Elle visite des maisons pour retrouver le fil de son histoire. Quand le roman commence, elle en est à sa trentième et dernière maison.
L'écriture, parfois efficace de simplicité, souvent poétique, prend son temps. Comme si les heures devaient se dilater pour permettre à la narratrice de revivre des moments cruciaux de son enfance. Dans le présent, il ne se passe rien ou presque : à peine un silence, une respiration. Toute la place est faite au passé qui se déchaîne et tourmente la narratrice.
Pourtant, malgré la qualité d'écriture, je n'ai pas réussi à pénétrer ce roman, à avoir de l'empathie pour son personnage principal. Je l'ai lu sans plaisir, et l'ai trouvé sans saveur. Nous avons parcouru le chemin côte à côte sans jamais nous rencontrer.

Du même auteur : Ecoute la pluie.

Extrait:

“J'ai eu une pensée pour la période bleue de la chambre, une vingtaine d'années auparavant si j'en jugeais par l'état déjà très abîmé du papier rose et de la moquette. En ce temps-là, je tentais de m'arracher à l'étau conjugal. Je vidais des meubles, j'empilais des cartons, je soulevais des colonnes de livres en m'appuyant contre les murs déserts d'un nouvel appartement, je faisais des listes que je rayais d'un geste définitif.
Là où le mur blessé creusait dans sa mémoire, je voyais de nouveau la mer, et dans la mienne le souvenir du naufrage passé était encore vif. J'y puisais parfois des raisons de résister à la douce érosion des sentiments. Je me tenais à la crête des vagues et naviguais tant bien que mal, jour après jour.”

la petite trotteuse
Éditions Sabine Wespieser - 190 pages