Le 07 avril 2002 Bob Walsh, entrepreneur américain, est retrouvé pendu dans un entrepôt de Moscou.
Le 18 novembre 1995, Linda Macdonald est mise en observation psychiatrique à l'hôpital de Clearwatter, après avoir provoqué un accident et s'être dénudée sur la voie publique. Deux semaine plus tard, la même Linda décède des suites d'un déshydratation et son corps est recouvert de coups, de brûlures et de morsures.
Le récit va se construire autour de ces deux événements aussi éloignés dans le temps que dans l'espace.

En 2002, à Moscou, c'est Jean Pierre Vandame (rien à voir avec l'autre si ce n'est la nationalité) qui mène l'enquête. Il pense en effet avoir déniché dans ce banal suicide, la matière de son prochain roman. Il faut dire, qu'après le succès de ses deux premières parutions, ses autres polars ont eu du mal à trouver acquéreur. Alors, en attendant que le public le reconnaisse à nouveau, Vandame travaille pour l'antenne moscovite d'Euroworld TV.
Très rapidement, il va comprendre que le suicide de l'américain n'en est pas un. Au cours de son investigation, il va pouvoir compter sur l'aide d'Anita da Silva, une collègue espagnole, mais également sur celle de son acolyte Gordon Spice. Gordon Spice est le personnage principal des romans de Vandame, et c'est, aussi et surtout, sa mauvaise conscience, son Ça.
À eux trois, ils vont essayer de démêler les fils de cette intrigue internationale.

Parallèlement à cette course à la vérité, Paul Colize remonte le temps et nous raconte par brèves scènes le destin tragique de Linda

Je ne dévoilerai aucun secret en vous disant que ce qui lie ces deux récits est la face cachée des sectes, ou plus exactement d'une église mondialement connue, défendue par des acteurs et hommes d'influence, et créée par un auteur de Science Fiction.
Paul Colize s'est extrêmement bien documenté sur les rouages de cette machine, et la démonstration est édifiante : l'enrôlement, le lavage de cerveaux, les brimades, les tortures, la motivation réelle etc..
Malgré tout, le style de Colize, empreint d'humour et de sensibilité parvient à ce que le lecteur ne suffoque pas devant tant d'abjections. Et tout en se laissant emporter par une intrigue policière bien menée, on découvre avec effarement et horreur la réalité accablante de cette fameuse église.
Un seul petit bémol peut-être : un épilogue « happy-end » qui m'a semblé de trop.

Du même auteur : Back-Up, Le valet de cœur, Les sanglots longs, Le seizième passager, Sun Tower, La troisième vague, Le baiser de l'ombre

Extrait :

"En principe, tout bon roman policier débute par la découverte d'un ou de plusieurs cadavres. Cela fait partie des règles élémentaires du métier.
D'entrée de jeu, l'intrigue doit happer le lecteur et le confronter à l'acte d'homicide qui, bien entendu, possédera l'opacité requise et renfermera son précieux lot de mystère. Sans cette amorce attractive, l'auteur risque fort de voir son audience abandonner prématurément l'ouvrage pour se ruer sur la prose concurrente.
La tendance actuelle veut aussi que la description de la scène du crime soit émaillée de détails particulièrement sordides. Rien de tels que quelques éclaboussures de matières cervicales ou un ruissellement de viscères sanguinolents pour canaliser l'attention et assouvir les aspirations morbides du lectorat contemporain.
En ce sens, mon "Chapitre un" ne contenait que le minimum acceptable. en effet, il ne s'agissait ici que d'un banal suicide et aucune goutte de sang n'avait été versée, la mort par pendaison respectant, la plupart du temps, la propreté des lieux de son accomplissement.
De plus, ce n'était pas mon mort. Il m'avait été aimablement prêté par Vladimir Kryoutchov, le porte-parole de la police de Moscou, mon contact habituel auprès de cette administration."

Clairs obscurs
Éditions Seff – 259 pages.
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