« Dernières Nouvelles des Oiseaux » est le dernier conte d’Erik Orsenna. Une histoire qui prône la valorisation des savoirs acquis grâce aux passions et non par l’intermédiaire de l’école. C’est l’aventure de 7 enfants animés par des rêves un peu fous et qui vont transformer ces diverses utopies en un projet non moins fabuleux. Pour y arriver, ils devront apprendre ensemble à unir leurs forces, à croire en leur alliance.
Une très jolie petite histoire pour les enfants dès 10 ans et pour tous les adultes qui n’ont pas oubliés leurs rêves. Il faut également souligner le travail de l’illustrateur Santiago Morilla, sans qui ce livre perdrait une grande partie de son pouvoir enchanteur.

Du même auteur : La Grammaire est une Chanson Douce, Les chevaliers du subjonctif, Voyage au pays du coton, L'avenir de l'eau, Longtemps

Extrait :

Et c'est ainsi qu'ils remontèrent la piste de Javier (douze ans). Un adolescent atteint d'une maladie très particulière et nouvelle, jamais décrite dans les manuels de médecine : la maladie des escaliers. Une passion qui lui était venue très tôt. Déjà, vers trois ou quatre ans, il répétait :
« Que c'est beau, un chemin qui monte !
Plus tard, je construirai des chemins qui montent ! » Et cette passion avait viré à l'obsession.
À l'école, les professeurs s'énervaient, menaçaient, punissaient. Peine perdue.
À quoi bon donner mille fois la même phrase à copier, «Plus jamais je ne laisserai un escalier occuper mon esprit pendant un cours de mathématiques», Si le cahier de punitions s'ornait immédiatement de dix mille croquis représentant cent mille marches ?
À quoi bon, des dimanches entiers, retenir en colle l'obsédé si on le retrouve réparant, avec l'aide du pion, toutes les rampes branlantes du collège ? À quoi bon tenter d'intéresser ce Javier aux matières du programme ou lui parler d'avenir professionnel ? Il vous répondra : « Plus tard, je construirai des escaliers, rien que des escaliers. Pourquoi donc apprendrais-je autre chose ? » Quand les parents de Javier virent par la fenêtre s'approcher deux hommes furieux qu'ils connaissaient bien, le curé et le concierge du stade, ils se mirent à gémir.
– Pauvres de nous !
– Nous n'avions pas mérité un tel fils !
– Quelle bêtise a-t-il encore faite ?
Que Dieu aplatisse d'un coup les maisons et les villes ! Qu'Il nous délivre de cette folie des escaliers !


Éditions Stock – 134 pages.