autres.
Extrait :
Le soleil commence à devenir gênant quand Didi termine au jet d'eau la cage des hyènes. Malheureusement il n'y a pas que le soleil et autour de la tanière, l'odeur est pestilentielle. Des abats en cours de décomposition, de l'urine âcre, l'effluve fétide d'une haleine transitant par les tripes. Le couple tacheté surveille avec méfiance le nettoyage. De temps en temps, une des hyènes se rapproche de la porte et, tête basse, queue entre les jambes, coule à l'enfant un regard qui jauge directement ses viscères. Didi ne paraît pas le remarquer. L'eau crépite une dernière fois sur le sol en béton et il sort en verrouillant la porte.
Adossé à une barrière, bras croisés, je ne fais rien. A la limite, je pourrais être planton ou gardien. Pour Didi c'est ce que je suis : un nouveau gardien pour le zoo. Il ne me manque que la casquette. Au début, quand je l'ai vu peiner sur son balai, j'ai voulu l'aider. Il a refusé. C'était son travail, sa mission. Depuis, je le regarde. Pendant toutes ces heures, avec obstination, une petite voix me répète que je suis inspecteur de police et qu'à trente-cinq ans on peut faire du placard sans surveiller un balai. Pour être honnête, Verbert pensait m'envoyer ailleurs. Pour lui, ce parc zoologique est une ferme modèle et le fils Léger-Boiron, un passionné d'horticulture. La réalité est un peu différente.. En premier lieu, la double passion de cet enfant naturel s'appelle Joe et Rebecca. En second lieu, il est mongolien. Le bouquet final est que, depuis mon arrivée ici, je me sens d'une nervosité hors de proportion avec ce que j'ai à faire : assurer sa protection.”
Editions Pocket - 243 pages
Commentaires
samedi 9 juillet 2005 à 20h05
(A propos de Polar, Ed McBain, mon idole, est décédé mercredi dernier ! Fin d'une époque et d'une écriture simple et efficace !)fin de la parenthèse.
Ta proposition me met l'eau à la bouche, le mot à l'oeil et la page au doigt. Etonnant non ?!
samedi 9 juillet 2005 à 20h28
D'autant plus étonnant que l'on ne peut pas dire que j'aie été très indulgente avec ce roman...
Pour Ed McBain, je viens de réaliser que bien que connaissant son nom, je n'ai encore lu aucun de ses romans. Je vais essayer de combler cette lacune d'ici la fin de l'été.