Les livres ont donc d'autres choses à raconter que les mots de leurs auteurs. Ils ont leurs propres pensées, leurs propres émotions. Celui-ci frissonne de ne pas être choisi et d'être destiné au recyclage; tel autre se vante d'être dédicacé; tous jacassent entre eux et philosophent. Ils parlent de nous également, de notre façon de les prendre, de les lire ou de les annoter. Et si nos livres se mettaient à parler, qu'auraient-ils à révéler sur nous ? Beaucoup de chose sans doute. Ce très court roman nous parle de tout cela à la fois. Personnellement je ne regarderai plus mes livres de la même façon, et je ferai dorénavant très attention de ne pas reposer un livre trop rapidement dans une librairie : il pourrait se vexer.
Une petite gourmandise qui ne devrait pas vous laisser indifférents.
Extrait :
Cette attente spasmodique ; presque maladive. Je suis exposé ici maintenant depuis deux semaines ; à chaque visage qui s'approche, la même angoisse. J'étais peut-être mieux dans mon carton. Tout bien fermé, tranquille ; après le traumatisme initial, je m'étais acclimaté. Un genre de sommeil éternel, d'hibernation. Comme ces animaux dont mon auteur parle quelquefois : capables de se reposer pendant cinq, six mois. Mon séjour dans ce carton a même été plus long. Une année, presque entière. J'avais fini là au tout début de l'été, après une dernière exposition au soleil de juillet ; à ma sortie, il y a deux semaines, même ciel pur qu'aujourd'hui : le plein été. De cet azur intense qu'on entrevoit dans la petite tranche d'univers visible depuis l'endroit où je suis. Sur ce point, je n'ai pas été favorisé. Ils m'ont mis sur une étagère dans un angle, assez loin de l'entrée. De l'extrême bout de l'oeil, nous pouvons apercevoir une portion de ciel, modeste en vérité ; à la différence des autres étagères, souvent exposées au soleil des heures durant. Ça m'aurait plu, moi aussi.
Editions Grasset - 84 pages
Commentaires
dimanche 24 juillet 2005 à 19h03
L'idée que les livres ont leur propre vie, sentiments.. m'amuse grandement. Je l'ai déjà trouvée évoquée une première fois dans Le libraire de Régis De Sa Moreira, dont je vous conseille la lecture. C'est fort sympathique. Depuis, je recherche désespérement le libraire.
Laurence> si vous repassez sur le site d'Esther, la libraire, vous pourrez y lire nos commemntaires.
mercredi 31 août 2005 à 19h03
Je viens de le lire et je n'ai vraiment pas accroché. Il semble que je sois la seule personne à ma connaissance dans ce cas...bizarre ! ;)
vendredi 2 février 2007 à 21h42
Je viens de le terminer. Enfin, j'ai accéléré le processus parce que.... bof.
Autant j'aime toujours autant cette idée que les livres ont leur propre vie comme mentionnée en commentaire plus haut, mais là, je suis restée sur ma faim. Je suis limite déçue. J'ai pas trop accroché à la façon dont le sujet a été traité. Toutes ces ruptures de rythmes, peu de phrases complètes, le fait que le livre parle de son propriétaire n° un puis pticht passe saute sans raison à un autre moment de sa vie. J'ai eu du mal à suivre, voire même à sympathiser avec ce livre ;-) Peut être que j'en attendais trop après la lecture de toutes les critiques rédigées à propos de ce livre.
Voilà. Mon mot aura au moins l'avantage de rassurer Barbabella/Flo. Nous sommes deux, maintenant ;-)
lundi 13 octobre 2008 à 21h47
J'avais trouvé ce livre assez moyen. L'idée est plaisante mais ça ne permet pas de faire une grande histoire, d'ailleurs le livre est assez court... Ce n'est pas un incontournable pour moi, loin de là !
mercredi 15 octobre 2008 à 20h06
Bonsoir Antoine,
je comprends que vous puissiez avoir été déçu. Oui, ce roman n'est pas un incontournable, mais c'est une jolie gourmandise, sans autre prétention...