Parce qu'il a recueilli le dernier éclat de beauté d'une femme, poignardée par son mari, Ambroise Mauperthuis, aïeul taciturne et colérique tombe dans la folie et devient maître-chanteur. Dans sa folie, il va entraîner ses deux fils, Reinette, la douce obèse, les neuf fils de cette dernière, tous nés le jour de la Sainte Vierge et surtout Camille, sa petite-fille. Elle est, à ses yeux, la réincarnation de son amour perdu.
Cette lecture a été pour moi plus qu'une lecture de roman mais bien celle d'un poème visuel plein de couleurs et d'odeurs. Un amour de la nature, un hymne à l'amour portés par la poésie de l'auteur. Les émotions, sentiments : de l'amour à la haine, la violence parfois, la folie ou la passion charnelle pour la nature, sont développés avec maestria. Rien n'est surfait. Chaque mot est choisi, posé comme sur un écrin, que l'on porte sur l'autel de la Déesse Nature.
Il m'est difficile de parler de la plume de Sylvie Germain. Je sais tout de même que j'en suis envoûtée depuis ma première lecture. Il y a des écrits qui résonnent en tout lecteur(trice). La magie de S. Germain opère à chaque fois avec la même puissance.
Du même auteur, je ne saurai trop vous recommander ses autres œuvres : L'enfant méduse, Tobie des marais, La chanson des mal-aimants, Et bien sûr son tout dernier, Magnus, lauréat du dernier Prix Goncourt des lycéens.
Du même auteur : Éclats de sel, Le monde sans vous et Hors champ, Petites scènes capitales
Dédale
Extrait :
"Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image. A leur puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de garnit d'un rose tendre vieux de million s de siècles, bruissant de sources, troué d'étangs, partout saillant d'entre les herbes, les fougères et les ronces. Un même chant les habitait, hommes et les arbres. Un chant depuis toujours confronté au silence, à la roche. Un chant sans mélodie. Un chant brutal, heurté comme les saisons, - des étés écrasants de chaleur, de longs hivers pétrifiés sous la neige. Un chant fait de cris, de clameurs, de résonances et de stridences. Un chant qui scandait autant leurs joies que leurs colères."
Éditions Gallimard nrf - 268 pages
Commentaires
vendredi 31 mars 2006 à 08h14
En tout cas, tu en parles divinement bien : tes mots suggèrent et intriguent. Cela m'a donné envie de découvrir cette auteure.
vendredi 31 mars 2006 à 09h10
Hello Laurence,
Oui, plonge vite dans le monde de S. Germain. Jusqu'à maintenant, je n'ai jamais été déçue de mes lectures de ses oeuvres. Elle est entrée dans mon Club des chouchous déjà avec La chanson des mal-aimants. Le clou a été définitivement enfoncé avec Jours de colère et L'enfant méduse (ses premières oeuvres). Pour moi, de vrais bijoux. J'ai hâte de savoir ce que tu en penses.
vendredi 31 mars 2006 à 10h09
J'essayerai… ce résumé donne envie de lecture.
dimanche 2 avril 2006 à 18h18
J'ai été un peu déçu par "Magnus". L'histoire me plaisait énormement, c'est donc l'écriture de Sylvie Germain qui n'a pas réussi a me séduire.
Jours de colère me pousse a donner une seconde chance a cet auteur. C'est noté, et je le lirai donc.....un jour!
lundi 10 avril 2006 à 14h35
J'aime aussi beaucoup ce livre. Et j'adore l'écriture de Sylvie Germain que je suis depuis ses débuts. Elle ressemble à mes paysages intérieurs...
C'est drôle, je me balade sur Internet et je lis ce que l'on dit d'elle. Ce qui revient souvent c'est l'idée d'envoûtement et l'impression des couleurs, comme de la peinture.
Je suis heureuse de voir en tout cas qu'on parle d'elle. Il y a quelque chose de tellement fort et de si profondément humain dans ses livres... Quelque chose de grand et de pur. Dur et magnifique. L'écriture comme un credo humain.
dimanche 30 avril 2006 à 12h44
il y a apparamment une personne qui depuis quelques jours essaie de poster un commentaire sur ce billet sans succès... ;(
Peut-il (ou elle) m'envoyer un mail à biblioblog(at)free.fr?
dimanche 9 juillet 2006 à 12h27
Sylvie germain, depuis son premier livre, je suis une grande admiratrice de cette écrivaine. J'admire l'imagination dont elle fait preuve et la qualité de son écriture que j'apprécie beaucoup ! dès qu'elle écrit un nouveau livre, je me le procure et le dernier magnus, est aussi intéressant,..Merci sylvie Germain !
samedi 18 novembre 2006 à 22h28
Je deteste ce livre il est long pénible et surtout incomprehensible. je ne le recommande a personne
samedi 19 avril 2008 à 23h06
Lire , c'est aussi pénétrer un univers .Il s'agit de s'approprier mentalement la trame d'un roman pour en apprécizer les contours .Sylvie germain , a toujours su évoquer la tristesse des hommes , leur combat pour la survie dans un monde cruel pour faire ressurgir en nous un brin d'humanisme .Notre conscience est en partie écorchée au fur et à mesure que nous tournons les pages de ses oeuvres.L'amour et la haine se livrent un incessant combat à travers ses romans .Notre statut de lecteur nous offre la possibilité de faire repousser la colère à chaque fois que Sylvie Germain nous en offre la possibilité en mettant en face de nos yeux "embués" des personnages qui malgré la dureté de la vie nous recommandent à plus de positivité dans un maonde négatif .