Maintenant que je l'ai lu, je me demande encore pourquoi ce récit a fait tant de bruit....
Je l'ai trouvé insipide et ennuyeux. Je serai même incapable de le résumer objectivement. Pour moi, c'est l'histoire d'un homme sans passion, sans envie, qui passe comme il le peut son temps et son désoeuvrement. Quant à l'écriture, je la qualifierais de plate, sans relief ni fluidité.
Extrait :
"37) Nous avons fait le tour de l’appartement vide. Nous bu du bordeaux assis sur le parquet. Nous avons vidé les caisses, déficelé les cartons, défait les valises. Nous avons ouvert les fenêtres pour faire disparaître l’odeur des anciens locataires. Nous étions chez nous ; il faisait froid, nous nous querellions au sujet d’un chandail que nous voulions tous les deux de revêtir.
38) La crémaillère fut pendue. Le couple que nous avions invité arriva très en avance. C’était des amis d’enfance d’Edmondsson. Ils s’installèrent dans le canapé, nettoyèrent leurs lunettes en soufflant sur les verres. Pendant l’apéritif, je me retrouvai seul avec ces jeunes gens, Edmondsson ayant dû s’absenter pour préparer le dîner. Ils gardaient le silence. Ils se croisaient les jambes, regardaient les murs autour d’eux. Après m’avoir adressé quelques sourires polis, ils se désintéressèrent de moi et commencèrent à converser ensemble à voix basse. Sans plus me prêter d’attention, ils évoquaient des soirées récentes, des souvenirs de vacances, leur dernier séjour aux sports d’hiver. Puis, comme Edmondsson ne revenait pas, ils prirent des magazines qui se trouvaient à leur portée. Ils les feuilletaient, se montraient mutuellement les photos. Je me levais, mis un disque et allai me rasseoir."
Éditions de Minuit - 122 pages
Commentaires
vendredi 16 juin 2006 à 14h50
mais c'est aussi un premier roman, vendu à plus de 45 milles exemplaires à travers le monde, chose rare. Toussaint à maintenant, je pense, prés de 50 ans et sont dernier roman Fuir (toujours aux éditions de Minuit)est un régal de lecture.
dimanche 18 juin 2006 à 18h31
Hélène : Je tenterai sûrement. Mais pas pour le moment. Beaucoup d'autres lectures prévues.
mercredi 21 juin 2006 à 16h15
Je suis comme toi Laurence je n'ai pas vraiment adhéré à cette histoire, alors Fuir peut-être ?
mardi 11 juillet 2006 à 16h30
j'ai assisté par hasard à une rencontre avec Jean-Philippe Toussaint. j'avais vaguement entendu parler de lui, tout le tapage médiatique autour de la Salle de Bain, sa réédition ...
j'ai engloutit ce tout petit bouquin en très peu de temps. le style épuré rend le récit fluide. on ne s'attend à rien donc on se laisse porter. enfin moi je l'ai prit comme ça!
Fuir est différent, je n'ai pas vraiment accroché. mais quelques passages valent le détour. en effet, il y'a un coté synopsis dans cet ouvrage. certaines scènes pourraient donner lieu à de magnifiques séquences cinématographiques.
vendredi 26 octobre 2007 à 22h30
Cet après-midi, j'ai lu "la salle de bain". J'ai été un peu déçu, par rapport notamment à "la télévision", que j'ai lu cet été. Ce dernier m'a paru plus écrit, plus drôle, mieux fini. Cela étant, j'aime le style de cet auteur, son humour, son décalage. J'ai envie de lire ses livres plus récents pour voir son évolution.
samedi 3 janvier 2009 à 17h04
laurence je pense que vous êtes totalement passée à côté du livre (comme moi d'ailleurs à la première lecture) si cela vous intéresse je fais un tpe dessus il pourra peut-être vous orienter et j'espère vous donner envie de relire ce livre très riche en références de toutes sortes ainsi qu'en reflexions pas si inintéressantes que cela ...
dimanche 4 janvier 2009 à 19h50
Merci Poupoune, mais je ne suis pas sûre que devoir suivre des tpe pour apprécier un livre soit un bon signe...
Mais ne soyons pas bégueule et tant mieux si ces cours vous ont permis d'aimer ce roman.
jeudi 29 janvier 2009 à 12h21
Un style, un ton, d'accord. Que voulez-vous, j'aime me faire raconter des histoires... Et puis pourquoi encore le récit d'un oisif? Et comment peut-il s'offrir un appart à Paris et quelques semaines à l'hôtel à Venise? J'ai renoué avec une certaine déception avec le type aristo du 18e siècle libre de jouir de la douleur de vivre.
mardi 3 février 2009 à 16h27
Il ne s'agit pas de dire si l'écriture de Jean-Philippe Toussaint est belle ou non, mais de saisir la profondeur de pensée qu'elle exprime par la légèreté même du ton. Ce ton, volontairement désinvolte, illustre la gravité de l'existence et la misère de l'homme au monde (oui, tout ça!) sans lourdeur ni platitude, mais avec humour et ironie. Que demander de mieux?