C’est l’histoire de 4 destins ; 4 filles que la vie n’aurait jamais du mettre en contact, 4 enfants dont les mères respectives n’ont pas pu ou su s’occuper. Mais le sort a voulu que trois d’entre elles soient élevées par la mère de la quatrième quand celle-ci naviguait d’instituts spécialisés en hôpitaux neurologiques.
Le temps a passé, les quatre enfants sont devenues 4 quinquagénaires que plus rien ne semble réunir. Mais la quatrième a décidé que cela devait changer. Clouée sur son lit d’hôpital, entre deux crises d’épilepsie, privée de parole et de mouvement, elle va réveiller les fantômes profondément enfouis dans la mémoire de chacune.
C’est un très beau roman, sans concession. L’écriture est très agréable et on se laisse emporter par le destin fantastique de ces personnages enfermés dans leurs univers respectifs. Une histoire surprenante.

Extrait :

Longtemps, j'ai tenté de croire que le chaos qui constitue mon corps était le siège du noyau constitutif de mon être. Après tout, j'ai une volonté, une intelligence, un coeur qui bat, des poumons qui respirent et, surtout, un cerveau humain dont les facultés exceptionnelles m'effraient. Peine perdue. Il m'a fallu admettre que j'étais piégée dans la toile d'araignée de conditions arbitraires que le Grand Plaisantin tend sur le monde. Certitude qui s'est renforcée au cours de ce dernier mois. Parfois, j'en arrive à voir en Kerstin Un son émissaire — c'est la petite araignée de Dieu. Un jour, elle se faufilera dans la toile pour dissoudre mon intérieur avec sa salive acide avant de me vider de ma substance.
Oui. Ce serait logique. Mais mon heure n'a pas encore sonné. Il me reste deux tâches à accomplir.
D'abord, il me faut découvrir laquelle de mes soeurs m'a volé la vie qui m'était destinée.

La sorcière d'avril
Édition Le Livre de Poche – 633 pages.