Comme des variations musicales, le récit recommence : les différences, minimes au début, s'accentuent pour créer des mélodies foncièrement dissemblables quoique familières.
Bien que séduite par l'idée, je n'ai absolument pas accroché à cette modulation : trop de digressions, de circonvolutions dans les schémas narratifs. L'auteur prend plaisir à torturer les tournures grammaticales et sémantique quitte à laisser son lecteur esseulé sur les marges blanches et aérées du livre. Au final, assommée par ce trop plein de mots, j'ai regardé indifférente défiler les trains des phrases et j'avais hâte de voir enfin le dernier wagon annonçant la fin du voyage. Non, je n'ai pas dansé le Cha-Cha-Cha...
Extrait :
Je pensais aussitôt à quelque chose que j'avais lu cet après-midi-là dans la Tombe et qui n'était pas une épitaphe. C'était presque au début, me semble-t-il, et je me mis à chercher. Combien de livres Renoir a-t-il écrits?/Qu'est-ce qu'un chef d'oeuvre? (tiens, ça m'intéresse) Permettez-moi d'en citer quelques-uns. Les Odes et les Épîtres d'Horace (l'un des rares poètes de l'antiquité que j'aie lus, que je puisse citer, que je dois citer : « Les ruines me trouveront impavides ») les Églogues et les Géorgiques (j'ai lu des parties de l'Énéïdes partagé entre l'ennui et l'admiration pour Frazer) de Virgile, le Testament de Villon (suivent trop de livres que je n'ai pas lus, à l'exception des Essais), les Essais de Mont/ Il n'y a pas de douleur semblable à celle que deux amants peuvent s'infliger l'un l'autre./Le communisme est une nouvelle religion qui nie le péché originel (comment peux-tu lire/transcrire ça? Palinure, tu risques ma peau ! Un Cubain à la mer ! À bâbord ! Une fois dans l'eau rien à faire. Ce qui est humiliant ce n'est pas la chute, mais les vêtements humides. À la troisième remontée je ne revis pas ma vie entière, mais simplement cette phrase : « Communiste, animal qui après avoir lu Marx attaque l'homme. » Elle est à toi, Cyril. Je te la laisse dans mon testament.[...]
Éditions Gallimard - 114 pages
Commentaires
dimanche 30 juillet 2006 à 20h31
Bonjour Laurence,
Autant quitter un livre lorsqu'il ne nous plaît pas, sinon bonjour la lecture...
lundi 31 juillet 2006 à 08h10
J'avoue être impressionnée par cet extrait vertigineux mais je crois que je préfère la lenteur...tout le contraire de ce que je suis moi-même
lundi 31 juillet 2006 à 08h52
Pitou > Abandonner un livre!? Mais j'en suis incapable...
Je me dis toujours, à tort bien souvent, qu'il y aura peut-être quelque chose... un passage, un dialogue qui vaut la peine. Et ma curiosité est souvent plus forte que l'ennui.. je veux savoir comment tout cela fini.

Wictoria >
lundi 31 juillet 2006 à 15h48
Après évidemment, question de tenacité et de lecteur(trice)... une lecture où je trébuche et me relève sans arrêt pour trébucher une nouvelle fois, c'est trop pénible pour moi !