Augusten a onze ans au début du récit. Il assiste aux disputes violentes qui opposent ses parents. Le père, ivre les trois quart du temps, finit par quitter définitivement la maison. La mère, persuadée d'être une grande poétesse, se confie quotidiennement à son psychiatre, un dénommé Dr Finch. Convaincue que son fils ne fait que l'opprimer, elle l'envoie vivre chez le dit psy.
Mais c'est un psychiatre très particulier.... Chez lui, chacun est libre de vivre comme il l'entend. La maison est un capharnaüm sans nom, où il est de bon ton de féliciter le plus jeune des enfants quand il défèque sous le piano. Les vieilles carcasses de poulet côtoient les moutons de poussières par milliers ou les fringues sales amoncelées. A chaque doute, la famille cherche des réponses dans la bible ouverte au hasard ou dans les étrons du cher professeur. Quant à l'éducation proprement dite, une seule règle régit le foyer : à partir de 11/12 ans, un enfant est en capacité de savoir ce qui est bon pour lui et il ne faut surtout pas aller à l'encontre de ses décisions.
Cela aurait pu être "hilarant", comme l'avait écrit le Times, si..... Si l'écriture était suffisamment enlevée et travaillée pour rendre ces scènes cocasses, si l'auteur avait assez de recul pour pouvoir analyser cette période, si certains passages n'étaient pas à la limite du soutenable.
Car, selon le docteur Finch, ne pas contrarier les décisions d'un adolescent, c'est aussi l'encourager dans ses relations sexuelles avec un jeune homme de 35 ans, c'est vendre sa fille de 14 ans au plus offrant, c'est aider Augusten à se suicider puis à se faire interner pour qu'il n'aille plus au collège... Sincèrement, j'ai chercher ce qui pouvait être "hilarant" dans ce récit, et je n'ai trouvé que dégoût et colère. Ce livre est absolument affligeant, et je n'avais pas besoin de ces trois cents pages pour savoir qu'un enfant/adolescent doit grandir avec des repères dans un milieu structuré. Bien sûr, certains y trouveront leur compte, notamment tous ceux qui sont attirés par les biographies de stars où le l'abject prime sur la forme et le fond. Pour moi, ce fut une grande déception. Je mets volontairement en extrait un passage qui m'a particulièrement écoeurée. Augusten a 11 ans, il vient de prendre conscience qu'il est homosexuel et, plein de timidité et d'appréhension, a déclaré sa flamme à Neil Bookman, 35 ans. Âme sensible s'abstenir.
Extrait :
Je suis allongé sur le lit de Neil, le haut de mon crâne cogne contre la tête du lit parce que la queue de Neil est inexplicablement enfoncée dans ma gorge. Ses photos - ce pour quoi je suis venu dans sa chambre au premier chef - glissent et tombent par terre. J'entends le bruit de leur chute sur le plancher. Une légèreté de feuille morte. Tout ce que je vois, c'est un triangle de poils noirs qui approche de moi. Ça, accompagné de la sensation sans précédent que ma gorge est pleine. C'est dur de respirer. L'air entre dans mes narines par à-coups qui semblent contrôlés par les mouvements de bassins de Neil. Son bassins pousse vers l'avant, j'ai de l'air. L'air ressort par ma bouche, se faufilant tant bien que mal autour de la hampe de sa queue.
- Oui! Oui! Putain! éructe-t-il. Putain de salope!
Le triangle de poils avance sur moi, recule, avance, recule, avance, recule, avance, recule.
J'ai les bras écartés, cloués au matelas par les mains de Neil. Je dois ressembler à Jésus sur la croix. Cette image me passe vraiment par l'esprit. Je songe aussi : Ce n'est pas pour ça que je suis venu ici.
Ça continue. Les poussée du bassin, l'aspiration d'air au petit bonheur la chance par les narines, le bruit répugnant que ça fait quand il sort de a bouche, l'exhalation humide.
- Espèce d'enculé! lâche Bookman, comme s'il arrachait à pleine bouche ce mot à l'air ambiant, comme s'il déchirait d'un coup de dent un morceau de quelque chose, un morceau de viande.
Il sent bizarre. Presque comme une odeur de nourriture, comme une odeur qu'on peut manger. Bon, je suppose que c'est ce que je fais. Je la bouffe. Mais ça ne ressemble à aucune nourriture que je connais. Un genre de fromage, peut-être? Mais en plus sombre, plus tiède, plus douceâtre.
Ma tête me fait un mal de chien. Elle n'arrête pas de cogner, cogner, cogner, contre la tête du lit qui, elle-même, percute le mur. On fait un sacré raffut.
Mes yeux sont embués de larmes, maintenant.
Jamais ma bouche n'a été aussi grande ouverte. C'est embarrassant. Je me demande de quoi j'ai l'air, avec cette bouche béante et ces yeux larmoyants. Je sens ma salive dégouliner en ruisselets le long de mon cou, et j'ai envie de les essuyer, mais je ne peux pas bouger mes mains et mes bras.[etc...]
Éditions Passage du Marais - 289 pages
Commentaires
vendredi 6 janvier 2006 à 16h30
Oui effectivement ça a l'air spécial...
D'un certain point de vue, ça pourrait me faire penser au Dernier des Médicis, de Dominique Fernandez.
A la différence près que Fernandez est un type assez raffiné, qui écrit remarquablement bien.
Ceci étant, il y a des scènes dans le bouquin qui valent celle-ci...
Bon quoi qu'il en soit, je te fais confiance sur cet avis Laurence...je ne perdrai pas mon temps à lire ce bouquin...
vendredi 6 janvier 2006 à 19h36
OK, si tout le reste est comme çà, très peu pour moi. C'est trop glauque.
Laurence, tu as déjà un élément pour ton TOP BEURK 2006.
vendredi 6 janvier 2006 à 20h22
Sophie > J'ai déjà lus des livres provocateurs, dérangeants, difficiles..... Mais il y avait dans l'écriture quelque chose qui sublimait l'abomination ou qui poussait à la réflexion. Ici, je n'ai trouvé rien d'autre que du voyeurisme...
Mais on ne peut pas gagner à tous les coups.
Dda > Oui, effectivement mon premier livre 2006 sera aussi mon premier coup de gueule ! Et pourtant, j'avais été tellement contente de l'avoir eu à Noël.
dimanche 8 janvier 2006 à 19h15
Beurk, c'est un coup à me motiver pour continuer de baigner dans mon médiéval fantastique en VO. Insoutenable est le mot pour cet extrait.
dimanche 8 janvier 2006 à 19h54
Apparemment les avis sont partagés. Je viens de lire une critique de Matoo dans laquelle il explique qu'il a adoré ce livre....
Tubuai > D'accord avec toi pour l'adjectif concernant cet extrait.
jeudi 9 mars 2006 à 17h00
Je restais assis à califourchon. Au milieu de la pièce. Plus de quinze minutes comme ça, sur le parquet à écouter des voix de robots. Un genre de voix de robots. Je regardais la cheminée bouchée et j'écoutais tous les robots qui étaient coincés dedans.
La suite sur:
Lien supprimé, je n'aime pas la pub intempestive. Vous auriez pu au moins faire semblant et dire bonjour... (Laurence)
vendredi 5 janvier 2007 à 01h20
On me l'a prêté et je dois le rendre d'ici un mois donc lecture pour bientôt; on verra bien même si less scènes trop explicites, généralement, ne laissent rien présager de bon.
Par contre, je suis en train de me demander comment me voit la personne qui m'a prêté ce livre!!!
PS: j'adore les "trucs" anti-spam, genre "quelle est la couleur du cheval blanc d'Henri IV"!
vendredi 5 janvier 2007 à 13h53
Sophie, je n'aurai qu'un seul mot : bon courage !

ps : moi aussi j'aime bien
jeudi 22 février 2007 à 09h23
Ca me fait mal de lire une telle critique sur "Courir avec des ciseaux" (dont le titre annonce clairement le contenu : le récit d'une course où le danger est permanent, en même temps qu'un interdit violé).
Ce livre est le dernier, pour l'instant, à m'avoir enthousiasmé. Et s'il y a des moments durs et difficiles, l'humour qui y est bien présent (justement grâce à son écriture ressérée et dense, en est "la politesse du désespoir".
Mettre en exergue un extrait traitant de la pédophilie, pratique horrifique entre toute, hors du contexte est un moyen sûr de le faire condamner sans le faire lire.
Deux remarques simple : il y a de nombreuses autres choses que cette scène dans l'ouvrage, et apprécier une oeuvre, ce n'est pas forcément aimer les évènements qui y sont décrits, ni adhérer avec les valeurs des personnages (sinon, vous imaginez les lecteurs du "Silence des agneaux", du "Voyage au bout de la nuit", voire de "Si c'est un homme" ?).
Je pense d'ailleurs repérer de mémoire quelques inexactitudes dans le résumé qu'en fait Laurence initialement. Il faudra peut-être que j'y revienne avec mon exemplaire en poche.
Mais il est vrai que si le récit que fait l'auteur de sa vie est une oeuvre à mes yeux formidable, les faits qu'il expose sont souvent terribles.
Je n'y voit cependant nul voyeurisme (le voyeurisme vient de celui qui regarde, donc qui lit... C'est une question d'état d'esprit), ni exhibitionnisme gratuit.
Car le récit de ce début de vie sans morale (au sens commun du terme) contient, lui, une morale.
Loin de s'exhiber gratuitement, l'auteur partage une expérience en lui donnant une forme littéraire pour en faire naitre du sens. Et il y a beaucoup apprendre de cette expérience : la résistance et la résilience. Cette force du narrateur, ce regard particulier à la fois participant et observateur, qui lui permet de se sauver en prenant ses distances, au sens propre comme au sens figuré.
Non seulement il parvient à survivre, mais encore il se construit, de manière atypique, mais riche et intense. Je l'ai pris très personnellement comme un message d'espoir.
Pour défendre l'auteur lui-même, Augusten Burroughs, je parlerai de la suite (quelques années plus tard) : "Courir avec des ciseaux". Il s'agit de "Déboire", qui présente un parcours personnel dans la relation à l'alcool (et aux autres, et au travail... Et à la vie, enfin !) bien éclairé et plutôt édifiant sans être mièvre.
Ceux qui sont choqués par l'a-normalité de "Courir avec des ciseaux" peuvent s'y risquer, à mon avis, sans danger...
A moins d'être homophobe, bien sûr : l'auteur est gay, il s'agit de la culture gay, et contre ça, il n'y a rien à faire.
jeudi 22 février 2007 à 20h41
Escribure : il y a bon nombre de livres que j'ai lus, où le personnage principal m'était totalement antipathique, et dont j'ai apprécié le style et l'intrigue. Cela n'a pas été le cas du roman de Augusten Burroughs et je pense avoir le droit de l'exprimer. Mon avis n'est qu'une impression de lectrice, ni plus ni moins. J'ai le droit de penser qu'il manque à ce roman une écriture travaillée, un recul sur les événements qui permettrait peut-être le second degrés. Maintenant, libre à chacun de l'aimer ou non, c'est ce qui est magique dans le processus de lecture : éveiller en chacun des sensations différentes.
Quant à sous-entendre que je suis homophobe, c'est bien mal me connaître. Je t'invite d'ailleurs, pour ton info personnelle à consulter ce billet
vendredi 23 février 2007 à 00h10
Laurence, je suis tout à fait d'accord d'une part, ton droit de t'exprimer (c'est la moindre des choses, le mien en dépend aussi, d'ailleurs), et d'autre part avec celui de ne pas aimer cet ouvrage.
Je te prie de m'excuser : j'ai dû mal m'exprimer, sans aucun doute, pour que tu prennes pour toi mon couplet final sur l'homophobie : je n'ai pas besoin de lire ton billet pour affirmer que rien, dans ta critique initiale du livre ne m'autorise une telle assertion. Je l'ai lu, ceci dit , et avec joie, ainsi que les autres interventions : j'y ai trouvé un bel esprit mêlant ouverture et critique.
Je reviendrai plus tard sur l'oeuvre, son style et son intrigue.
samedi 12 mai 2007 à 14h43
Bonjour à tous,
Augusten m'a emballé. Si je puis dire. C'est un roman qui traîte du cheminement d'un sujet. Il n'y a pas de moral particulière. Il rend compte d'une vie pas banal, difficile. Augusten le fait avec de la distance sans chercher à analyser son étrange réalité. L'humour nous évite de trop y coller.
Amicalement Franck.
dimanche 27 mai 2007 à 23h50
Je viens a l'instant de finir le livre, empressé d'en saoir plus sur ce fameux augusten burroughs je tbe sur ce forum, certes il est vraiment spécial, mais ce passage plutot hard ne resume en aucun cas ce livre truffé de details recadran l'imagination du lecteur. Pour en revenir à l'extrait choisi je trouve cela bien domage d'ecoeurer les lecteurs potentiels ainsi, prenez n'importe qul best seller sortez le passage le plus hard et vous en faites une cale de lit... en gros il ne faut pas se fier a ce passage ce livre est superbe t se devore facilement.
jeudi 7 juin 2007 à 15h17
Je viens également de finir ce livre et je lis actuellement Déboire. Ce sont effectivement deux superbes livres dont les histoires sont prenantes, et les personnages attachants. Le passage souligné est hors contexte effectivement, car sans dévoiler l'intrigue, le personnage baigne dans une atmosphère de folie générale. Le ton décalé de l'auteur montre à quel point il a essayé (puisque ce livre est auto-biographique) de survivre à ces moments durs grâce à une frivolité énorme (et ridicule) qui lui a permis de se protéger. Déboire, le second roman, est une suite logique de ce qu'il a vécu enfant.
D'un point de vue personnel, ce livre m'a beaucoup touché. Non pas parceque je suis attirée par le destin des stars trash... mais parcequ'il fait echo à une partie de ma vie plutot triste. Et on se rend compte que l'humour est un précieux allié. La dérision de l'auteur est palpable dans le livre et c est etonnant que vous ne l'ayez pas perçue dans des passages comme celui du toit, de la brocante, des etrons... etc.
Sans jugement aucun, juste envie de défendre ce livre, qui encore une fois, m'a permis de relativiser certains moments de ma vie.
samedi 18 août 2007 à 09h31
Il est regrettable que les commentaires au sujet de cet ouvrage commencent par une critique aussi négative. "Courir avec des ciseaux" est un ouvrage d'aujourd'hui, avec ce que la société d'aujourd'hui offre malheureusement à certains. La misère, même si elle est terrifiante, est. Nous en entendons parler tous les jours à la télé et, une fois la nouvelle annoncée, nous passons à autre chose. Si nous sommes choqués par l'horreur de certaines choses, cela ne nous permet pas de traiter ceux qui les rapporte comme le fait Laurence. Je suis désolée.
Cet ouvrage est remarquable, ainsi que Déboire. Il faut une sacrée dose de force intérieure pour oser parler de cette manière là de l'horreur intrinsèque, de comment on arrive à vivre avec.
samedi 18 août 2007 à 09h45
Bonjour Tsive,
Il ne faut pas tout confondre.... Je ne reproche absolument pas à Augusten Burroughs de traiter de ce sujet. J'ai lu bien des livres sur ces thèmes que j'ai aimé. Mais puisqu'il s'agit d'un roman, je lui reproche la façon dont il a traité son récit. En littérature, il ne suffit pas de raconter des faits pour faire un bon livre. Hors ici, pour moi, il s'agit plus d'exhibitionnisme que de littérature.
Et quoiqu'il en soit, même si selon toi ce roman est remarquable, il est une chose que l'on ne m'enlèvera pas, c'est le droit d'exprimer mon opinion sur une œuvre. A partir du moment où un auteur accepte d'être publié, il accepte aussi les réactions, qu'elles soient positives ou négatives. Comme je l'ai souvent dit en commentaire, un livre ne peut jamais faire l'unanimité, et le lecteur a le droit de détester un livre et de le dire. Cela fait même parti de ses droits indéfectibles. Alors non, je n'ai pas aimé ce livre, je l'ai même détesté car pour moi il n'y a pas matière à une œuvre littéraire mais à un étalage malsain. Et si c'est ce que j'en ai pensé, cela n'appartient qu'à moi, je n'oblige personne à penser de même. Mais que l'on ne me retire pas ce droit.
samedi 18 août 2007 à 22h57
Bonjour,
Point de cet emballement ridicule svp, on ne vous retire rien bien sûr et surtout aucun "droit indéfectible".
Par curiosité je serais juste interessée de savoir ce que vous intègrez sous le statut hautement recommendable de "LITTERATURE" ou "OEUVRE LITTERAIRE"
-> des exemples, des auteurs et des titres seraient les bienvenus pour mieux situer les choses.
Mais finalement où commence t elle et où s'achève t elle cette fameuse littérature qui agite les esprits? C'est bien là la question.
Quant à l'unanimité, on s'en fout bien evidemment. Bon nombre de best sellers sont de lamentables daubes.
Pour terminer, quels sont ils ces fameux "livres sur ces thèmes que vous avez adorés"? existent ils seulement?
dimanche 19 août 2007 à 09h38
Bonjour Moko,
je ne voyais pas dans ma réponse un emballement ridicule mais une énième tentative d'expliquer ce qu'était ce site : un journal de lecture fondé sur des impressions subjectives. Quant à la définition de littérature, si je me fie à la définition qui en est donnée dans les dictionnaire : L'ensemble des œuvres écrites ou orales fondées sur la langue et comportant une dimension esthétique, je continue de penser que Courir avec des ciseaux ne correspond pas, pour moi, à ces critères. Et oui, je suis d'accord avec vous, bons nombres de best-sellers sont de lamentables daubes. Le nombre de ventes n'est pas un gage de qualité, loin s'en faut.
Maintenant, je ne me sens aucune obligation de continuer à me justifier sur mes goûts littéraires.
vendredi 24 août 2007 à 00h20
Bonjour
D'abord, merci beaucoup Laurence pour ce blog. Quand je m'apprête à acheter un livre, je passe toujours ici pour voir si vous en avez fait la critique ^^
Pour ma part j'ai adoré ce bouquin (et la suite Déboire). Le côté au jour le jour, avec l’impression que c’est directement à nous que l’auteur s’adresse (le fait qu’il ne prenne pas vraiment de recule sur son histoire renforce encore plus ce sentiment (tout le contraire de Déboire)) et surtout l’humour ambiant.
Bref ce livre m’a vraiment touché, ça faisait très longtemps que ça n’était pas arrivé
Par contre je comprends absolument qu'il ne soit pas au goût de tout le monde. Seulement je trouve l'extrait cité un peu malhonnête, d'abord parce qu'on ne peut pas attendre d'un telle scène qu'elle soit particulièrement « belle »; Et ensuite parce qu'il ne montre pas du tout le potentiel du livre. C'est le seul moment où on se retrouve témoin de ce qui arrive à Augusten.
Plus que cette scène, c’est la suite qui m’a marqué, quand il se retrouve seul
C’est ce passage que j’ai l’habitude de citer quand je parle du bouquin
« […] ma mère […] a commencé à devenir folle. Pas folle dans le sens Et si on repeignait la cuisine en rouge vif ? Mais folle dans le sens four à gaz, sandwich au dentifrice, je suis Dieu. L’époque où elle allumait des bougies parfumées au citron sur la terrasse sans en manger la cire était révolue. »
P.S : dans l’extrait il a 13 ans ^^ (je chipote je sais ^^")
vendredi 24 août 2007 à 09h23
Bonjour Lady Von Duck

Merci à toi pour ces gentils mots : je suis très touchée d'apprendre que vous me faites ainsi confiance.
Pour ce qui est de ce livre précisément, je sais que ma critique peut paraître abrupte. Il suffit de voir le nombre de commentaires que ce billet a déclenché et continue de déclencher depuis un an et demi. Quant à l'extrait, je ne l'ai pas choisi en tant que passage révélateur, mais bien parce que c'est le moment qui m'a le plus dégoûtée. Ce que je précise d'ailleurs dans le billet.
lundi 22 octobre 2007 à 11h15
bonjour
je viens à mon tour de lire "Courir avec des ciseaux"
je ne sais plus trop où j'avais trouvé ses références, ni pourquoi il figurait sur ma liste de lectures potentielles.
toujours est il qu'effectivement c'est un livre dont on a envie de parler
j'avoue avoir déchanté sur la fin, ne comprenant pas trop où l'auteur voulait en venir et il me reste à présent plutôt le souvenir d'une grande gratuité. C'est dommage, me semble t il, car je trouvais, au cours de la première moitié, qu'il osait effectivement mettre les pieds là où peu d'écrivains avait osé aller!
mais la construction de ces récits ne paraît mener nulle part!
se peut il vraiment que ce soit un réel récit autobiographique?
je sais qu'il se passe des choses étranges sur cette planète mais ses personnages sont tout de même particulièrement fous!
je suis curieux de savoir ce quel éclairage une adaptation cinématographique pourra nous donner de cette histoire!
elle devrait bientôt nous arriver
bien à vous
mardi 23 octobre 2007 à 09h50
Olivier, merci à toi de ton témoignage. Ce livre soulève effectivement la polémique. Il y a ceux qui ont adoré et ceux qui ont détesté, un peu de nuance fait donc du bien.
mercredi 31 octobre 2007 à 16h03
Bonjour,
J'ai terminé le livre cette nuit et souhaitais simplement ajouter un commentaire positif à ce forum, notamment pour contrebalancer les premiers avis négatifs en haut de page. Je trouve juste dommage, Laurence, que vous ayez choisi de publier l'extrait qui vous a le plus "dégoûtée" et non un extrait plus représentatif de l'oeuvre dans sa globalité (celui choisi par Lady Von Duck est parfait). Je ne comprends donc pas la démarche..cet extrait placé en haut de page incite d'ailleurs certaines personnes à se prononcer sur un livre qu'elles n'ont même pas lu (voir les premiers commentaires : "si tout le reste est comme ça, très peu pour moi" mais NON le reste n'est pas du tout comme ça). Enfin, cet extrait mal choisi (selon moi) aura au moins contribué à ouvrir le débat et c'est finalement l'essentiel s'il peut contribuer à éveiller l'intérêt ou la curiosité de certains futurs lecteurs (donc non Laurence, finalement vous avez bien choisi!)
Un commentaire sur l'adaptation cinéma : je ne l'ai pas encore vue (seulement la bande annonce) je ne peux donc pas me prononcer mais je suis déjà déçu car il s'agit visiblement d'une "grosse production" (en tout cas c'est filmé comme tel) or pour un texte de ce type, j'aurais préféré quelque chose de plus "spécial" et intimiste (genre film amateur), car cela reflèterait mieux, selon moi le caractère à la fois autobiographique (journal intime) et déjanté du texte. Un exemple parfait serait le film autobiographique "Tarnation" de Jonathan Caouette (d'ailleurs les coincidences dans la vie des deux auteurs sont plus que troublantes...je recommande ce film à ceux qui ont aimé le livre de Burroughs).
Juste un dernier mot pour dire que, contrairement à Laurence, j'estime que ce texte correspond largement aux critères constitutifs d'une oeuvre littéraire. La "dimension esthétique" ne m'a pas échappé bien au contraire (mais le beau est subjectif) et - autre point de désaccord - le caractère comique est bel et bien omniprésent du début à la fin du récit.
En conclusion, il s'agit d'un texte touchant, DROLE et BIEN ECRIT.
PS : les Burroughs sont-ils tous complètement barrés (William, Augusten...et combien d'autres encore ??!!)
dimanche 4 novembre 2007 à 20h04
Bonsoir Greg

Merci pour ce commentaire contrasté et argumenté. C'est ainsi à mon avis que l'on fait avancer le débat.
mercredi 30 avril 2008 à 19h33
Un seul commantaire à faire :
A LIRE ABSOLUMENT,
Je viens de le finir et m'apprête sans aucune hésitation à lire la suite "Déboire".
Il s'agit d'une des meilleures oeuvres littéraires que j'ai lu.
Je conseille a tous (peut être effectivement moins au plus sensibles!)
Bonne lecture à tous
mardi 17 juin 2008 à 09h40
__Euh..
Je dois bien avouer que l'on ne me choque pas souvent ,tout simplement parce que je suis assez liberée ,moi mêm j'ai un cousin et gay et une cousine lesbienne ..
Mais maintenant ,j'ai d'horrible imagine dans la tête ,le film est vraiment plus drôle que le livre.. EURK !!__
samedi 12 juillet 2008 à 19h26
Hello,
j'ai acheté ce livre pour passer le temps dans l'avion sans jamais en avoir entendu parler et je dois dire que sa lecture m'a beaucoup plu! Je n'ai pu m'en détacher! L'écriture n'est de fait pas très recherchée mais peut-on vraiment la juger quand il s'agit d'une traduction...
Mais je me suis délectée en lisant les "exploits atypiques" de ces êtres, j'ai trouvé le tout fort amusant!
Je n'ai pas vu le film, j'ignorais totalement son existence mais j'ai bien envie de me rattraper et de lire la suite!
Amicalement,
Agri
lundi 21 juillet 2008 à 16h13
Décidément, ce roman n'a pas fini de faire parler de lui.
dimanche 2 août 2009 à 22h08
Bonjour Laurence,
Vous êtes vraiment à côté de la plaque car la définition de Littérature que vous avez cité (commentaire du 19 Août 2007) est une définition datant de 1764!!!!!!! Vous dîtes : si je me fie à la définition qui en est donnée dans les dictionnaire : L'ensemble des œuvres écrites ou orales fondées sur la langue et comportant une dimension esthétique, je continue de penser que Courir avec des ciseaux ne correspond pas, pour moi, à ces critères...
Or vous, Laurence, avez copier/coller cette définition depuis Wikipédia sans faire attention (ou par malhonnêteté? je ne vous connais pas donc j'en sais rien) qu'une autre définition vous contre-disant, suivait la vôtre : ''L'ensemble de textes publiés relatifs à un sujet, qu'ils aient ou non une dimension esthétique".
Même si vous n'avez pas réussi à trouver la dimension esthétique de ce roman, vous ne pouvez pas dire que cette oeuvre n'est pas de la littérature. Si (et d'après moi ce n'est pas le cas) Courir avec des ciseaux ne comportait pas de dimension esthétique, ce serait tout de même de la littérature!!!
Alors, pour le respect de vos lecteurs, veuillez un minimum diversifier vos sources et les analyser correctement! Merci et bonne soirée =)
lundi 3 août 2009 à 08h24
Bonjour Steph,
Enfin, concernant toujours cette définition, je ne crois pas que l'ancienneté d'une définition prouve qu'elle soit caduque : va-t-on changer la définition de "chaise" parce qu'elle date du XIVè siècle? 
tout d'abord inutile d'user de la typo grasse pour vous faire entendre... ni d'employer un ton aussi définitif. À côté de la plaque dites-vous? Soit, libre à chacun de juger comme il l'entend. Mais pour votre information, la définition que je donne est issue du dictionnaire que j'ai à la maison; comme quoi, il ne faut pas juger trop vite, je n'ai pas copier/coller wikipédia. Et comme vous le dites très justement, cette définition datant de 1764, il ne me semble pas que Wikipédia existait déjà à cette époque
Pour revenir maintenant au roman d'Augusten Burroughs et à la définition de la littérature, je ne faisais que répondre à une question de Moko et j'ai bien précisé que le fait de ne pas ranger "Courrir avec des ciseaux" dans le domaine de la littérature était une démarche personnelle. Je ne demande donc à personne de partager mon avis. D'ailleurs, d'autres ont laissé ici des commentaires argumentés pour expliqué pourquoi ils avaient aimé et ils ont été les bienvenus. Alors, permettez -moi de vous retourner le compliment : par respect pour mes lecteurs, avant de venir poster des commentaires hautains et qui jugent sans savoir, prenez le temps de lire l'intégralité des échanges, cela vous évitera de dire des âneries.
mardi 15 septembre 2009 à 09h34
Voilà Laurence qui se lance dans les insultes! On aura tout lu!
mardi 15 septembre 2009 à 10h05
Bonjour tsive, comment allez-vous depuis deux ans (date de votre dernier commentaire)? Bien j'espère. Par contre, je ne vois pas le bienfondé de votre dernière intervention... Où et quand me suis-je lancée dans les insultes?
lundi 14 décembre 2009 à 06h43
Je viens de regarder le film, et je l'ai apprécié grâce à un excellent jeu d'acteurs (Annette Bening est parfaite), mais un scénario à rallonge, un point de vue qui n'est pas clair et des scènes faites pour faire plaisir au réalisateur plus qu'au spectateur.
Il a été traité sur le ton de la légèreté, et même si les personnages n'arrêtent jamais d'avoir les larmes aux yeux, on a du mal à en écraser une seule.
Il aurait été intéressant de ne pas vieillir le personnage principal (dans le film, il a 15 ans) et aussi de montrer le glauque de la situation.
On ne comprend pas du tout quelle pensée prédomine, quel point du vue ont réellement les personnages.
Je comprends mieux lorsque je lis ton analyse, qui parle de manque de recul. Effectivement, le héros n'a aucun avis sur ce qu'il lui est arrivé, ou alors cet avis qui semble parfois transparaître (le rejet de la situation par exemple), n'est pas suffisamment assumé dans la narration.
Je lirai le livre afin de me faire une opinion plus précise sur l'oeuvre.
mardi 15 décembre 2009 à 09h23
Bonjour Kodama,
Quand vous aurez lu le livre, n'hésitez pas à revenir ici pour nous dire ce que vous en avez pensé.
votre commentaire me laisse entendre que l'adaptation cinématographique est assez proche du roman et ne me donne pas vraiment envie de le découvrir.
mercredi 24 mars 2010 à 15h22
Le film (réalisé par l'auteur de Nip/Tuck) est plutôt sympa, mais pas extraordinaire non plus. Par contre les comédiens sont effectivement très bons, le petit Augusten notamment est vraiment touchant.
Cela dit mon avis ne vaut rien car je suis en train de lire le livre et le trouve plutôt bien. Effet VO peut-être, je ne trouve vraiment pas que Burroughs manque de style, même s'il y a parfois des maladresses évidentes. Bref, une critique à mon avis très sévère ; il y a dedans, pour moi, bien plus qu'un simple exhibitionnisme : la critique et la satire (récurrentes chez les auteurs américains de cette génération) de l'éducation post-hippie, soi-disant libératrice et finalement totalement destructrice. C'est presque devenu un genre à part entière, ces dernières années.
Des bises, chère Laurence.
mercredi 24 mars 2010 à 18h19
Cher Thomas, quelle remontée de billet ! J'ai suffisamment dit ce que j'en pense pour ne pas me ré-étaler une fois de plus. Par contre, comme tu le fais justement remarquer, la traduction y est peut-être pour beaucoup. Mais je suis curieuse de voir le film... à suivre donc.
mercredi 24 mars 2010 à 18h46
Ah mais tu sais, moi, je suis taiseux sur les blogs... alors si en plus quand j'ai envie de causer je dois me retenir parce que le billet est trop vieux
mercredi 24 mars 2010 à 20h02
De l'utilité incontestable de ce blog : après le billet de Laurence, j'aurais ignoré ce bouquin. Maintenant, je me dis que cela ne serait pas honnête, et sans vraiment en avoir envie, je crois que je vais (tenter de) lire ce livre. Au nom du principe de précaution?
mercredi 22 septembre 2010 à 15h39
Bonjour,
Je ne reviendrai pas sur le livre lui-même, que je suis en train de lire avec beaucoup de plaisir mais que je n'ai pas encore fini et dont les qualités et défauts ont été abondamment décrit dans les commentaires ci-dessus.
En revanche, sur la définition d'une œuvre littéraire, je ne vous rejoins pas, cher Laurence. Vous dites : "je ne crois pas que l'ancienneté d'une définition prouve qu'elle soit caduque", moi j'aurai tendance à dire que tout change et tout évolue, surtout dans ce domaine très particulier qu'est l'art. La littérature a considérablement changé depuis le 18ème siècle et nombre d'auteurs n'ont eu de cesse de faire éclater ces pré-requis trop rigides.
Enfin si l'on s'en tient à votre seule définition, le caractère esthétique d'une œuvre reste bien subjectif.
Les impressionnistes et leurs œuvres ont été conspués au moment de leur découverte, aujourd'hui, plus personne ne conteste la magnificence de leur œuvre.
Au plaisir de vous lire.
dimanche 26 septembre 2010 à 13h53
"Enfin si l'on s'en tient à votre seule définition, le caractère esthétique d'une œuvre reste bien subjectif."
je suis tout à fait d'accord avec ça. La littérature est une histoire de subjectivité.